Beaucoup de gens ont célébré Noël le 25 décembre, le jour où l'Église d’Occident se souvient de la naissance du Christ. Certains commémorent alors l'incarnation du Christ à travers des prières et des liturgies particulières et toutes sortes de chants centrés sur la naissance du Christ. D'autres célèbrent Noël d’une manière plus laïque en achetant des cadeaux et en organisant toutes sortes de fêtes et d’animations. Mais ici en Palestine, nous vivons une situation particulière. Ici en Palestine où Noël a vu le jour, nous refusons cette année toute forme de célébration joyeuse à l’occasion de Noël, à cause des scènes d’horreur qui se déroulent à Gaza et en Cisjordanie. En même temps, nous sommes solidaires de tous ceux qui souffrent d'injustice dans notre pays, et nous pleurons avec eux.
Emmanuel, Dieu avec nous, alors que tant de gens dans le monde célèbrent en ignorant et en restant indifférents à la souffrance de tant d’autres, ici en Palestine nous comprenons mieux que jamais quel est le vrai sens de Noël. Avec d’autres peuples opprimés, nous comprenons que Noël n’est pas pour ceux qui pensent avec arrogance qu’ils n’ont pas besoin de Dieu, mais pour ceux qui aspirent désespérément à la délivrance que toi, tu offres. La compréhension superficielle et matérialiste de Noël est mise au rancart par la souffrance de nos martyrs, et le véritable sens d'Emmanuel nous est révélé. Christ, nous te remercions d'être devenu l'un des nôtres. Nous attendons le jour de ton retour. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.
Le 25décembre, les autorités sanitaires palestiniennes rapportaient que depuis le 7 octobre plus de 20 000 Palestiniens ont été tués et plus de 53 000 ont été blessés à Gaza. Les zones prétendues « sûres » vers lesquelles il avait été demandé aux Palestiniens de fuir sont désormais lourdement bombardées, et selon unrapportde l’ONU plus d’un demi-million de Palestiniens de Gaza sont exposés à la faim et menacés par une famine catastrophique. Il n’existe aucun endroit sûr à Gaza, et le traumatisme de cette crise humanitaire se répercutera sur des générations et des générations.
Dieu des opprimés, alors que nos âmes sont lourdes de toutes les souffrances de Gaza et nous hantent jour et nuit, nous avons l’impression que quoi que nous fassions c’est faux. Seigneur, aide-nous à ne pas devenir insensibles à la douleur. Nous t’en prions, transforme notre douleur en zèle pour produire des actes de justice, et rends-nous fermes face aux épreuves et aux tribulations de toutes sortes. Dieu, aide-nous à nous rendre compte que les nombres de tués, de blessés et de déplacés à Gaza ne sont pas juste des chiffres mais des êtres humains créés à ton image. En ton nom, nous en appelons à toi : Sauve le peuple de Gaza ! Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.
Depuis le 7 octobre, au moins 300 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par les forces israéliennes et les attaques de colons, et beaucoup d’entre eux n’avaient même pas 25 ans. En Cisjordanie encore, les camps de réfugiés sont l’objet de raids par l'armée israélienne, et tous les Palestiniens y sont danger. Le nombre de ceux qui ont été incarcérés sans inculpation ni procès est monté en flèche, faisant d’eux tous des otages. L’impossibilité de pouvoir se déplacer, conjuguée à l’augmentation des actes de violence commis par les colons et l’armée israélienne, a causé d’immenses dégâts économiques en Cisjordanie.
Dieu des marginalisés, nous avons la ferme conviction que tu vois le mal et toutes les souffrances qui sont vécues en Cisjordanie. Ô Dieu, fais-toi connaître à notre peuple et interviens dans nos vies, individuelles et collective. Aide-nous à croire en toi en ce Noël, quand nous méditons sur ton incarnation et reprenons le chant de Zacharie : « Oui, il avait dit en parlant de nous : “J’arracherai tes enfants aux mains de leurs ennemis, alors ils pourront me servir sans avoir peur. Ils pourront être saints et justes devant moi tous les jours de leur vie” » (Luc 1,74-75). Oui, Seigneur, libère-nous de ces 75 années de colonisation de peuplement. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.