Vague de prière pour le jeudi 31 décembre 2020

• Ces derniers mois, les attaques de colons israéliens contre des civils palestiniens et leurs propriétés ont atteint des sommets, nous disent les Nations Unies. De plus, ces attaques contre des fermiers et des bergers palestiniens sont souvent menées avec la collaboration de l’armée israélienne. C’est ainsi que vendredi 18 décembre, des colons israéliens –tous illégaux !- ont détruit des canalisations d’eau et des arbres dans le village d’al-Luban ash-Sharkiva, au sud de Naplouse. Le lendemain ce sont des fermiers et des bergers palestiniens de Masafir Yatta dans le sud de la Cisjordanie occupée qui se sont fait attaquer et blesser par des colons israéliens, tous illégaux.

Seigneur, nous te prions pour que cesse ce déferlement de violence des colons israéliens illégaux contre des Palestiniens. Nous prions pour que prenne fin l’emprise de l’occupation israélienne, qui se resserre de plus en plus sur les Palestiniens. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

• Lundi 21 décembre, l’une des principales artères d’Israël a été bloquée par des protestataires israéliens arabes. Ils attiraient l’attention sur la dégradation de l’ordre public dans les villes et les quartiers israéliens arabes, en raison du défaut de fourniture, par les autorités israéliennes, des ressources nécessaires pour endiguer la vague de criminalité. Ce sont 98 morts qui ont ainsi été enregistrés comme victimes en 2020 parmi les Israéliens arabes.

Seigneur, nous prions pour que les voix des protestataires soient entendues. Nous prions pour qu’on ne laisse pas se développer sans y réagir la violence au sein des communautés israéliennes arabes, et pour que le gouvernement israélien prenne ce problème au sérieux. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

• Dimanche 20 décembre, un porte-parole de la Commission des détenus et anciens détenus de Palestine a déclaré qu’à ce jour 140 prisonniers politiques palestiniens ont contracté la Covid-19 dans des prisons israéliennes.

Seigneur, nous prions pour que les organisations internationales de défense des droits humains interviennent pour sauver la vie des prisonniers palestiniens. Nous te demandons que des pressions s’exercent sur le gouvernement israélien pour l’inciter à honorer ses propres engagements à assurer la santé, le bien-être et la sécurité des prisonniers palestiniens. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Vague de prière pour le jeudi 24 décembre 2020

 

• Les fermiers palestiniens de Beit Dajan à l’est de Naplouse dépendent pour leur existence de leurs récoltes de céréales, d’olives, d’amandes et de figues. Mais dans les années 70 beaucoup de leurs terres agricoles ont été volées par des colonies israéliennes illégales, et encore davantage de leurs terres sont menacées aujourd’hui par la construction toute récente d’un avant-poste israélien. Vendredi 11 décembre, les villageois se sont rassemblés pour planter de jeunes oliviers au nord-est du village afin d’éviter de nouvelles spoliations de leurs terres. Mais ce rassemblement a été violemment dispersé par des soldats israéliens qui ont lancé des grenades lacrymogènes sur les villageois et tiré sur eux, blessant deux d’entre eux. Deux jours plus tard, des fermiers de Yatta, près de Hébron, ont perdu quatre cents vieux oliviers lorsque des colons israéliens ont mis le feu à des oliveraies palestiniennes.

Seigneur, nous te prions pour les fermiers palestiniens dont l’existence dépend de leurs récoltes. Nous prions pour que prennent fin la violence et les intimidations exercées sur ces fermiers par l’armée israélienne et par les colons. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

• Abdul-Nasser Halaweh, un Palestinien souffrant de graves problèmes d’audition, est mort vendredi 11 décembre. Il souffrait de complications à la suite de blessures dues au tir d’un soldat israélien au checkpoint de Qalandia, au nord de Jérusalem. Il n’avait pas entendu l’ordre d’arrêter que lui avait donné le soldat et, comme il continuait d’avancer, le soldat a tiré sur lui. Ces tirs ont fragmenté les os de ses pieds et ont entraîné son déclin et sa mort.

Seigneur, nous te prions pour la famille d’Abdul-Nasser qui pleure sa perte. Nous prions aussi pour le démantèlement de tous les checkpoints dans les territoires palestiniens occupés, à travers lesquels les gens sont poussés comme du bétail dans des enclos, et dans lesquels les personnes handicapées peuvent devenir des cibles particulièrement vulnérables Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

• Samedi 12 décembre, des ONG palestiniennes ont annoncé qu’au cours du seul mois de novembre, 413 Palestiniens ont été arrêtés lors de raids en Cisjordanie occupée. C’est à Jérusalem-Est qu’il y a eu le plus grand nombre de mises en détention, après l’arrestation de 157 Palestiniens. 4 400 Palestiniens sont actuellement détenus dans des prisons israéliennes, et parmi eux se trouvent 41 femmes et 170 enfants. 380 Palestiniens se trouvent actuellement en détention administrative.

Seigneur, nous aspirons à la justice et à la paix en Palestine-Israël. Nous te prions pour tous les Palestiniens qui protestent contre l’injustice et l’oppression dont souffre leur peuple et qui doivent en payer le prix par leur propre emprisonnement, parfois sans mise en accusation ni jugement. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Nora Carmi, une pacifiste chrétienne palestinienne

 Une pacifiste chrétienne palestinienne qui attend du courage des dirigeants

Alors que l’initiative du COE pour la récolte des olives en 2020 touchait à sa fin début décembre, les Nouvelles du COE ont rencontré Nora Carmi, une Palestinienne chrétienne qui a travaillé toute sa vie pour la paix et la justice, pour entendre son point de vue sur la situation en Terre sainte aujourd’hui, et sur le rôle de la foi pour garder l’espoir.



Pour de nombreux Palestiniens, les efforts déployés pour lutter contre la COVID-19 ont présenté des défis sans précédent, car les magasins fermés les ont privés de leurs moyens de subsistance, une nouvelle difficulté qui vient s’ajouter aux injustices profondes et déjà anciennes de l’illégale occupation israélienne.

« La situation en Palestine est alarmante. Sur le plan économique, les gens sont désespérés; beaucoup sont sans emploi et ont de la peine à nourrir leurs enfants. Nous approchons Noël et, à Bethléem, la plupart des magasins sont fermés du fait de la pandémie », déclare Nora Carmi.

Nora Carmi est une Palestinienne chrétienne qui a travaillé pour la paix et la justice toute sa vie. Elle est née en 1947 à Jérusalem dans une famille de survivants arméniens du génocide perpétré par l’Empire turc.

Elle a connu le sort des réfugiés puis elle a vécu l’aggravation de la situation des Palestiniens depuis l’occupation illégale des territoires en 1967.

« Très jeune, j’ai compris l’importance de la foi et la valeur de la terre où Dieu et l’humanité se sont rencontrés. J’ai hérité du don du service à tous, tous créés à l’image de Dieu », déclare-t-elle.

Depuis plus de quarante ans, Nora Carmi travaille comme éducatrice et bâtisseuse de vie communautaire avec des gens de tous les âges, des enfants, des adolescents, des hommes et des femmes, des laïcs et des religieux, des personnes vivant avec ou sans handicap.

Elle a également travaillé pour plusieurs organisations comme le YWCA (UCJG), Sabeel et Kairos Palestine. Bien qu’elle soit maintenant retraitée, Nora Carmi est toujours active, membre de plusieurs comités, et reste une voix qui s’élève en faveur de la paix et de la justice pour la Palestine et Israël, et pour le monde entier.

Une paix juste

« Le gros problème aujourd’hui qui empêche qu’advienne une paix juste en Palestine est le manque de courage des dirigeants ailleurs dans le monde, déclare-t-elle. Beaucoup ont peur de parler au nom de la justice par peur d’offenser Israël, et c’est également un problème dans de nombreuses Églises à travers le monde. »

Au fil des ans, Nora Carmi a contribué à la croissance spirituelle et à des développements concrets en Palestine et en Israël, créant des liens culturels entre les groupes au-delà des différences religieuses. Elle a toujours vécu à Jérusalem, elle en est résidente permanente, mais elle se trouve aujourd’hui dans une situation très incertaine.

Vague de prière pour le jeudi 17 décembre 2020

• L’initiative Kumi Now de cette semaine s’intéresse à l’activité d’Al-Marsad. Ce Centre Arabe des Droits Humains a été créé en 2003 pour protéger les droits humains de la population syrienne des Hauteurs du Golan occupées par Israël. Depuis la guerre arabo-israélienne de 1967, les Syriens de cette région ont toujours été marginalisés par le gouvernement israélien qui a transféré leurs terres à des colons israéliens en vue de créer ce qu’il appelle « le Nord d’Israël ».

Seigneur, nous te remercions pour l’action de ceux qui s’efforcent de protéger les droits des Syriens qui habitent les Hauteurs du Golan occupées. Nous te prions pour que prenne fin l’occupation illégale de cette région par les autorités israéliennes et les colons israéliens. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Sabeel-Kairos du Royaume Uni assurera une célébration de l’Avent en ligne ce samedi 19 décembre à 16 heures GMT (17h chez nous). Le Rév. Naïm Ateek, fondateur de Sabeel Jérusalem, présidera cette célébration, et Garth Hewitt, fondateur d’Amos Trust, chantera.

Seigneur Jésus, tu es le soleil levant venu d’en haut pour « éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort, afin de guider nos pas sur la route de la paix » (Luc 1.79). Aide-nous, Seigneur, à tourner nos yeux vers ta lumière en ce temps de l’Avent, et à célébrer ton nom dans la joie. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

• Lundi 7 décembre, l'UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture) a adopté à l’unanimité deux résolutions relatives à la Palestine. Des mesures vont être prises pour enquêter sur les attaques contre le patrimoine éducatif et culturel de la Palestine, y compris les violations par Israël des lieux saints du Haram Al-Sharif à Jérusalem et de la mosquée Ibrahimi à Hébron.

Seigneur, nous te sommes reconnaissants pour l’engagement des Nations Unies à faire respecter le droit international et à rechercher une solution pacifique au conflit en Israël-Palestine. Nous continuons à prier pour la fin de l’occupation israélienne et la fin de l’escalade des attaques israéliennes contre le patrimoine culturel des Palestiniens. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Mitri Raheb, un oecuméniste palestinien...

 

Mitri Raheb, un œcuméniste palestinien plein d’espoir, mais pas optimiste.

COE RÉSUMÉ 10 décembre 2020


Par Claus Grue*

Avec la fin de la saison de la récolte des olives, la vie sous l’occupation revient à la «normale» pour les communautés palestiniennes de Cisjordanie. Cette «normalité», qui se traduit par des déplacements forcés et une peur constante des menaces et des harcèlements, s’accompagne désormais d’une menace d’annexion par Israël de vastes étendues de terres fertiles appartenant aux agriculteurs palestiniens – une mesure qui «saperait la paix et la justice et serait une violation directe du droit international», selon une déclaration commune du COE et d’autres organisations œcuméniques au début de l’année.

«Cette terre est cultivée par les Palestiniens depuis des siècles. L’olivier a toujours joué un rôle important, non seulement pour les olives qu’il produit et la subsistance des agriculteurs, mais aussi comme symbole d’espoir et de résilience», explique le pasteur Mitri Raheb, responsable d’Église, entrepreneur social et président de l’université Dar al-Kalima à Bethléem.

Défenseur de longue date de ce qu’il appelle la «résistance créative», Raheb joue un rôle moteur dans plusieurs réseaux et mouvements chrétiens qui œuvrent à donner du pouvoir à toutes les parties de la société civile en Palestine et à sensibiliser le monde aux luttes et aux injustices que les Palestiniens doivent endurer.

«Remplacer les oliviers déracinés par de nouveaux dans les territoires occupés est un exemple d’action pacifique qui démontre que nous ne renoncerons jamais à notre espoir de vivre dans la décence. Il y a 6,5 millions de Palestiniens sur cette terre, ce qui équivaut au nombre d’Israéliens. Nous sommes ici pour rester», dit Raheb.

Alors que la récolte des olives s'achève...

Alors que la récolte des olives s’achève, qui vient en aide aux agriculteurs?

COE RÉSUMÉ 10 décembre 2020


Par Anne Casparsson

La culture des olives devrait être une activité pacifique. Or, pour de nombreux agriculteurs palestiniens, la période des récoltes est synonyme de tensions, d’attaques violentes et de destruction de précieux oliviers. Les agriculteurs en Cisjordanie, dans les Territoires palestiniens occupés, font face à une déferlante de menaces de la part des colons israéliens voisins.

Les agriculteurs peuvent tout de même compter sur des ami-e-s, parfois sous les traits d’organismes qui osent leur prêter main-forte, et ce, au péril de leur propre sécurité.

Les Rabbins pour les droits de l’homme, Al Haq et St Yves sont trois organisations qui œuvrent en faveur des droits des producteurs d’olives. Elles sont issues de divers horizons et de différentes confessions, mais poursuivent un objectif commun: la justice, la paix, la dignité humaine et les fruits d’un dur labeur.

«La récolte a beau avoir lieu en automne, les agriculteurs travaillent toute l’année. Ainsi, les violences dont ils sont victimes ne s’arrêtent pas à la fin des récoltes», explique le rabbin Nava Hefetz, directrice pédagogique de l’organisation Rabbins pour les droits de l’homme.

Une partie de son travail consiste à protéger les agriculteurs palestiniens contre toute attaque des colons et à les aider à rejoindre leurs terres pour la récolte annuelle des olives.

L’organisation palestinienne Al Haq, qui compte un vaste réseau d’agriculteurs, est une organisation non gouvernementale de défense des droits humains qui œuvre en faveur des droits légaux dans le Territoire palestinien occupé. Al Haq recense les violations des droits individuels et collectifs des Palestinien-ne-s.

«Récemment, un agriculteur de 86 ans a été battu par un soldat sous prétexte que l’homme devrait présenter un permis pour accéder à sa terre et la cultiver. Or, comme il possédait la terre en question, il n’avait pas pris ses papiers», confie Hisham Sharabati, qui travaille sur le terrain pour Al Haq.

Visite virtuelle de Bethléem et de ses environs

Cette visite virtuelle de Bethléem a été proposée aux Amis de Sabeel France le soir du 3ème dimanche de l’Avent, 13 décembre 2020, par le Centre œcuménique Sabeel avec, comme guide, M. Tony Sabella, Palestinien chrétien de Jérusalem, et francophone. 

La vidéo en est désormais visible en cliquant directement sur le lien :  

https://www.youtube.com/watch?v=Y8J2TizqcDg

ou sur l'onglet « Visite virtuelle de Bethléem » dans la colonne de gauche de la page d'accueil du blog : « Sabeel – Documents ».

Bonne lecture et bonne visite à tous !

 



Vague de prière pour le jeudi 10 décembre 2020

 

• L’initiative Kumi Now de cette semaine est consacrée à l’action des Équipes Chrétiennes d’Artisans de Paix qui soutiennent un projet à al Khalil, connue aussi sous le nom d’Hébron (nous avons déjà diffusé le document en 2018 et 2019, vous le trouverez sur notre blog). L’équipe qui y est à l’œuvre apporte, avec l’aide de Palestiniens locaux, son soutien aux habitants dans leur opposition non-violente à l’occupation israélienne. Un grand nombre de checkpoints militaires ont été mis en place dans la Vieille Ville et rendent la vie quotidienne très difficile pour ses habitants palestiniens. Certains enfants doivent passer par quatre checkpoints tous les jours pour rejoindre leur école, et les adultes palestiniens sont souvent l’objet de harcèlement et d’intimidations de la part des soldats israéliens.

Seigneur, nous prions pour le démantèlement du réseau de checkpoints qui couvre toute la Cisjordanie occupée. Nous prions pour que les autorités israéliennes se mettent enfin à respecter le droit international et garantissent aux Palestiniens la libre circulation dans leurs propres territoires. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

• La Commission pour les détenus et anciens détenus a publié une déclaration sur l’agression menée par des gardiens de prison israéliens contre un jeune Palestinien de 17 ans. Hani Irmaslat habite au camp de réfugiés de Jénine ; il a été arrêté en octobre dernier et conduit au Centre d’interrogation d’al-Jalama. Alors qu’il se plaignait de se sentir mal, les gardiens de prison l’ont battu si violemment qu’il a dû être hospitalisé pour les plaies et les lésions qu’il avait à la tête. Il a subi vingt jours d’interrogatoire musclé et a ensuite été transféré à la prison de Megiddo.

Seigneur, nous prions pour Hani, pour qu’il se remette du traitement cruel qu’il a subi aux mains des autorités israéliennes. Et nous te demandons qu’Israël respecte enfin ses obligations envers les Conventions des Nations Unies et cesse d’arrêter, d’interroger et de mettre en détention des mineurs palestiniens. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

• Mercredi 2 décembre était la Journée internationale des personnes handicapées. Selon un rapport du Bureau Central palestinien des Statistiques, 93 000 personnes souffrant de handicaps vivent en Palestine, et un cinquième d’entre eux sont des enfants de moins de 18 ans. Beaucoup d’enfants handicapés restent en dehors du système éducatif, et souffrent en plus d’un manque chronique de ressources, surtout ceux qui vivent dans la bande de Gaza toujours sous blocus.

Seigneur, nous continuons à prier pour que cessent l’occupation israélienne de la Cisjordanie et le blocus de la bande de Gaza qui rendent la vie encore plus difficile pour les enfants et les adultes qui souffrent de handicaps. Nous prions pour qu’il y ait une plus grande prise de conscience sur les moyens de les soutenir et de leur permettre de se réaliser pleinement. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Interviews du père Jamal Khader et du rév. Jamil Khadir, Conseil Oecuménique des Eglises, 26 novembre 2020

 

DANS LE CADRE DE LA RÉCOLTE DES OLIVES EN PALESTINE

INTERVIEWS du père Jamal Khader
et du RÉV. Jamil KHadir

par Anne Casparsson

 

Ces interviews font partie d’une série produite par le Conseil Œcuménique des Églises pour rendre attentif à l’importance de la récolte des olives dans les communautés palestiniennes, autant au plan économique qu’aux plans spirituel et culturel (n’oublions pas que l’Unesco a décidé en 2019 de faire du 26 novembre la Journée mondiale de l’olivier !), et aussi pour rappeler l’impact de l’occupation israélienne dans la vie de ces communautés. Elles ont été réalisées par Anne Casparsson, une journaliste indépendante qui met l’accent sur la justice et sur la paix.

Photo : Albin Hillert, Conseil Œcuménique des Églises. 25 novembre 2020


Le père Jamal Khader :
« Nous devons faire vivre l’espérance en Palestine »

Tout invite à perdre espoir quand on voit la situation des Palestiniens qui sont humiliés quotidiennement, sans parler des annexions de leurs terres, du développement des colonies juives sur elles, des saisies de terres et de la pauvreté. Cela fait 53 ans cette année que la Palestine est illégalement occupée. Mais il y a aussi beaucoup de gens en Palestine qui entretiennent l’espoir, la foi et l’amour afin de transformer cette situation. Voici les réflexions du Père Jamal Khader sur les difficultés de la vie et sur l’espérance. Le Père Jamal Khader est Directeur des écoles du Patriarcat latin de Jérusalem et prêtre de la paroisse de la Sainte Famille de Ramallah, qui a cinq lieux de culte. 

Pourriez-vous nous dire quelques mots sut votre paroisse et sur votre propre parcours pour devenir prêtre ?

Père Khader : Je viens d’un petit village chrétien de Cisjordanie, Zababdeh, et j’ai été ordonné prêtre en 1988. Aujourd’hui je suis directeur de l’École du Patriarcat Latin et secrétaire général de l’ensemble des 67 écoles chrétiennes de Palestine.

La vie se poursuit à Ramallah, mais nous rencontrons beaucoup de problèmes et de difficultés. Les gens souffrent de problèmes financiers, de la pandémie, de l’occupation et du projet d’annexion. On construit de nouvelles colonies, et la situation politique est très incertaine. Beaucoup perdent espoir, et notre mission d’Église est de maintenir l’espoir vivant, même si ce n’est pas facile. Nous travaillons dur pour venir en aide aux gens les plus vulnérables de notre société. Il nous reste une très petite communauté chrétienne en Palestine, ce qui rend notre mission bien difficile. 

Quels sont aujourd’hui vos défis en tant que leader chrétien à Ramallah et en Palestine ?

Père Khader : Nous connaissons dans notre société beaucoup de pauvreté et quantité de violences. Cela vient de la situation très injuste que nous impose l’occupation israélienne.

Certains des défis auxquels nous sommes confrontés sont aussi le fait de nos sœurs et frères chrétiens ailleurs dans le monde. Comme chrétiens nous pensons que nous sommes tous égaux, avec les mêmes droits et la même dignité. Et cela vaut même pour nous autres Palestiniens. Ce qui pose problème, c’est que nous trouvons des modes de pensée sionistes au sein de beaucoup d’Églises, dont aussi un petit nombre de communautés au sein de l’Église catholique, qui utilisent la religion pour justifier l’occupation et l’annexion de la Palestine. Ils insistent sur le fait que les Juifs ont un droit divin à cette terre. Mais qu’est-ce que cela signifie pour les Palestiniens ? Leurs droits impliquent-ils une extrême injustice pour nous ?

Nous sommes en train d’organiser des séminaires sur le sujet pour promouvoir le dialogue et la discussion avec diverses Églises d’Europe. Comment Dieu peut-il être un Dieu d’amour et nourrir en même temps l’injustice ? L’Église protestante en Palestine organise chaque année des conférences « Christ au Checkpoint » pour les membres des Églises évangéliques des États-Unis, à deux cents mètres du mur de séparation. Cela ouvre les yeux à beaucoup de participants. Ils découvrent sur le terrain une tout autre réalité que celle qu’ils avaient à l’esprit auparavant. C’est une façon de faire face aux défis théologiques.

Vague de prière pour le jeudi 3 décembre 2020

 

• L’initiative Kumi Now de cette semaine est consacrée au Centre d’Aide et de Conseil Juridique pour les Femmes (WCLAC en anglais, le document a déjà été diffusé en 2018 et 2019). Cette association offre conseils en ligne et protection aux victimes d’agressions, et recueille des éléments de preuve sur les agressions subies par les femmes palestiniennes vivant sous occupation israélienne. Elle signale que les femmes palestiniennes, dont la vie n’est de toute façon pas facile dans une société patriarcale, subissent encore plus d’agressions domestiques depuis le confinement dû à la Covid-19.

Seigneur, nous te remercions pour le travail du Centre d’Aide et de Conseil Juridique pour les Femmes qui s’efforce de fournir protection et soutien aux femmes palestiniennes vulnérables. Nous te remercions pour son témoignage sur les violations des droits humains dont sont victimes les femmes palestiniennes sous l’occupation israélienne. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Global Kairos for Justice / Kairos Mondial pour la justice est une coalition mondiale de chrétiens de toutes confessions qui partagent le souci de soutenir les Palestiniens dans leurs souffrances. Ce mois-ci elle a publié son Guide pour le Boycott - Désinvestissement – Sanctions (BDS - https://bdstoolkit.org/) pour aider et inciter d’autres encore à prendre des mesures économiques non-violentes afin de contrer les violations par Israël des droits humains des Palestiniens.  

Seigneur Jésus, toi qui es la lumière du monde (Jean 8.12), fais briller ta lumière en ce temps de l’Avent pour que tes enfants puissent témoigner de la vérité et marcher dans la lumière de la vie. Puissions-nous tous marcher à ta suite et, par la façon dont nous gérons les talents que tu nous as confiés, apporter aux autres la joie et non point la souffrance. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

• L’Église Épiscopalienne des États-Unis a maintenant désinvesti de cinq sociétés, en application du plan d’investissement qu’elle a adopté l’an dernier. Ces sociétés se sont révélées complices de violations des droits humains en tirant profit de l’occupation des Territoires palestiniens par Israël.

Nous te remercions, Seigneur, pour l’engagement pris par l’Église Épiscopalienne d’introduire une dimension éthique dans la gestion de ses finances. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

• Le 29 novembre a été choisi par les Nations Unies comme Journée Internationale de Solidarité avec le peuple palestinien. En réponse au Cri pour de l’Espoir lancé par des chrétiens palestiniens, les Amis de Sabeel en Amérique du Nord - FOSNA ont appelé les dirigeants chrétiens du monde entier à Prêcher la Palestine dans leurs paroisses le 29 novembre, 1er dimanche de l’Avent.

Seigneur, nos cœurs sont en union avec tous ceux qui, partout dans le monde, disent ‟Assez !” devant la poursuite de l’occupation et la violence et l’oppression qui sévissent sur cette terre depuis bien trop longtemps. Que ce jour n’ait pas seulement servi à davantage sensibiliser le monde à l’injustice qui fait partie de la vie quotidienne en Palestine, mais aussi à donner à ceux qui occupent des postes de décision la volonté et le courage d’agir de manière à ce qu’une paix juste puisse advenir. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.