Kumi Now - Année 2 - Semaine 51 - du 6 au 12 octobre 2020

  Droits humains - Centre palestinien pour les Droits humains


Les violations des droits humains en Israël et en Palestine ont depuis des décennies fait l’objet d’informations précises de la part des Nations Unies, de Human Rights Watch, d’Amnesty International et d’autres organisations. Et pourtant ces violations se poursuivent. Au plan local, le Centre palestinien pour les Droits humains (CPDH, ou PCHR en anglais) lutte pour que les droits humains soient rétablis pour tous les citoyens des territoires occupés. Voici ce qu’il vous faut savoir sur ces violations des droits humains et ce que vous pouvez entreprendre pour que, tous ensemble, nous puissions nous lever : Kumi !

Organisation

Le Centre Palestinien pour les Droits Humains est une ONG (organisation non-gouvernementale) basée à Gaza. Elle se consacre à la protection des droits humains, à la promotion du droit et à la défense des principes démocratiques dans les territoires palestiniens occupés. Le Centre a été créé en 1995 par un groupe de juristes palestiniens et de militants des droits humains en vue de :

·      Défendre les droits humains et promouvoir le droit conformément aux normes internationales.

·      Créer et développer des institutions démocratiques et une société civile responsable, tout en faisant la promotion d’une culture démocratique au sein de la société palestinienne.

·      Soutenir toutes les actions visant à donner au peuple palestinien les moyens d’exercer ses droits inaliénables en matière d’autodétermination et d’indépendance, conformément au droit international et aux résolutions des Nations Unies.

L’action du Centre consiste à relever les violations des droits humains et à enquêter à leur sujet, à apporter une aide juridique et des conseils aux individus et aux groupes, et à publier des articles sur la question des droits humains et de leur respect. Le Centre donne aussi son avis sur des projets de loi en Palestine et pousse à l’adoption d’une législation qui prenne en compte les règles internationales en matière de droits humains et les principes démocratiques fondamentaux. Une fois que vous aurez été informés sur les violations des droits humains à l’encontre des Palestiniens, le Centre Palestinien pour les Droits Humains vous invite à vous impliquer ainsi :

·         devenir un militant de votre Campagne locale de solidarité avec la Palestine. Les campagnes de solidarité sont des organisations mondiales qui ont un objectif local. Elles militent pour sensibiliser le public à l’épreuve que vivent les Palestiniens et pour développer une prise de conscience à ce sujet. En participant à votre campagne locale de solidarité, vous pourrez vous engager dans des actions de plaidoyer, organiser des évènements et même devenir des témoins directs de ce qui se vit sous l’emprise des forces israéliennes d’occupation.

En France, vous pourrez contacter palestine@noos.fr. D’autres adresses sont disponibles pour d’autres pays. Vous pouvez demander des renseignements à pchr@pchrgaza.org.

·         vous investir dans la traduction en d’autres langues de ce que fait le Centre Palestinien pour les Droits Humains. Lui-même traduit déjà beaucoup de nos rapports en espagnol, et quelques-uns en italien et en français. Mais nous voudrions informer de nouveaux groupes de ce que nous faisons. Pour savoir comment vous impliquer dans la traduction des documents du Centre, veuillez nous adresser un email à pchr@pchrgaza.org.

Vous trouverez le Centre Palestinien pour les Droits Humains sur son site internet http://pchrgaza.org/en/, ou aussi sur Facebook à https://www.facebook.com/pchrgaza/, sur Twitter à https://twitter.com/pchrgaza et sur YouTube à l’adresse suivante : https://www.youtube.com/user/pchrgaz. Vous pouvez vous inscrire sur la liste des destinataires en envoyant un e-mail à request@pchrgaza.org. Écrivez simplement subscribe dans la ligne subject.

La situation

Depuis 1994, les territoires palestiniens occupés ont été régis plus ou moins vaguement selon les principes et institutions créés par les Accords d’Oslo de 1994, signés entre l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) et Israël. Après avoir procédé à une évaluation juridique approfondie de la situation des droits humains dans les territoires palestiniens occupés depuis la mise en Å“uvre de ces Accords d’Oslo, le Centre Palestinien pour les Droits Humains est arrivé à la conclusion que les valeurs fondamentales des droits humains n’ont pas vraiment été prises en compte dans les structures mises en place, et que ni les Accords d’Oslo ni les négociations politiques qui ont suivi ne mettront en question l’occupation israélienne et les violations des droits humains qui en résultent.

Dans les années qui ont suivi Oslo, les colonies et les installations militaires israéliennes se sont considérablement développées et ont renforcé leur présence dans les territoires occupés, et le régime d’apartheid avec les séparations et discriminations entre Israéliens et Palestiniens qu’il entraîne a été renforcé. Le résultat en a été que, tant pour les Palestiniens qui habitent dans les territoires occupés que pour les autres, aucun progrès n’a été constaté, ni en matière de droits humains ni au plan de la situation politique. Les problèmes liés à la détérioration constante des droits humains dans les territoires palestiniens occupés ont accru le besoin d’une société civile forte animée par les idéaux démocratiques de droits humains, avec des institutions démocratiques et un système juridique juste.  

Selon une déclaration de principes du Centre Palestinien pour les Droits Humains, sur http://www.ohchr.org/EN/Countries/MENARegion/Pages/PSIndex.aspx

L’histoire de Hani Bassam Qdieh

« Je rêvais d’avoir une enfance normale, avec une bonne santé, l’aisance et la liberté ». C’est ce que nous déclare Hani Bassam Odieh quand il se met à parler de sa vie. Hani est un résident de Khan Younès, Il a 21 ans et est l’aîné de frères et de sÅ“urs. Il a commencé à souffrir à l’âge de 5 ans quand on lui a diagnostiqué un cancer du système respiratoire et une otite moyenne. Comme les ressources médicales disponibles dans la bande de Gaza ne permettent pas d’appliquer le traitement de pointe que son cas exige, celui-ci a été transmis en 2016 à l’hôpital Assouta de Tel Aviv. Mais son permis de sortie pour traitement médical a jusqu’à ce jour toujours été refusé par la puissance occupante : pour des raisons de sécurité !

En 2005, Hani avait été traité par chimiothérapie et radiothérapie à l’hôpital Hadasa de Jérusalem, et cela avait endommagé son nerf facial droit. Il en souffre encore aujourd’hui. « Dans mes jeunes années, j’avais du mal à accepter ma situation et, enfant, je reprochais à mes parents de ne pas me traiter comme les autres. J’avais du mal à parler, et aussi des problèmes de vue. J’ai ainsi grandi dans l’isolement parce que je ne pouvais pas me mêler aux autres enfants. » C’est ainsi que Hani raconte comment sa situation médicale a affecté toute son enfance.

Il y a environ un an, les médecins ont décidé que Hani devait passer un scanner de la zone de la tumeur avant une importante intervention chirurgicale, afin de déterminer l’étendue de la tumeur et d’en déduire l’intervention chirurgicale et le traitement à effectuer. « Les médecins m’ont dit qu’il me fallait un suivi médical permanent et une intervention chirurgicale dans un hôpital spécialisé sur le septième nerf de mon visage, lieu de la tumeur » raconte Hani. Parce que ce traitement ne peut être réalisé dans les hôpitaux de la bande de Gaza et de Cisjordanie, son cas a été transféré à l’hôpital Assuta de Tel Aviv. Les médecins ont fixé sept rendez-vous entre le 15 août 2016 et le 27 février 2017, et la famille a inlassablement essayé d’obtenir des autorités les permis de sortie pour le traitement médical de son fils.

Le 25 septembre 2016, Hani a été convoqué par les services de sécurité israéliens et a été interrogé des heures durant. Le fonctionnaire israélien lui a posé des questions sur sa maladie et son état médical, et aussi sur les membres de sa famille et les gens vivant dans son voisinage. On lui a finalement demandé de faire une autre demande, avec la promesse qu’il y avait beaucoup de chances qu’elle soit reçue. Le 26 septembre 2016, Hani a déposé une demande de déplacement pour traitement, conformément aux règles du service israélien des affaires civiles. Deux semaines plus tard, il a été informé que son cas était en cours d’examen. Fin d’octobre, Hani a adressé une nouvelle demande à l’Autorité générale des affaires civiles pour un déplacement fin novembre. Après un nouveau refus, la famille a essayé une nouvelle fois et a adressé une demande le 5 décembre pour un déplacement deux semaines plus tard.

« J’ai déposé 14 demandes de permis et elles ont toutes été refusées. Mon cas était toujours en cours d’examen, ou j’ai été interrogé des heures durant par les services de renseignement israéliens » souligne Hani. Le Centre Palestinien pour les Droits Humains a présenté deux demandes en octobre et en novembre 2016 en insistant sur le fait que Hani n’avait commis aucune exaction pouvant justifier de différer son déplacement ou de refuser son traitement médical. Malgré le fait que Hani souffre d’un cancer et se trouve dans une situation médicale grave, les deux demandes ont été rejetées par la puissance occupante. Si son déplacement est encore différé, son état de santé va s’aggraver.

« Ã€ chaque fois que la date du déplacement approche, je deviens très inquiet et je prie Dieu pour que je puisse partir. Chaque fois que j’essuie un refus, je suis plus déçu encore » dit Hani. La dernière fois qu’il a déposé une demande de permis auprès des autorités israéliennes par l’intermédiaire de l’Autorité générale des affaires civiles de Gaza, le 27 février 2017, il s’est fait répondre que sa demande était à l’étude. C’était après son interrogatoire par les services de renseignement israéliens au poste de passage d’Èrèz en janvier 2017 et, une fois de plus, il n’était pas question qu’il se déplace. Il lui fallait simplement faire une nouvelle demande.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les pourcentages d’autorisations de sortie de Gaza sont tombés à 44 % des demandes en octobre 2016, alors qu’ils étaient de 82% en 2014 et de 93% en 2012. « Mon seul désir est de me faire soigner dans un autre pays pour aller enfin mieux, mais je n’ai même pas assez d’argent pour passer par Rafah en Égypte » dit Hani. Et son père de souligner : « Notre seul rêve est que notre fils vive une vie normale, qu’il soit traité comme tout le monde, qu’il puisse étudier et se marier. Lorsque les médecins nous ont dit qu’il pouvait guérir, nous avons vraiment été soulagés, mais le bouclage est en train de supprimer toutes ses chances d’aller mieux ». Le bouclage par Israël de la bande de Gaza prive la population de l’enclave de son droit de bénéficier des meilleurs niveaux de santé possibles, parce qu’il interdit aux patients de se rendre à l’étranger pour des soins médicaux.

Selon les dossiers du Centre Palestinien pour les Droits Humains, plus de 10 000 civils ont été victimes de ces restrictions rien qu’en 2016. Cela s’ajoute au manque de médicaments et d’équipements médicaux à Gaza du fait du siège, qui empêche les patients de la bande de Gaza de bénéficier des traitements dont ils ont besoin. Le Centre Palestinien pour les Droits Humains se bat inlassablement pour que les patients obtiennent des permis de sortie pour des traitements médicaux hors de l’enclave, afin de permettre aux civils d’avoir accès aux meilleurs niveaux de santé possibles. C’est un droit fondamental pour tout être humain.

Diffusé initialement par le Centre palestinien pour les Droits humains sur http://pchrgaza.org/en/?p=9048

Action

Appelez vos stations de radio locales pour faire passer une chanson dédiée à la Palestine. Diffusez la chanson que vous aurez choisie sur les réseaux sociaux avec un lien vers cette page du site web de Kumi Now et les hashtags #OpenGaza, #KumiNow, et #Kumi51. Voyez quelles chansons sont diffusées par d’autres. Consultez aussi notre sélection Kumi !

Texte : « Des Américains à Yad Vashem », d’Amanda Hawkins

Une nuit de carême un délégué

de la communauté musulmane vint

s’adresser aux gens d’une église.

L’imam déclara que le pardon

n’était pas la même chose

que la réconciliation.

J’enseignais l’écriture en me servant des lois sur l’immigration.

Les étudiants parlaient de langues.

Les candidats parlaient de murs.

L’imam demanda aux gens :

Quelles communautés vivent clandestinement ?

De qui ne parlons-nous pas, ou qui ne voyons-nous pas ?

Qui réduisons-nous au silence ?

Extrait de ‟Des Américains à Yad Vashem” d’Amanda Hawkins, une poétesse américaine titulaire d’une maîtrise en théologie, et diffusé par Poets.org sur https://www.poets.org/poetsorg/poem/americans-yad-vashem

Ressources (en anglais)

- Le  Centre Palestinien pour les Droits Humains publie un rapport hebdomadaire sur les violations par Israël des Droits humains dans les territoires palestiniens occupés : http://pchrgaza.org/en/?cat=47

- Rapport annuel 2016 du Centre Palestinien pour les Droits Humains: http://pchrgaza.org/en/wp-content/uploads/2017/10/PCHR-Annual_2016.pdf

Fiche d’information du Centre Palestinien pour les Droits Humains: http://pchrgaza.org/en/?cat=64

Droits humains dans  les Territoires palestiniens – Communiqué de presse des Nations Unies (vidéo) : https://youtu.be/3CEyezR-nDc

Site Internet Israel-Palestine de Human Rights Watch : https://www.hrw.org/middle-east/n-africa/israel/palestine

“Rapport mondial 2018 de Human Rights Watch : Israël et Palestine” : https://www.hrw.org/world-report/2018/country-chapters/israel/palestine

Site Internet du Conseil des droits de l’homme des Nations unies : http://www.ohchr.org/EN/Countries/MENARegion/Pages/PSIndex.aspx

 

 

Traduit par les Amis de Sabeel France

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