Vague de prière pour le jeudi 28 décembre 2023

Beaucoup de gens ont célébré Noël le 25 décembre, le jour où l'Église d’Occident se souvient de la naissance du Christ. Certains commémorent alors l'incarnation du Christ à travers des prières et des liturgies particulières et toutes sortes de chants centrés sur la naissance du Christ. D'autres célèbrent Noël d’une manière plus laïque en achetant des cadeaux et en organisant toutes sortes de fêtes et d’animations. Mais ici en Palestine, nous vivons une situation particulière. Ici en Palestine où Noël a vu le jour, nous refusons cette année toute forme de célébration joyeuse à l’occasion de Noël, à cause des scènes d’horreur qui se déroulent à Gaza et en Cisjordanie. En même temps, nous sommes solidaires de tous ceux qui souffrent d'injustice dans notre pays, et nous pleurons avec eux.

Emmanuel, Dieu avec nous, alors que tant de gens dans le monde célèbrent en ignorant et en restant indifférents à la souffrance de tant d’autres, ici en Palestine nous comprenons mieux que jamais quel est le vrai sens de Noël. Avec d’autres peuples opprimés, nous comprenons que Noël n’est pas pour ceux qui pensent avec arrogance qu’ils n’ont pas besoin de Dieu, mais pour ceux qui aspirent désespérément à la délivrance que toi, tu offres. La compréhension superficielle et matérialiste de Noël est mise au rancart par la souffrance de nos martyrs, et le véritable sens d'Emmanuel nous est révélé. Christ, nous te remercions d'être devenu l'un des nôtres. Nous attendons le jour de ton retour. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Le 25décembre, les autorités sanitaires palestiniennes rapportaient que depuis le 7 octobre plus de 20 000 Palestiniens ont été tués et plus de 53 000 ont été blessés à Gaza. Les zones prétendues « sûres » vers lesquelles il avait été demandé aux Palestiniens de fuir sont désormais lourdement bombardées, et selon unrapportde l’ONU plus d’un demi-million de Palestiniens de Gaza sont exposés à la faim et menacés par une famine catastrophique. Il n’existe aucun endroit sûr à Gaza, et le traumatisme de cette crise humanitaire se répercutera sur des générations et des générations.

Dieu des opprimés, alors que nos âmes sont lourdes de toutes les souffrances de Gaza et nous hantent jour et nuit, nous avons l’impression que quoi que nous fassions c’est faux. Seigneur, aide-nous à ne pas devenir insensibles à la douleur. Nous t’en prions, transforme notre douleur en zèle pour produire des actes de justice, et rends-nous fermes face aux épreuves et aux tribulations de toutes sortes. Dieu, aide-nous à nous rendre compte que les nombres de tués, de blessés et de déplacés à Gaza ne sont pas juste des chiffres mais des êtres humains créés à ton image. En ton nom, nous en appelons à toi : Sauve le peuple de Gaza ! Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Depuis le 7 octobre, au moins 300 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par les forces israéliennes et les attaques de colons, et beaucoup d’entre eux n’avaient même pas 25 ans. En Cisjordanie encore, les camps de réfugiés sont l’objet de raids par l'armée israélienne, et tous les Palestiniens y sont danger. Le nombre de ceux qui ont été incarcérés sans inculpation ni procès est monté en flèche, faisant d’eux tous des otages. L’impossibilité de pouvoir se déplacer, conjuguée à l’augmentation des actes de violence commis par les colons et l’armée israélienne, a causé d’immenses dégâts économiques en Cisjordanie.

Dieu des marginalisés, nous avons la ferme conviction que tu vois le mal et toutes les souffrances qui sont vécues en Cisjordanie. Ô Dieu, fais-toi connaître à notre peuple et interviens dans nos vies, individuelles et collective. Aide-nous à croire en toi en ce Noël, quand nous méditons sur ton incarnation et reprenons le chant de Zacharie : « Oui, il avait dit en parlant de nous : J’arracherai tes enfants aux mains de leurs ennemis, alors ils pourront me servir sans avoir peur. Ils pourront être saints et justes devant moi tous les jours de leur vie » (Luc 1,74-75). Oui, Seigneur, libère-nous de ces 75 années de colonisation de peuplement. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Selon un théologien de Bethléem, Netanyahou est le roi Hérode de notre temps

 Le chant des anges aux bergers de Bethléem était un message de résistance, nous dit Mitri Raheb, un ancien pasteur de Bethléem. Quand les Danois chantent la paix de Noël, ils feraient bien de se souvenir qu’il n’y a pas de paix à l’endroit où Jésus est né.

par Jens From Lyng, journaliste – Dans Kristeligt Dagblad 21 décembre 2023.


« Le roi Hérode était le Benjamin Netanyahou (actuel Premier ministre d’Israël) du passé, qui dans sa soif de sang a exigé que tous les enfants mâles soient tués parce qu’il avait peur de perdre son pouvoir », nous dit Mitri Raheb, qui a été pasteur à Bethléem. Photo: Maya Alleruzzo/AP/Ritzau Scanpix.

Il y a plus de tristesse de Noël que de paix de Noël ces jours-ci dans la ville de Bethléem où Jésus est né selon les évangiles. La ville qui se trouve en Cisjordanie occupée, à plus de 75 kilomètres du sud d'Israël frappé par un attentat terroriste le 7 octobre, en ressent les effets encore aujourd’hui.

La population palestinienne de la ville où Jésus est né n’est pas seulement témoin de ce que vivent ses concitoyens de Gaza bombardés et obligés d’abandonner leurs maisons, elle est elle-même, économiquement, victime de la réaction d'Israël. À Bethléem, la période de Noël est d’habitude la plus active de l’année, car le tourisme représente une part importante de l'économie de la ville. Mais à cause des routes bloquées et de la recrudescence de violence entre colons israéliens et Palestiniens de Cisjordanie, les touristes sont absents. Et les difficultés dues au chômage ont encore été exacerbées parce qu’Israël a annulé, suite à l'attaque, 130 000 permis de travail de Palestiniens.

Il n'y a pas beaucoup de raisons de se réjouir dans la Cité de David, et cela peut sembler paradoxal aux Danois qui chantent des chants de Noël où il est question de paix et qui associent volontiers la fête à un sentiment de joie et de sécurité », nous dit Mitri Raheb, le théologien palestinien qui a publié le plus grand nombre de livres et d'articles et qui était jusqu'en 2017 pasteur à l'église luthérienne de Noël à Bethléem : « Cela fait 75 ans que la Palestine n'a pas connu la paix, ce n'est rien de nouveau pour nous. Mais beaucoup de Danois pourraient être surpris par cela, nous dit-il, car dans la plupart des pays occidentaux Noël est associé à la paix ».

Noël, c'est résister

Le message de Noël n'est pas si simple que cela, estime Mitri Raheb, qui est aujourd'hui président de l'université Dar al-Kalima de Bethléem qu'il a lui-même fondée. Les gens comprennent souvent mal un passage important de l'évangile de Noël, estime-t-il : « Quand les anges ont chanté « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix pour les hommes, ses bien-aimés » aux bergers qui se trouvaient là dans les champs, c'était en fait un message de résistance. Car c’est à Dieu que le chant rend gloire, et non à César ou à l'empire avec toutes ses forces militaires. Non, c’est à Dieu que nous rendons gloire à Dieu ! Pas à un empire construit sur l'oppression militaire, mais à un empire construit sur la dignité, l'égalité et la justice » nous dit-il, sans cacher qu'il considère l'État d'Israël comme le pendant moderne de l'Empire romain du temps de l'évangile de Noël.

Vague de prière pour le jeudi 21 décembre 2023

Alors que la violence à Gaza continue de s'intensifier et qu’il y fait de plus en plus froid, de fortes pluies ont provoqué des inondations qui aggravent encore la crise humanitaire. L'UNRWA a déclaré que ses abris du centre et du sud de la bande de Gaza destinés aux personnes déplacées à l'intérieur du pays en accueillent plus de neuf fois leur capacité maximale, avec 1,9 million de personnes déplacées à l’intérieur de ce territoire. Comble de misère, la propagation des maladies s'est accrue. Les autorités sanitaires ont recensé 360 000 cas de maladies infectieuses dans les divers lieux d’accueil : diarrhée, grippe, méningite… Et 1 500 cas de maladies intestinales dues aux pénuries alimentaires sont signalés quotidiennement, sans parler des problèmes d'hygiène tels que les poux.

Dieu Tout-Puissant, nous faisons appel à toi avec angoisse face aux souffrances et aux maladies que connaît ton peuple à Gaza. Combien de temps cela va-t-il durer encore, Seigneur ? Nous nous souvenons que tu es né humain parmi les humains, tu sais ce que c'est que d'éprouver de la douleur et de souffrir dans son corps. Apporte la guérison à tous ceux qui sont malades, et un toit à tous ceux qui cherchent un abri. Nous prions avant tout pour un cessez-le-feu et une guérison durable. Elle ne pourra advenir que quand Ta justice sera entièrement mise en œuvre. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Le 16 décembre, des soldats embusqués de l’armée israélienne ont tiré sur deux femmes chrétiennes, Nahida Anton et sa fille Samar Anton, et les ont tuées alors qu’elles se promenaient dans l’enceinte de la paroisse de la Sainte Famille à Gaza. Ils ont aussi tiré sur sept autres personnes qui essayaient de protéger ceux qui avaient cherché refuge à l’intérieur des bâtiments de la paroisse et les ont blessées. Plus tôt ce même matin, un char israélien avait tiré une roquette sur le couvent des Sœurs de Mère Teresa et l’avait endommagé, obligeant les 54 personnes handicapées qui y vivaient à chercher refuge ailleurs.

Dieu Tout-Puissant, nous sommes bouleversés par la mort de Nahida et de Samar, et ne trouvons pas de mots pour exprimer notre chagrin et notre indignation. Tu pleures certainement toi aussi maintenant avec les familles de ces martyres, et nous-mêmes nous nous accrochons à ces paroles que Matthieu nous rapporte de toi : « Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés ». Réconforte les chrétiens de Gaza qui continuent de chercher refuge à la paroisse de la Sainte Famille, et viens en aide à tous les handicapés que l'attaque a obligés de quitter le couvent. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Du 11 au 14 décembre, l'armée israélienne a mené un raid à Jénine dans le nord de la Cisjordanie, au cours duquel 12 Palestiniens ont été tués, 34 blessés et plus d'une centaine arrêtés. Depuis le 7 octobre, 271 Palestiniens dont 69 enfants ont été tués en Cisjordanie, et plus de 3 481 y ont été blessés par les forces israéliennes et les colons.

Dieu Souverain, nous prions pour que ton réconfort aux familles de celles et ceux qui ont été tués se manifeste par l’instauration d’une justice véritable et durable. Que ta puissance mette fin à toute forme de violence. Nous croyons que tu es source de toute justice et de toute bonté, et nous aspirons à te voir « gouverner le monde avec justice et les peuples selon Ta loyauté » (Psaume 96,13). Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Lettre ouverte de Kairos Afrique du Sud et de Kairos Palestine, 1er novembre 2023

Lettre ouverte conjointe de Kairos Afrique du Sud et de Kairos Palestine aux responsables d'Églises et aux chrétiens des États-Unis, d'Europe et de la grande famille œcuménique

« Seigneur, mon Dieu, toi qui es juste, fais-moi justice ! » (Ps. 35,24).

Sœurs et frères :

Un génocide contre les Palestiniens de Gaza se déroule sous nos yeux et il n'est pas sans rappeler ce qui s'est passé il y a moins de 30 ans au Rwanda et il y a 80 ans en Europe. De nombreux Occidentaux ont été complices de ces génocides. Nous ne pouvons pas et nous ne voulons en aucun cas laisser cela se reproduire. Il faut l’arrêter au plus vite.

Si vous n'agissez pas pour mettre fin à ce génocide qui est soutenu par beaucoup dans vos pays et qui est encouragé par la fourniture d'armes à Israël pour le mettre en œuvre, vous vous en rendez complices. Ceux dont les gouvernements soutiennent ce génocide ont une responsabilité plus grande et doivent s'assurer que leurs gouvernements y mettent fin.

Nous condamnons toute forme de violence à l'encontre de civils et de toute autre personne, mais il faut reconnaître que cette guerre n'est pas née de rien. Sa genèse remonte à l'occupation illégale des territoires palestiniens, à l'expansion des colonies juives illégales en Palestine occupée, à la négation des droits des réfugiés palestiniens qui voudraient retrouver leurs anciens foyers, et au siège de Gaza qui dure depuis 17 ans. Et plus récemment à la montée au pouvoir en Israël de groupes fascistes ultra-nationaux et ultrareligieux et au refus par l'actuelle coalition nationaliste et religieuse de droite qui est au pouvoir, de reconnaître le droit inaliénable des Palestiniens à la liberté et à l'autodétermination. Le monde entier a été témoin des violations et des agressions continues perpétrées par des extrémistes juifs, des colons, des membres de la Knesset et des ministres contre des lieux saints musulmans et chrétiens et contre des fidèles, tant à Jérusalem qu’en d'autres endroits, et tout ceci au mépris de la sensibilité religieuse non seulement des Palestiniens, mais aussi de millions de chrétiens et de musulmans à travers le monde, - pour ne citer que quelques-unes des raisons qui expliquent les souffrances des Palestiniens sous le régime israélien d’occupation et de colonialisme.

En 2022, les forces israéliennes d'occupation ont tué 230 Palestiniens : 171 en Cisjordanie, 53 à Gaza, et 6 en Israël, et 44 d’entre eux ont été des enfants. De plus, entre le début de l'année et le 7 octobre 2023, les forces israéliennes d'occupation ont tué un total de 243 Palestiniens. Nous espérons que ces chiffres vous donnent une vue d’ensemble de ce que vit le peuple palestinien. Tout ceci simplement pour dire que ce n’est pas le 7 octobre 2023 seulement que sont venus la douleur, la peine et le chagrin.

Nous savons tous que toutes ces atrocités contre des êtres humains sont contraires à la volonté de Dieu pour son monde. Elles sont contraires également au droit international et aux conventions de Genève. Ce droit et ces conventions ont été mis en place par des puissances occidentales, après la Seconde guerre mondiale surtout, et aucun État n'en a été exclu ou n'a bénéficié d'un statut particulier.

Vague de prière pour le jeudi 14 décembre 2023

Depuis la fin de la pause temporaire des combats, l'armée israélienne a élargi ses attaques vers le sud et le centre de la bande de Gaza, avec les agressions les plus violentes depuis le 7 octobre. De nombreuses maisons dans lesquelles des Palestiniens déplacés s’étaient abrités ont été bombardées et des camps de réfugiés ont été touchés. Ce sont désormais plus de 1,8 million de personnes qui ont été déplacées à l’intérieur du territoire. En plus il y fait de plus en plus froid, la nourriture manque, ainsi que l’aide humanitaire et les abris, et la densité de la population est élevée dans les zones où les déplacés cherchent un refuge. Les professionnels de l’aide humanitaire qui sont sur place qualifient la situation d’« apocalyptique ».

Dieu Souverain, c’est Toi le créateur et le soutien de ce monde. Aucune prière ne peut exprimer l’étendue de notre souffrance. Les mots nous manquent pour chacune de nos déclarations. Alors que nous qualifions d’« apocalyptique » ce qu’il nous faut souffrir à Gaza, nous continuons à nous cramponner à ce mystère de notre foi qui nous dit que ta justice et ta miséricorde rachèteront finalement toutes nos souffrances, et que les puissances maléfiques et ceux qui se mettent à leur service finiront par devoir rendre des compte pour leurs actes. Nous essayons de manifester ta présence à Gaza à travers des actes de solidarité et notre souci à mettre fin à toute forme d'injustice dans ce monde. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Le 10 décembre, les chrétiens du monde entier ont célébré le deuxième dimanche de l'Avent en allumant la bougie de la « Foi ». Alors que le monde entier célèbre Noël en décorant des arbres et en organisant toutes sortes de fêtes, nous allons renoncer en Palestine à toutes les célébrations habituelles, dans l’attente que Dieu nous délivre de 75 ans d’occupation et de violence colonialiste. En fait, nous vivons concrètement le récit de Noël.

Emmanuel, ton incarnation a eu lieu dans notre pays il y a 2000 ans, et comme ceux dont parle le récit de la Nativité, nous attendons ta présence salvatrice. Seigneur, aide-nous cette année à comprendre en profondeur le sens de ton incarnation qui promet la libération et la justice aux opprimés. Puissions-nous proclamer en ce Noël les paroles prophétiques de Marie : « Il a jeté les puissants à bas de leurs trônes et il a élevé les humbles. Les affamés, il les a comblés de biens et les riches, il les a renvoyés les mains vides » (Luc 1,52-53).

Depuis le 7 octobre, au moins 266 Palestiniens ont été tués et plus de 3 365 ont été blessés par les forces israéliennes et les colons en Cisjordanie. Les attaques de colons contre des Palestiniens et leurs propriétés sont de plus en plus nombreuses et ont causé le déplacement de 1 000 familles palestiniennes, dont 388 enfants. En outre, Israël a augmenté le nombre de Palestiniens de Cisjordanie et de Jérusalem-Est emprisonnés sans inculpation ni procès, faisant d’eux tous de nouveaux otages.

Dieu des opprimés, nous n'avons pas le temps de faire notre deuil correctement car il y a toujours de nouvelles souffrances. La réalité pressante de la mort et du péché a écrasé notre esprit, elle a brisé notre cœur et modifié la structure même de notre être. O Seigneur, tu sembles nous avoir abandonnés, où es-tu aujourd’hui ? Nous nous lamentons et en même temps nous proclamons que « Le Seigneur protège avec puissance ceux que l’injustice écrase, il les protège au moment du malheur » (Psaume 9,10). Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Appel de Noël 2023 de Kairos Palestine

 

Dans cet Appel de Noël 2023, Kairos Palestine veut attirer l'attention sur la situation terrible et tragique que vivent les Palestiniens de Gaza. Cette lettre propose des réflexions théologiques et des prières pour inspirer une solidarité plus profonde et des actions plus significatives.

Parce que cette actualité est loin d'être normale, bien loin même de la soi-disant « normalité » de ce que pourrait vivre un peuple soumis à une occupation brutale, les Palestiniens vivent dans une situation permanente de Vendredi et de Samedi Saint. Comme les premiers disciples de Jésus, nous sommes désemparés, nous nous sentons impuissants et abandonnés, même par certains de nos amis. Les habitants de Gaza amènent leurs enfants à l'église pour les faire baptiser, inquiets qu’ils sont à l'idée qu'ils pourraient ne pas survivre au génocide qu’Israël est en train de leur infliger. Il y a des jours où notre seul réconfort est de nous retrouver les uns avec les autres et dans la perception partagée que Jésus, lui aussi, a été victime de la violence et de la brutalité d’un occupant. Lui aussi a été brutalisé, torturé, assassiné.

Et pourtant nous avons faim de la joie de Noël. Nos enfants aussi en ont besoin.

Pour accéder au document :

 https://drive.google.com/file/d/1ZsP22qhseu6G0udp68GdzpMdRPJ5McLF/view?usp=drive_link

 


À Gaza, Dieu est sous les décombres

Ils ont assiégé notre famille palestinienne à Gaza, ils ont traité ses membres de monstres, et les ont blâmés, accusés. Leurs maisons ont été bombardées, leurs quartiers d’habitation rasés, les habitants ont tous dû partir, et ce sont eux qui ont été accusés. Nos familles, nos frères et nos sœurs, nos tantes et nos oncles, nos neveux et nos nièces avaient cherché refuge dans des écoles et ils y ont été bombardés, dans des hôpitaux et ils y ont été bombardés, dans des lieux de culte et ils y ont été bombardés, et ce sont eux qui ont été accusés.

Nous sommes tous brisés. Les habitants de Gaza souffrent. Ils ont tout perdu, tout, sauf leur dignité. Beaucoup d’entre eux sont entrés dans la gloire : la gloire du martyre, mais sans l’avoir cherché. Et aujourd'hui, une fois de plus dans notre histoire, ils se retrouvent devant le même choix : la mort ou partir. Notre Nakba continue !

Où voulez-vous qu’ils aillent ? Il n'y a pas de place pour eux dans ce monde !

Vague de prière pour le jeudi 7 décembre 2023

Le 1er décembre, la trêve entre Israël et le Hamas a expiré et les combats ont repris. Israël a repris ses attaques sur le nord, le sud et le centre de la bande de Gaza, faisant 800 morts de plus dès le 4 décembre. Au moins 1,8 million de personnes ont été déplacées à l'intérieur de la bande de Gaza. Le Hamas de son côté a recommencé à tirer des missiles en direction des colonies israéliennes et des villes voisines de la bande de Gaza. Pendant la trêve, de nombreux prisonniers palestiniens qui n'avaient pas été jugés ou inculpés, en fait des otages, ont été libérés par Israël, de même plusieurs otages israéliens et étrangers ont été libérés par le Hamas. En outre, une partie de l'aide humanitaire a été autorisée à entrer dans la bande de Gaza.

Dieu qui es l'Alpha et l'Oméga, le commencement et la fin, la violence règne une fois de plus autour de nous, et ce sont des innocents qui souffrent. Nous continuons à te faire confiance, mais il n'est pas évident de comprendre que « le Seigneur est proche de ceux qui ont le cœur brisé, il sauve les gens découragés » (Ps 34,19). Tu es éternel, toi, Seigneur, contrairement aux systèmes, aux dirigeants et au péché, dont le temps est limité. Aide-nous à glorifier ton nom par la justice, qui est l'amour mis en œuvre. Fais de nous des agents de ton royaume quand nous appelons à un cessez-le-feu immédiat et demandons des comptes à tous ceux qui participent à des crimes de guerre et qui les rendent possibles. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Maintenant que plusieurs prisonniers palestiniens, y compris des mineurs, ont été libérés des prisons israéliennes dans le cadre de l'accord pour une trêve qui avait été conclu entre Israël et le Hamas, nous commençons à connaître le récit des horreurs qu’ils ont vécues. Il y est question de gardiens de prison israéliens qui menacent, torturent, battent et agressent sexuellement des prisonniers palestiniens. Beaucoup de ceux-ci continuent à être incarcérés sans inculpation ni jugement, ce qui fait d'eux des otages, tandis qu’Israël a arrêté pendant la trêve plus de Palestiniens qu'il n'en a libérés.

Libérateur des captifs, nous sommes reconnaissants pour la libération de plusieurs otages israéliens à Gaza, et de plusieurs Palestiniens qui avaient été détenus arbitrairement et dont beaucoup sont des mineurs. Nous prions pour que tout le mal caché au cœur des prisons soit révélé et poursuivi. Seigneur, libère tous les captifs, tous ceux qui ont été injustement arrêtés et emprisonnés, et permets-leur de retrouver sains et saufs leurs familles. De même, nous prions pour la libération de ceux qui s'emprisonnent eux-mêmes par leur haine et leurs sentiments racistes de supériorité. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Le 3 décembre, l'université Dar al-Kalima a organisé un événement intitulé Espérance venue de Bethléem : La paix pour la Palestine – Pour Noël une campagne de solidarité avec le peuple de Gaza. Des artistes renommés de Palestine et de l'étranger se sont produits pour encourager l'appel à un cessez-le-feu immédiat, à un corridor humanitaire ouvert et durable vers Gaza, et à une paix juste et durable en Palestine et en Israël. Alors que nous entrons dans le temps de l'Avent, beaucoup de chrétiens d’Occident ont marqué le premier dimanche de cette période en allumant la bougie de l'espérance, tandis que les chrétiens d’Orient ont entamé leur jeûne de la Nativité.

Emmanuel, Dieu-avec-nous, le temps de l'Avent est vécu comme un paradoxe en Palestine cette année. Nous méditons sur l'espérance qu’apporte l'incarnation alors que nous vivons un quotidien sans espoir dans lequel des enfants sont tués, dans lequel les vies perdues ne sont plus que des chiffres et des statistiques, dans lequel les femmes n'ont pas d'endroit sûr où accoucher et dans lequel c’est l'injustice qui est célébrée. C’est ton histoire aussi, Seigneur ! Quand nous méditons ton incarnation, que ce soit un temps d'attente active dans lequel ceux qui ont faim sont nourris, ceux qui sont nus habillés, les malades guéris, et au cours duquel nous luttons avec les opprimés en vue de leur libération. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Vague de prière pour le jeudi 30 novembre 2023

Le 22 novembre, Israël et le Hamas se sont mis d'accord pour une pause de quatre jours dans leurs combats. Cet accord, qui est susceptible d'être prolongé, prévoit la libération de 150 prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes en échange de 50 otages israéliens retenus par le Hamas à Gaza. En outre, selon les termes de la trêve, des centaines de camions seront autorisés à entrer dans Gaza avec du carburant et de l'aide humanitaire et médicale.

Dieu de toute miséricorde, tout en étant reconnaissants pour la pause qui permet de libérer des prisonniers et des otages et à une aide vitale d'entrer à Gaza, nous restons sur notre faim. Accorde-nous, Seigneur, un esprit inébranlable qui nous permettra de poursuivre notre combat pour la libération, la justice et la paix. Nous prions pour un cessez-le-feu complet et la fin de toutes les idéologies d’oppression, des checkpoints, des violations des droits humains et de tout ce qui provoque et encourage la haine ici et ailleurs dans le monde. Seigneur, augmente en nous l'ardeur à lutter pour la vérité et l'amour jusqu'au jour où tout sera racheté. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Le 20 novembre était la Journée mondiale de l'enfance qui commémorait l'adoption par l'Assemblée générale des Nations unies, en 1959, de la Convention des droits de l'enfant. Selon les autorités palestiniennes, au moins 6 000 enfants palestiniens ont perdu la vie depuis le 7 octobre, au moins 1 800 sont toujours portés disparus sous les décombres, et des milliers d’autres ont été blessés. Tous vivent dans des conditions qu'aucun enfant ne devrait jamais connaître. Et 28 des 39 bébés nés comme prématurés à l’hôpital al-Shifa ont dû être évacués vers l'Égypte, car le raid israélien sur cet hôpital l’a privé de carburant et de fournitures médicales, et donc des couveuses dont ces bébés avaient besoin.

Père céleste, depuis le 7 octobre, tes enfants de Gaza sont de ceux qui ont le plus souffert. Tu connais chacun de ceux qui ont été tués ou blessés ou piégés sous les décombres, ou encore malades ou victimes d’un traumatisme. Tu connais leurs sourires innocents et les talents de chacun, tous reflets de Ton image. Aie compassion, Seigneur, des prématurés qui luttent pour leur survie. Pour tous ceux qui sont en deuil, nous nous souvenons de ta promesse telle qu'elle nous est dite dans le livre du prophète Isaïe (66,13) : « Comme une mère console son enfant, moi aussi, je vous consolerai ». Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Conférence sur le conflit israélo-palestinien le 28 novembre 2023

L'Institut des Chrétiens d'Orient organise une conférence

 Mardi 28 novembre à 18h30 en ligne par Jean-Jacques Pérennès, dominicain

 

La conférence est donnée en ligne via un lien zoom. 

Inscription gratuite et obligatoire en envoyant un mail à :
contact@institutchretiensdorient.com 
(en précisant dans l'objet : conférence du 28 novembre)
A l'issue de votre inscription, vous recevrez un lien zoom avant la conférence. 

Voir le site de l'Institut :

https://www.institutchretiensdorient.org/blog/l-actu-de-l-institut-1/conference-sur-le-conflit-israelo-palestinien-28-11-2023-a-18h30-71

 

 

 

 

 

 

 

Vague de prière pour le jeudi 23 novembre 2023

À chaque minute, la situation à Gaza s'aggrave. Selon plusieurs sources, Israël a largué l'équivalent de deux bombes nucléaires sur l'une des zones les plus densément peuplées au monde. Alors que les bombardements et des combats intenses se poursuivent dans le nord de la bande de Gaza, le sud est, lui aussi, fréquemment bombardé. C’est toute la bande de Gaza qui est confrontée à une crise humanitaire grave. Aucun endroit ne peut y être considéré comme sûr.

Dieu souverain, le cri du sang de milliers de vies perdues s’élève de la terre et nous hante jour et nuit. Les paroles du prophète Habacuc n’ont rien perdu de leur actualité : « Personne n’applique les lois, personne ne rend la justice comme il faut » (1,4). Nous venons à toi, Seigneur, pour demander ton amour, ton réconfort et ta force. Ils sont source de libération. Alors que le temps passe, ne nous laisse pas devenir insensibles à la douleur des opprimés. Montre-nous, Seigneur, le chemin d'une véritable solidarité plutôt que celui de la pitié ou du désespoir. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Depuis le 7 octobre, le nombre des prisonniers politiques palestiniens a nettement augmenté. Il y a 200 enfants parmi eux, et plus de 2 000 détenus administratifs qui peuvent rester en prison pour une durée indéterminée, sans inculpation ni procès. Les prisonniers sont torturés et traités de manière inhumaine. Cinq détenus palestiniens sont morts depuis leur incarcération. Depuis 1967, Israël a arrêté 1 million de Palestiniens. Et plus de 200 otages israéliens restent retenus à Gaza dans des conditions de sécurité incertaines, alors que le temps passe et qu’il n’y a toujours pas de cessez-le-feu.

Dieu de justice, libérateur -par ton incarnation en Christ- de prisonniers et de captifs et de l'humanité toute entière, nous te demandons de libérer tous ceux qui sont injustement incarcérés, tous ceux qui sont retenus en otages. Quand nous prions pour les captifs, nous affirmons notre foi et la conviction que « Le Seigneur écoute les pauvres, il ne rejette pas ses amis quand ils sont en prison » (Ps 69,34). Puissions-nous, nous aussi, travailler à la libération sur cette terre, et être ainsi des agents de Ton royaume. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Le 10 novembre, les dirigeants des Églises de Jérusalem ont annoncé qu'il n'y aura pas de festivités de Noël cette année en raison des horribles événements qui se poursuivent en Palestine-Israël. Ils ont demandé aux fidèles de se concentrer -en dehors de toute festivité- sur le « sens spirituel de Noël », de prier pour les victimes, et de faire des dons à leur intention.

Emmanuel, aide ton Église et ses fidèles à discerner durant ce temps d'Avent et de Noël quelle est la meilleure façon de témoigner de ton souci de libération et de justice pour tous les opprimés. Seigneur, encourage-nous à avoir une attitude prophétique dans nos paroles comme dans nos actes, afin que nous dénoncions avec audace les injustices de ce monde. Aide-nous à mettre en pratique ce que nous prêchons quand nous disons vouloir construire notre maison sur le roc et non sur le sable. Aide-nous à surmonter notre incrédulité, et accorde-nous un cœur humble. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Vague de prière pour le jeudi 16 novembre 2023

Depuis le 7 octobre, la situation ne cesse de s'aggraver sur la bande de Gaza, l'une des zones les plus densément peuplées au monde. À la date du 13 novembre, les bombardements intensifs d'Israël y avaient déjà causé la mort de plus de 11 000 Palestiniens, dont plus de 4 000 enfants. Des milliers de personnes y sont piégées sous les décombres. Et malheureusement, le nombre de morts augmente d'heure en heure. Avec les restrictions d'eau, de nourriture, de fournitures médicales, de carburant et d'électricité, et le déplacement de plus d'un million de personnes, Gaza est confrontée à une crise sanitaire sans précédent, avec le risque d'apparition de maladies infectieuses mortelles. Pendant ce temps, les 240 otages israéliens restent en captivité à Gaza, et leur sécurité devient de plus en plus incertaine.

Divin Créateur, alors que nous déplorons toute perte humaine, nous te demandons d'envoyer ta manne aux affamés et de pourvoir à leur nourriture, tout comme le Christ l'avait fait pour 5 000 hommes. Seigneur, étanche la soif de tous ceux qui sont en manque d'eau et de justice. Que nos prières soient comme l'encens qui monte vers toi. Offre ta miséricorde à tous ceux qui souffrent et protège-les, en particulier ceux qui sont exposés à Gaza. Combien de temps ces souffrances vont-elles durer encore ? Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Le 9 novembre, Sabeel Jérusalem, les scouts catholiques arabes et la Société de Saint-Vincent-de-Paul ont organisé dans la cour de l'école Terra Sancta une veillée silencieuse, avec des bougies et des prières, pour ce que nous vivons actuellement. Il y avait au moins 300 personnes, dont le cardinal Pierbattista Pizzabella qui a partagé une brève réflexion sur le sujet. Le lendemain, 10 novembre, Sabeel a organisé un séminaire en ligne sur le thème « Solidarité transnationale entre théologies de la libération, en Palestine et ailleurs ». Le but était d'encourager les théologies de la libération à plus de solidarité et à des actions communes.

Christ ressuscité, alors que notre quotidien est dominé par des sentiments de désespoir, nous voulons « compter sur le Seigneur et bien agir » (Ps 37,3). Nous te disons merci, Seigneur, pour l'équipe de Sabeel Jérusalem, ceux qui travaillent régulièrement avec elle et tous les autres qui ont permis de réaliser ces rencontres. Nous prions pour que les graines qui ont ainsi été semées puissent grandir. Arrose-les de ton Esprit, nous savons qu'elles sont porteuses d'avenir. Que Ton Esprit Saint soit à l’œuvre dans tous nos efforts en faveur de la justice, de la libération et de la paix. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Alors que la période de souffrance se poursuit avec des bombardements et des combats incessants dans le nord de Gaza, beaucoup de Palestiniens de ce secteur ont été contraints de le quitter et de parcourir à pied un itinéraire peu sûr, dans l’espoir de trouver un refuge dans le sud. Les voir ainsi fait remonter en nous les souvenirs douloureux de la Nakba de 1948. Décidément, la Nakba n'est pas qu’un événement du passé, elle est un système permanent qui affecte tous les aspects de notre vie.

Emmanuel, tu as dû partir en Egypte quand tu étais encore un enfant, forcé de fuir pour sauver ta vie. Tu étais un réfugié toi aussi, exposé à la souffrance et à tous les abus. Seigneur, alors que tes précieux enfants de Gaza doivent quitter leurs maisons et leurs terres pour la deuxième voire la troisième fois, accorde-leur ta protection et ta miséricorde. Nous t’en prions, Seigneur, aide-nous à surmonter notre manque de foi, et accorde-nous une libération qui permettra à tous les réfugiés palestiniens de revenir avec dignité dans leurs foyers. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Sans excuse mais pas sans cause : tribune de Mgr Jean-Paul Vesco, archevêque d'Alger, La Croix 16 octobre 2023

 La violence barbare du Hamas est sans excuse mais pas sans cause

Mgr Jean-Paul Vesco, archevêque d’Alger, 16 octobre 2023

La barbarie absolue machiavéliquement mise en scène par le Hamas lors de l’attaque surprise contre des populations israéliennes a plongé le monde occidental dans la sidération. Elle a immédiatement et évidemment suscité un déferlement de condamnations unanimes. Sidération et condamnations qui furent miennes, bloquant la mise à distance minimale, l’espace de liberté intérieure dont nous avons besoin pour réfléchir. C’est le piège tendu par le Hamas, et nous y sommes largement tombés.

Sans vouloir renvoyer les belligérants dos à dos sans nuance, on peut aussi y voir, dans la réplique militaire que l’attaque a suscitée, une bonne opportunité saisie par Israël pour tenter d’en finir une fois pour toutes non seulement avec le Hamas, mais aussi avec l’autonomie réduite aux acquêts de Gaza, présentée par le premier ministre israélien comme « la cité du mal qui doit être détruite », à l’image de Sodome. Mais n’y aurait-il pas cinquante, quarante, trente, vingt, ou même dix justes à Gaza (Gn 18, 22-33) ?

Malheureusement, si cette violence barbare est sans excuse, elle n’est pas sans cause. J’ai vécu un peu de l’injustice et de l’humiliation qui sont le quotidien des ­Palestiniens à Gaza et ailleurs dans des territoires que la colonisation d’État ou « sauvage » a méthodiquement morcelés au point de rendre impossible une unité territoriale souveraine, aussi modeste soit-elle. L’injustice historique et quotidienne, l’usage d’un rapport de force disproportionné, l’humiliation permanente font le lit d’une violence qui n’a rien d’aveugle. Mais cela, nous peinons à le voir.

Qui se souciait encore, avant ce coup de tonnerre, de l’abandon de tout processus de paix ruinant définitivement l’espérance d’un État palestinien viable ? On n’entendait plus parler de rien, le couvercle semblait hermétique et tout allait bien pour nous. Et aujourd’hui, nous indignons-nous des paroles du ministre de la défense, israélien, quand il dit « nous sommes confrontés à des animaux et nous devons les traiter comme des animaux » pour annoncer la privation de toute une population d’eau, de nourriture, de gaz et d’électricité, justifiant ainsi aux yeux du monde un crime de guerre ?

Terre Sainte : un chemin de paix possible?, entretien avec Jean-Jacques Pérennès sur la chaîne KTO le 2 novembre 2023

Terre Sainte : un chemin de paix possible ? 

 02/11/2023

Face au nouveau conflit israélo-palestinien qui embrase la région depuis le 7 octobre, les chrétiens de Terre Sainte, présents en Palestine et en Israël, subissent, comme le reste de la population, le drame de cette nouvelle guerre. Que vivent-ils ? Que signifie porter l’espérance dans une terre en conflit ? D’où peut venir la paix ? De retour de Jérusalem, le frère Jean-Jacques Pérennès, ancien directeur de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, nous livre son témoignage et son analyse.

Pour voir la video de l'entretien sur la chaîne KTO : 

https://www.ktotv.com/video/00431095/eglises-du-monde-du-2-novembre-2023