La Nakba
permanente et la lutte du Centre de Ressources BADIL
Le mot
Nakba (« catastrophe » en arabe) est utilisé pour désigner la
catastrophe palestinienne de 1948, quand plus de 700 000 Palestiniens ont
dû fuir parce qu’ils étaient chassés de leurs foyers. Mais la Nakba n’est pas
qu’un événement ponctuel du passé vieux de 72 ans et dont les Palestiniens se
souviennent chaque année le 15 mai. C’est aussi la permanence d’un nettoyage
ethnique qui remonte à la Déclaration Balfour de 1917 et qui se poursuit de nos
jours. C’est cette poursuite de la Nakba que le Centre de Ressources BADIL
documente et combat. Voici ce qu’il vous faut savoir et ce que vous pouvez
faire pour que nous puissions réagir et nous lever (Kumi !) ensemble.
Organisation
Le
Centre de Ressources BADIL pour la Défense
des Droits de Résidence des Palestiniens et de leurs Droits comme Réfugiés est
une organisation humanitaire palestinienne indépendante et à but non lucratif
qui a le souci de la protection et de la promotion des droits des réfugiés
palestiniens et des Palestiniens déplacés dans leur propre pays. Notre vision,
notre mission, nos programmes et nos relations font référence à notre identité
palestinienne et aux principes du droit humanitaire international. Nous
cherchons sur cette base à promouvoir les droits individuels et collectifs du
peuple palestinien.
Vous pouvez accéder au site web de BADIL à l’adresse http://www.badil.org/en/ ou sur Facebook à l’adresse https://www.facebook.com/BADILCenter/, sur Twitter
à https://twitter.com/Badil_Center, ou sur Vimeo
à https://vimeo.com/badilresourcecenter
La situation
I. Contexte
historique
1.
Le mandat
britannique (1922-1947)
En novembre 1917, le
cabinet britannique a publié la Déclaration
Balfour : une lettre d’une seule page qui reconnaissait explicitement
et soutenait l’idée de créer un « foyer
national » juif en Palestine par l’immigration et la colonisation.
Du début du mandat
jusqu’à fin 1947 et la décision des Nations Unies de diviser le pays en deux
États, on estime que 100 000 à 150 000 Palestiniens, soit près d’un
dixième de la population palestinienne arabe, ont été expulsés, privés de leur
nationalité ou contraints de quitter leur foyer. Des dizaines de milliers de
Palestiniens ont été déplacés à l’intérieur du pays du fait de la colonisation
sioniste, de l’expulsion des métayers et de démolitions de maisons en guise de
punition par l’administration britannique.
2.
La « Nakba »
(1947-1949)
La décision de
partition du pays par les Nations Unies déclencha un conflit armé entre les
Palestiniens autochtones et les colonisateurs juifs-sionistes. Cela créa un
climat dans lequel le mouvement sioniste put provoquer des déplacements massifs
de Palestiniens pour créer l’État juif. Le principal flux de réfugiés se
produisit en avril et au début de mai 1948. Les forces sionistes eurent recours
à la violence pour chasser les Palestiniens de chez eux et les faire fuir. La
déclaration unilatérale de création de l’État d’Israël le 14 mai 1948 coïncida
avec le retrait de Palestine des forces britanniques et l’échec du plan de
partition des Nations Unies. Au début de 1949, entre 750 000 et
900 000 Palestiniens, soit 55 à 66% de la population palestinienne,
avaient été déplacés de force. Finalement 85% de la population palestinienne
autochtone a été déplacée. La plupart de ces réfugiés ont fui vers ce qui
devint la Cisjordanie et la Bande de Gaza (22% seulement de la Palestine
mandataire), ou vers les pays arabes voisins.
3.
La guerre de
1967
Lors de la guerre de
1967, Israël a lancé une attaque contre l’Égypte, la Jordanie et la Syrie.
Israël avait l’intention de contrôler et de coloniser le reste de la Palestine
mandataire. Lorsque la guerre prit fin, Israël occupait la Cisjordanie avec
Jérusalem-Est, la Bande Gaza, ainsi que les Hauteurs du Golan syrien et le
Sinaï égyptien. Plus d’un tiers de la population palestinienne des territoires
palestiniens occupés, soit 400 000 à 450 000 personnes, fut déplacé
au cours de la guerre. La moitié d’entre eux étaient des réfugiés de 1948 qui
furent ainsi déplacés une seconde fois, tandis que 240 000 étaient
déplacés pour la première fois.
II. La
poursuite de la Nakba
En plus des deux
principales périodes de déplacement historique contraint, le déplacement de
Palestiniens se poursuit par l’application de multiples politiques de
transferts et de déplacements forcés. Ces politiques créent un environnement de
plus en plus coercitif qui ne laisse aux Palestiniens d’autre option que de
quitter leur foyer et leur communauté. Israël a recours à nombre de pratiques
discriminatoires pour contrôler tous les secteurs de la vie palestinienne et
modifier la démographie de la Palestine mandataire. BADIL a identifié neuf politiques israéliennes associées,
comportant nombre de méthodes et moyens visant à déplacer par la force la
population palestinienne, tant à l’intérieur de la Palestine mandataire
historique que hors de celle-ci.
1.
Révocation du
droit de résidence
L’une des stratégies
d’Israël pour transférer silencieusement la population palestinienne est la
révocation du droit de résidence, les refus et obstacles à l’enregistrement des
enfants, à la réunion des familles ou au changement de résidence. Du fait que
le statut de résident conditionne l’accès à quantité d’autres droits, beaucoup
de gens qui n’ont pas de statut au regard du droit israélien n’ont pas accès
aux services de soins, ne peuvent être scolarisés, ouvrir de comptes bancaires,
travailler légalement, être propriétaires, obtenir un permis de conduire ou un
passeport. Depuis 1967 et rien qu’à Jérusalem, plus de 14 000 Palestiniens
ont perdu leur statut de résident et le droit de vivre à Jérusalem-Est.
2.
Le régime des
permis
Israël a mis en
place un régime dans lequel les permis
règlent et conditionnent toutes sortes de domaines de la vie de la population
des territoires occupés, comme les déplacements, le travail et le transport de
biens et de ressources. Le régime des permis va bien au-delà d’une simple
limitation de la liberté de déplacement et a pour effet l’interdiction complète
d’accès à la terre, au travail ou aux services de santé. Les Palestiniens ne
sont autorisés à construire qu’avec un permis octroyé par les autorités
israéliennes. Entre 2008 et 2012, 97,7% des demandes de permis de construire
faites par des Palestiniens en zone C ont été rejetées par les autorités
israéliennes. Et cela n’a pas changé depuis.
3.
Confiscation
de terres et interdiction de les utiliser
En plus des
confiscations effectives de terres, Israël a recours à divers moyens pour
limiter ou complètement interdire l’exploitation et même l’accès aux terres.
Aujourd’hui Israël occupe toute la superficie des territoires palestiniens
(quelque 6 220 km2) et a confisqué ou annexé de facto plus de 3 456 km2,
soit 61% de l’ensemble de la Cisjordanie y compris Jérusalem-Est, au profit
exclusif des colonisateurs juifs. En plus de la confiscation des terres, toutes
sortes de lois et de directives, tant en Cisjordanie qu’en Israël, limitent
l’accès des propriétaires terriens palestiniens à leurs terres et à l’exploitation
de celles-ci.
4.
Découpages et
planifications discriminatoires
Pour maîtriser et
réduire la croissance de la population palestinienne, Israël met en œuvre une
politique discriminatoire de découpage et de planification. Il en résulte que
des milliers de familles palestiniennes vivent dans des conditions de
surpeuplement et d’insécurité parce qu’il leur est interdit d’utiliser leurs
propres terres ou d’avoir accès au domaine public. Par une modification
discriminatoire et injustifiable des lois de planification en place avant
l’occupation de 1967, occupation qui est elle-même une violation du droit
humain international, les Palestiniens ne sont autorisés à participer ni aux
processus de planification ni à l’élaboration des divers plans directeurs.
5.
Ségrégation
La politique
israélienne de ségrégation va au-delà d’une séparation géographique : elle
vise l’unité et l’identité nationale du peuple palestinien. Cette politique de
catégorisation et d’isolation ne veut pas seulement séparer les citoyens
palestiniens des citoyens juifs : elle divise les Palestiniens entre eux
en diverses catégories géopolitiques soumises à des systèmes de droits
hiérarchisés.
6.
Interdiction
d’accès aux ressources naturelles et aux services
Israël tend à
contrôler et à exploiter illégalement les ressources naturelles des territoires
palestiniens occupés à travers toutes sortes de dispositifs administratifs,
politiques, et militaires. La Palestine mandataire est un territoire riche en
ressources naturelles telles que l’eau, le gaz naturel, des réserves de
poissons et des gisements de minerais, mais la plupart de ces ressources sont
inaccessibles aux Palestiniens. C’est ainsi qu’Israël interdit aux Palestiniens
l’usage de leurs puits tout en installant dans les territoires palestiniens
occupés des colonies qui, elles, ont un accès privilégié à l’eau douce.
7.
Refus aux
réfugiés de leur droit à la réparation (retour, restitution de propriétés et
indemnisation)
La Résolution 194 de l’Assemblée Générale
des Nations Unies du 11 décembre 1948 demande que les réfugiés soient autorisés
à revenir chez eux le plus tôt possible, et qu’une indemnisation soit versée à
ceux d’entre eux qui choisiraient de ne pas revenir, ainsi que pour leurs
pertes et dommages de propriétés. Mais depuis 1948, les réfugiés palestiniens
se voient refuser ce droit au retour et à la citoyenneté. La politique d’Israël,
imposée illégalement et par les armes, constitue une violation des droits
individuels et collectifs des Palestiniens.
8.
Répression de
la résistance
Cette politique
comporte des attaques armées systématiques et massives, des invasions, des
mises à mort illégales, des punitions collectives, des démolitions de maisons,
des blocus, des incarcérations, la torture et la suppression de la liberté
d’expression et de réunion, ainsi que la criminalisation des actes d’opposition
et de désobéissance civile. Cette politique de répression et de criminalisation
de la résistance touche à la fois les communautés palestiniennes et les
individus, créant un contexte instable de peur et de punitions collectives.
9.
Acteurs
non-gouvernementaux
Cette politique est
menée par les colonisateurs, les organismes et institutions paraétatiques, et
des acteurs coloniaux privés. Elle a le soutien, direct ou par complicité,
d’organismes officiels israéliens et des haut-fonctionnaires. Cela se manifeste
par un large éventail d’actions illégales comme des attaques par des colons, le
harcèlement de propriétés palestiniennes et la privatisation de terres
palestiniennes. C’est ainsi que la loi
israélienne d’Administration des terres de 2009 permet, tant en Israël que
dans les territoires palestiniens occupés, la privatisation de terres ayant
auparavant appartenu à des réfugiés palestiniens et à des Palestiniens
déplacées de l’intérieur, mais qui sont entre temps devenues « propriété »
de l’État d’Israël, du Fonds National Juif et de l’Autorité israélienne de
Développement, autorisant ainsi la vente à des propriétaires privés juifs de terrains
de fait confisqués à des Palestiniens, pour construire sur eux de nouvelles
colonies.
Pour plus d’information(en
anglais), voir “Survey of Palestinian Refugees and Internally Displaced
Persons: 2013-15” de BADIL sur https://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/Survey2013-2015-en.pdf
L’histoire d’Arij Abaeid, du village de Nabi Samuel, transférée en 2012
Le village de Nabi Samuel se trouve en Cisjordanie,
mais Israël l’a annexé après la construction du Mur. Tout ce qu’y fait Israël
vise à faire partir ses résidents palestiniens, parce que Nabi Samuel est une zone stratégique qu’Israël veut transformer en
réserve naturelle. Il y a eu des informations dans la presse disant que Nabi Samuel était une Réserve Naturelle israélienne
officielle et qu’il ne s’y trouvait plus aucun résident palestinien.
La maison de ma
famille à Nabi Samuel a été démolie
au milieu des années 90 parce que, nous a-t-on dit, nous n’avions pas de permis
de construire pour une annexe à la propriété. Après la démolition, nous avons
dû déménager à al-Jeeb, un village
voisin, mais cinq ans plus tard, nous sommes retournés à Nabi Samuel. En 2012, mon mari et moi avons dû quitter Nabi Samuel parce que nous n’avions pas
le droit de construire une maison pour nous dans le secteur, même pas une unique
petite pièce pour nous permettre d’être avec notre famille. Nous sommes donc
partis et avons déménagé à al-Jeeb.
La même chose est arrivée à mon amie Meriam. Al-Jeeb est le village le plus proche de Nabi Samuel, c’est pour cela que la plupart des gens de Nabi Samuel s’y installent.
Mais c’est ici, à Nabi Samuel, que je me sens à l’aise. Je
vais où je veux, je connais tout le monde et tout le monde me connaît.
J’apprécie de porter ce que je veux et je sors de jour comme de nuit sans la
moindre crainte. Mais là-bas, à al-Jeeb,
je n’ai pas de famille et m’y sens étrangère, pas à l’aise. Il me faut venir
chaque jour à Nabi Samuel pour voir
ma famille.
Les gens quittent Nabi Samuel à la recherche d’un meilleur
endroit où vivre. Il n’y a eu aucune mesure d’amélioration à Nabi Samuel, les gens n’ont tout
simplement pas d’autre choix que de partir. Cette communauté est très petite et
ne peut pas se développer, ni en matière d’espace ou d’installations, ni en
matière de constructions et de besoins essentiels.
Il y a un taux de
chômage très élevé ici. Et si quelqu’un veut travailler à Jérusalem ce n’est
tout simplement pas possible parce vous n’êtes pas autorisé à travailler sans
permis de travail, et en plus, si jamais vous obteniez un permis, cela coûte
cher d’y aller parce qu’il n’y a pas de moyen de transport abordable, …sans
compter le fait que les salaires sont bas.
Il n’y a pas de
possibilité d’accès à l’éducation, ni même d’épicerie ; impossible
d’obtenir un permis de construire ou d’agrandir sa maison. Et puis, il y a des checkpoints tout autour. Chaque fois que
vous projetez d’acquérir quelque chose, de la nourriture ou un service, un taxi
partagé par exemple, vous devez passer par les Israéliens et obtenir leur
permission.
Bien que je dispose
de tout à al-Jeeb et que la vie y est
plus facile, je préfère vivre ici, à Nabi
Samuel. Même si je devais vivre sous une tente, c’est ici que je vivrais,
et nulle part ailleurs. Lorsque je viens ici, ce n’est pas seulement pour ma
famille, c’est pour revoir le lieu de ma naissance. Il me manque, ce
lieu ! Chaque endroit, chaque coin me manque. Je viens ici et je demande à
mes amis de venir avec moi, et nous nous promenons dans le village tout
simplement parce que nous l’aimons. J’adore ce lieu. Je l’adore vraiment.
Beaucoup de choses
nous sont interdites, il y a beaucoup de barrages. Il arrive que l’armée ferme
le checkpoint et n’autorise personne à passer en raison de fausses alarmes de
sécurité. C’est ce que j’ai encore vécu la semaine dernière : ils
trouvaient que la circulation près du checkpoint était inhabituelle, et me
voilà coincée ! Un trajet de vingt
minutes peut prendre deux à quatre heures.
Nos jeunes aussi
subissent quantité de harcèlements : dans le bus et dans les rues. Sans
aucune raison, les soldats les obligent à se déshabiller et fouillent leurs
effets et les humilient chaque jour aux checkpoints. Si quelqu’un oublie sa
carte d’identité, il lui est interdit de franchir le checkpoint, alors même que
les soldats peuvent accéder à nos informations personnelles et ont une copie de
nos cartes d’identité sur leurs ordinateurs. C’est juste pour humilier les
gens. Un jour, j’avais oublié ma carte d’identité mais le soldat me connaissait
et m’avait reconnue. Il m’a emmenée à la salle de contrôle et a sorti toutes
mes données personnelles de son ordinateur. Mais lorsque mon frère a oublié sa
carte d’identité, les soldats l’ont maintenu en détention jusqu’au lendemain.
Il est terrifiant et
dangereux de vivre ici. Lorsque des conflits éclatent à Jérusalem, des colons
israéliens viennent à Nabi Samuel et
se mettent au travers du chemin des gens d’ici. Il est facile pour un colon qui
en a envie d’agresser les habitants de Nabi
Samuel, puisque nous ne disposons d’aucun service et d’aucune autorité de
sécurité dans tout le secteur. Lors de la dernière intifada, un rabbin israélien très connu a été tué et nous avons
appris par les médias et d’autres sources que des colons israéliens étaient en
route pour Nabi Samuel. Beaucoup de
Palestiniens sont alors allés ramasser des pierres pour empêcher ces colons
d’attaquer leurs maisons et leurs familles. Cette violence choque profondément
les enfants. Lors de cet incident, les gens ont mis tous les enfants de Nabi Samuel à l’abri chez ma tante,
parce qu’elle avait la maison la plus ancienne avec les portes les plus
épaisses. Il y a eu beaucoup de pleurs. Les mères ne voulaient pas laisser
leurs enfants seuls, mais en même temps elles étaient extrêmement inquiètes
pour leurs maris dehors et souhaitaient les rejoindre.
Tous ici vivent sous
pression, dans la peur et l’insécurité. Vous ne savez jamais quand vous allez
vous faire agresser par un colon ou même voir votre maison démolie. Cette
situation est très difficile, mais c’est celle de toute la population de Nabi Samuel. Lorsque vous demandez à
quelqu’un d’ici à quoi il rêve, il vous parle d’agrandir sa maison ou de
construire de nouvelles chambres parce qu’il en a besoin. Nous restons parce
que c’est notre terre, et si nous partons il sera facile aux Israéliens de la
voler. Rester ici, c’est une manière de nous dire que nous existons.
Extrait
d’une publication de BADIL consultable sur http://www.badil.org/phocadownloadpap/badil-new/publications/research/in-focus/FT-Coercive-Environments.pdf
Action
Trouvez l’adresse de la mission permanente de votre pays
aux Nations Unies. Vous pourrez la trouver sur https://visit.un.org/sites/visit.un.org/files/Missions_Contacts_0.pdf . Puis envoyez-lui
une copie de la Résolution 194 de
l’Assemblée Générale des Nations Unies, qui demande le droit au retour et
l’indemnisation des réfugiés palestiniens, et demandez-lui pourquoi les Nations
Unies continuent à ne pas défendre les réfugiés palestiniens. Demandez-lui de
prendre des mesures plus efficaces pour les soutenir, eux et leur droit au
retour, conformément au droit international.
Diffusez votre message sur les réseaux sociaux en
indiquant si possible l’adresse de la mission de votre pays auprès des Nations
Unies. Joignez un lien à cette page du site web de Kumi Now avec les hashtags #OngoingNakba,
#KumiNow, et #Kumi30.
Résolution 194 :
L’Assemblée Générale des Nations Unies …décide
qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent de rentrer dans leurs
foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, et que des
indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux
qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers et pour tout bien perdu ou
endommagé lorsque, en vertu des principes du droit international ou en équité,
cette perte ou ce dommage doit être réparé par les gouvernements ou autorités
responsables;
donne pour instructions à la Commission de
conciliation de faciliter le rapatriement, la réinstallation et le relèvement
économique et social des réfugiés, ainsi que le paiement des indemnités, et de
se tenir en liaison étroite avec le directeur de l’Aide des Nations Unies aux Réfugiés
de Palestine et, par l’intermédiaire de celle-ci, avec les organes et
institutions appropriés de l’Organisation des Nations Unies…
Un texte : « Sentence de mort », de Silafa Hijjawi
Le soir l’ordre est
arrivé aux soldats
de
détruire notre charmant village de Zeita.
Zeita !
Épouse d’arbres,
de
tulipes en fleur,
étincelle
des vents !
Les soldats sont
venus dans l’obscurité
tandis
que les fils du village,
les
arbres et les champs et les boutons des fleurs
s’accrochaient
à Zeita,
l’étreignaient
pour s’y abriter …
« Les ordres
exigent que vous partiez tous
Zeita
va être détruit avant la fin de la nuit ».
Mais nous avons tenu
bon et avons chanté :
Zeita
est la terre, le cœur de la terre,
et
nous, son peuple, nous en sommes les branches.
Voilà comment les
gens tombent
Quelques
moments de résistance,
en
sorte que Zeita reste une éternelle étreinte au long des nuits.
En
moins que rien elle ne fut plus que ruines.
Il
ne resta pas un seul four à pain.
Hommes
et pierres
furent
anéantis et réduits en poussière par les engins ennemis,
dispersés
à jamais dans le don de l’impossible.
Maintenant, le
soir,
quand
chante notre vent,
Zeita
se lève, allumant ses étincelles écarlates
au-dessus
des plaines.
Et
quand vient le matin
Zeita
retourne aux champs
comme
le font les tulipes.
La
nuit
est matin à Zeita,
La
nuit est matin.
De Sulafa Hijjawi, poétesse palestinienne, traductrice, et chercheur à
Naplouse. Publié dans « Anthology of Modern Palestinian Literature »,
par Salma Khadra Jayyusi.
Ressources (en anglais)
“Palestinian Ongoing Nakba”, a presentation from
BADIL: http://www.badil.org/en/resources/presentations.html?download=1258:ongoingnakba-presentation2017
Vidéos
de BADIL :
·
“The Ongoing Nakba Since 1917: ‘Maximum Land with
Minimum Palestinians’”:
https://vimeo.com/166318677
https://vimeo.com/166318677
·
Closing Protection Gaps : Handbook on
Protection of Palestinian Refugees from
BADIL:
http://www.badil.org/en/publication/handbook-on-protection.html
http://www.badil.org/en/publication/handbook-on-protection.html
·
al-Majdal, le
magazine de BADIL sur les réfugiés palestiniens, est disponible
sur :
http://www.badil.org/en/publication/periodicals/al-majdal.html
http://www.badil.org/en/publication/periodicals/al-majdal.html
Rapports
de BADIL :
·
“Excessive Use of Force by the Israeli Army : A Case
Study”:
http://www.badil.org/en/publication/research/in-focus.html?download=1248:casestudy-euof
http://www.badil.org/en/publication/research/in-focus.html?download=1248:casestudy-euof
·
“Deportation as Policy : Palestinian Prisoners &
Detainees in Israeli Detention”:
http://www.badil.org/en/publication/research/in-focus.html?download=1213:joint-fact-sheet
http://www.badil.org/en/publication/research/in-focus.html?download=1213:joint-fact-sheet
·
“Forced Population Transfer : The Case of the Old City
of Hebron”:
http://www.badil.org/en/publication/research/in-focus.html?download=1219:hebron-case-study
http://www.badil.org/en/publication/research/in-focus.html?download=1219:hebron-case-study
·
D’autres
rapports peuvent être consultés à cette adresse :
http://www.badil.org/en/publication/research/in-focus.html
http://www.badil.org/en/publication/research/in-focus.html
La résolution 194 de l’Assemblée générale des Nations
Unies est disponible à cette adresse :
https://unispal.un.org/DPA/DPR/unispal.nsf/0/C758572B78D1CD0085256BCF0077E51A
https://unispal.un.org/DPA/DPR/unispal.nsf/0/C758572B78D1CD0085256BCF0077E51A
Traduction Amis de
Sabeel France
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