Message de Noël 2010 de Sabeel
« … pour guider nos pas sur le chemin de la paix » (Luc 1,79)
Une des plus belles images à propos de la paix nous arrive à travers ce chant de Zacharie, après la naissance de son fils, Jean le Baptiste (cf. Luc 1,68-79). A la fin du chant, Zacharie prononce une prière. « Notre Dieu est plein de tendresse et de bonté: il fera briller sur nous une lumière d'en haut, semblable à celle du soleil levant, pour éclairer ceux qui se trouvent dans la nuit et dans l'ombre de la mort, pour diriger nos pas sur le chemin de la paix. »
Pendant cette période de Noël, et alors que l'année 2010 arrive à sa fin, nous nous ressentons semblable aux gens du temps d'Isaïe : « … le droit est en recul, la justice reste inaccessible...
...Nous espérions voir la lumière, mais c'est surtout l'obscurité. Nous attendions que le jour se lève, mais nous marchons dans la nuit noire. Nous avançons en tâtonnant comme un aveugle près d'un mur, nous hésitons comme un homme qui ne voit pas où il va. En plein midi nous trébuchons comme dans la nuit la plus noire. Nous sommes en bonne santé, mais nous ne valons pas mieux que des morts. Nous laissons tous échapper des grognements d'ours ou des cris plaintifs de colombe. Nous espérions de Dieu qu'il interviendrait, mais rien. Nous attendions le ;salut, mais il reste loin de nous » (Isaïe 59/14a. puis 9b-11 - traduction français courant). Le niveau de frustration, de crainte et de violence s'est accru à la fois en Israël et en Palestine, comme dans l'ensemble des pays du Moyen-Orient. Nous éprouvons tristesse et déception face à l'échec de toutes les initiatives de paix. Beaucoup parmi nous espéraient que le Président Obama réussirait à engager nos deux peuples -les Israéliens et les Palestiniens – sur le chemin de la paix. Hélas, ça ne s'est pas produit jusqu'à maintenant. Selon les termes du chant de Zacharie, on est toujours « dans la nuit et dans l'ombre de la mort ». Du cœur de cette désespérance et de cette agonie, notre cri d'appel au secours s'élève à Dieu.
La responsabilité de faire la paix incombe à la fois aux dirigeants israéliens et palestiniens. Pour que la paix l'emporte, à la fois sacrifices et compromis sont nécessaires. Il est maintenant politiquement clair que les responsables palestiniens ont déjà consenti un compromis en acceptant que leur État soit créé aux cotés de l'État d'Israël, sur 22 % de la superficie de la Palestine historique. Le problème aujourd'hui réside dans le refus du gouvernement israélien de respecter les exigences de la loi internationale. Le gouvernement israélien attache plus de prix à la terre qu'à la paix; à la construction de colonies plus qu'aux droits de l'homme. Il recourt la rhétorique de la paix, tout en dévorant journellement la terre palestinienne. Vraiment, ses pieds ne sont pas dirigés vers le chemin de la paix. Aussi se remémore-t-on les paroles du prophète Isaïe: « Vous ne connaissez pas le chemin de la paix, et là où vous passez vous piétinez le droit. Vous préférez les voies détournées, et quiconque emprunte vos chemins ne connaîtra jamais la paix » (Isaïe 59,8 - traduction français courant).
Nous croyons que la venue de Jésus-Christ nous a révélé le chemin de la paix, et que nous pouvons diriger nos pas sur le chemin de la paix. La paix exige engagement et sacrifice. Elle doit se construire sur la vérité, la justice et la miséricorde. Sa logique est celle de l'amour. Elle ne doit pas écraser l'ennemi. Elle doit voir Dieu sur le visage de l'autre, même sur celui de l'ennemi. Chaque fois qu'une résistance active s'impose, elle doit employer des moyens non-violents pour briser l'injustice et l'oppression. Finalement, pour arriver à une paix durable, nous devons aimer pour les autres – même pour nos ennemis - ce que nous aimons pour nous-mêmes. La paix ne peut se construire que sur une telle base.
Il est demandé à la communauté internationale de faire pression sur les dirigeants de l'État d'Israël afin qu'ils empruntent le chemin de la paix. Tout le monde -Israéliens et Palestiniens réunis - a une ardente envie, un ardent besoin de paix. Et elle est vraiment à notre portée. Continuons à prier et à travailler pour qu'elle se réalise.
« Heureux ceux qui créent la paix autour d'eux, car Dieu les appellera ses fils ! »
(Matthieu 5,9 - traduction français courant)
Naïm Ateek
Centre œcuménique de Théologie de la Libération.
Jérusalem, le 7 décembre 2010
Pendant cette période de Noël, et alors que l'année 2010 arrive à sa fin, nous nous ressentons semblable aux gens du temps d'Isaïe : « … le droit est en recul, la justice reste inaccessible...
...Nous espérions voir la lumière, mais c'est surtout l'obscurité. Nous attendions que le jour se lève, mais nous marchons dans la nuit noire. Nous avançons en tâtonnant comme un aveugle près d'un mur, nous hésitons comme un homme qui ne voit pas où il va. En plein midi nous trébuchons comme dans la nuit la plus noire. Nous sommes en bonne santé, mais nous ne valons pas mieux que des morts. Nous laissons tous échapper des grognements d'ours ou des cris plaintifs de colombe. Nous espérions de Dieu qu'il interviendrait, mais rien. Nous attendions le ;salut, mais il reste loin de nous » (Isaïe 59/14a. puis 9b-11 - traduction français courant). Le niveau de frustration, de crainte et de violence s'est accru à la fois en Israël et en Palestine, comme dans l'ensemble des pays du Moyen-Orient. Nous éprouvons tristesse et déception face à l'échec de toutes les initiatives de paix. Beaucoup parmi nous espéraient que le Président Obama réussirait à engager nos deux peuples -les Israéliens et les Palestiniens – sur le chemin de la paix. Hélas, ça ne s'est pas produit jusqu'à maintenant. Selon les termes du chant de Zacharie, on est toujours « dans la nuit et dans l'ombre de la mort ». Du cœur de cette désespérance et de cette agonie, notre cri d'appel au secours s'élève à Dieu.
La responsabilité de faire la paix incombe à la fois aux dirigeants israéliens et palestiniens. Pour que la paix l'emporte, à la fois sacrifices et compromis sont nécessaires. Il est maintenant politiquement clair que les responsables palestiniens ont déjà consenti un compromis en acceptant que leur État soit créé aux cotés de l'État d'Israël, sur 22 % de la superficie de la Palestine historique. Le problème aujourd'hui réside dans le refus du gouvernement israélien de respecter les exigences de la loi internationale. Le gouvernement israélien attache plus de prix à la terre qu'à la paix; à la construction de colonies plus qu'aux droits de l'homme. Il recourt la rhétorique de la paix, tout en dévorant journellement la terre palestinienne. Vraiment, ses pieds ne sont pas dirigés vers le chemin de la paix. Aussi se remémore-t-on les paroles du prophète Isaïe: « Vous ne connaissez pas le chemin de la paix, et là où vous passez vous piétinez le droit. Vous préférez les voies détournées, et quiconque emprunte vos chemins ne connaîtra jamais la paix » (Isaïe 59,8 - traduction français courant).
Nous croyons que la venue de Jésus-Christ nous a révélé le chemin de la paix, et que nous pouvons diriger nos pas sur le chemin de la paix. La paix exige engagement et sacrifice. Elle doit se construire sur la vérité, la justice et la miséricorde. Sa logique est celle de l'amour. Elle ne doit pas écraser l'ennemi. Elle doit voir Dieu sur le visage de l'autre, même sur celui de l'ennemi. Chaque fois qu'une résistance active s'impose, elle doit employer des moyens non-violents pour briser l'injustice et l'oppression. Finalement, pour arriver à une paix durable, nous devons aimer pour les autres – même pour nos ennemis - ce que nous aimons pour nous-mêmes. La paix ne peut se construire que sur une telle base.
Il est demandé à la communauté internationale de faire pression sur les dirigeants de l'État d'Israël afin qu'ils empruntent le chemin de la paix. Tout le monde -Israéliens et Palestiniens réunis - a une ardente envie, un ardent besoin de paix. Et elle est vraiment à notre portée. Continuons à prier et à travailler pour qu'elle se réalise.
« Heureux ceux qui créent la paix autour d'eux, car Dieu les appellera ses fils ! »
(Matthieu 5,9 - traduction français courant)
Naïm Ateek
Centre œcuménique de Théologie de la Libération.
Jérusalem, le 7 décembre 2010
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