Vague de prière pour le jeudi 27 novembre 2025

Le temps de l’Avent, qui commence le 30 novembre cette année, marque pour les chrétiens le début d’une nouvelle année liturgique. Il est célébré par beaucoup de confessions chrétiennes, et dans de nombreuses églises on allume alors la couronne de l’Avent faite de branches vertes qui portent quatre bougies. La première bougie, allumée le premier dimanche de l’Avent, symbolise l’espérance.

Dieu d’amour, c’est toi qui est notre lumière et notre salut. Alors que nous allons allumer la première bougie de l’Avent, aide-nous à nous engager dans une attitude prophétique d’espérance et de ce que nous appelons le « soumoud », c’est-à-dire la persévérance, la résilience. Apprends-nous en ce temps de l’Avent à nous aimer les uns les autres comme tu nous as aimés, et à faire vivre ton espérance et laisser ta lumière éclairer ce monde. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

En ce temps d’Avent et de Noël, les Amis de Sabeel en Amérique du Nord (FOSNA) invitent les Églises et autres mouvements de foi à « Prêcher la Palestine » en mettant au centre de leur message l’appel à la justice et à la paix en Terre Sainte et partout dans le monde. FOSNA a lancé un guide de ressources gratuit à destination des responsables religieux et des Églises pour nourrir leurs célébrations en ce temps d’Avent. Il propose des prières, des événements communautaires, des appels à l’action et des thèmes de réflexion. Plus de 170 communautés se sont déjà inscrites pour « Prêcher la Palestine ».

Dieu saint, tu es toujours présent auprès de celles et ceux qui s’engagent pour faire de la paix, de la justice et de la libération une réalité vécue par tous. Continue de nous donner force et courage afin de faire vivre plus intensément à ton Église le message libérateur de ton Évangile. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

La semaine dernière, le chef du Conseil régional des colons de Goush Etziôn a annoncé l’établissement d’une nouvelle colonie à proximité immédiate de maisons de la ville palestinienne de Beit Sahour près de Bethléem. Durant la nuit, des tracteurs ont nivelé le terrain, et au matin on a constaté que plusieurs caravanes avaient été installées sur le site.

Christ rédempteur, c’est dans un esprit d’angoisse que nous nous tournons vers toi. Comme le psalmiste, nous nous sentons complètement isolés et oubliés, et tandis que la violence des colons nous écrase de toutes parts, nous pouvons dire avec lui : « Ma vie est saturée de malheurs et je frôle les enfers » (Psaume 88,4). Bon Dieu, entends notre cri et délivre-nous de l’oppression. Que la communauté internationale se réveille et prenne des mesures immédiates pour mettre fin à l’occupation. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Vague de prière pour le jeudi 20 novembre 2025

Le 14 novembre, Kairos Palestine a publié son second Document Kairos intitulé « La foi en un temps de génocide ». Ce nouveau Document Kairos est un appel renouvelé des chrétiens palestiniens à l’Église universelle dans un contexte de génocide, de nettoyage ethnique et de colonialisme par l’installation de colons israéliens dans les territoires palestiniens (« settler colonialism »). Parmi les nombreux thèmes importants qu’il aborde, le document insiste sur l’appel à l’espérance comme force de résistance à l’oppression et affirmation d’une vie plus forte que la mort.

Christ libérateur, dans le témoignage inébranlable des chrétiens indigènes de Terre Sainte, nous retrouvons ce qu’écrivait l’apôtre Paul en son temps : « Pressés de toute part, nous ne sommes pas écrasés ; dans des impasses, mais nous arrivons à passer ; pourchassés, mais non rejoints ; terrassés, mais non achevés… » (2 Corinthiens 4,8-10). Alors que nous discernons le Kairos de cette époque, aide-nous à incarner la théologie de la libération qui est affirmée dans le nouveau Document Kairos. Donne-nous le courage de nommer par leur nom et de démanteler les péchés structurels de l’occupation des territoires palestiniens par les colons israéliens, et ceux mis en œuvre dans le génocide. Nous prions pour que l’Église universelle réponde à notre appel à l’espérance, à la résilience (soumoud) et à la solidarité. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Malgré l’annonce d’un cessez-le-feu, les massacres à Gaza ne se sont pas arrêtés. En plus du blocus de l’aide qui devait entrer dans le territoire, Israël a mené des frappes aériennes et des destructions de maisons à Khan Younès, à Beit Lahia et partout dans la bande de Gaza. Avec l’arrivée de l’hiver, beaucoup d’habitants de Gaza risquent de mourir lentement de maladies, de famine et de froid.

Dieu saint, alors que nous sommes témoins d’une mort sans fin, nous ressentons les paroles du psalmiste : « Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit, tandis qu’on me dit sans cesse : “Où est ton Dieu ?” » (Psaume 42,4). Mais nous affirmons avec force que tu es toujours là, tu es présent sous les décombres, tu es auprès de celles et de ceux qui souffrent, et auprès des familles qui pleurent. Ne nous laisse pas être distraits par les fausses promesses de l’empire, mais aide-nous à entendre la voix des opprimés. Dans l’attente du jour où ce monde sera sauvé, augmente notre engagement et nos actions concrètes en faveur du peuple de Gaza. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Le parlement israélien a récemment présenté un projet de loi qui étendrait l’application de la peine de mort aux Palestiniens condamnés et aux personnes reconnues coupables d’avoir tué des Israéliens juifs pour des motifs nationalistes. Le projet de loi porté par le ministre d’extrême droite Itamar Ben Gvir a été approuvé en première lecture par 39 voix contre 16. Il est maintenant examiné par une commission parlementaire qui va encore en débattre pour le soumettre ensuite à une deuxième, puis à une troisième lecture.

Dieu des captifs, nous déplorons cette nouvelle et demandons la justice. Nous prions pour que ceux qui détiennent le pouvoir comprennent que la paix ne s’instaure ni par la violence ni par la peur, mais par la justice et la droiture. Ouvre leurs yeux afin qu’ils se rendent compte que les cycles de vengeance ne font qu’engendrer davantage de souffrance. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Vague de prière pour le jeudi 13 novembre 2025

Les Nations Unies ont rapporté qu’Israël a rejeté 107 demandes d’entrée d’aide humanitaire dans la bande de Gaza depuis le début du cessez-le-feu. Cette aide devait consister en des couvertures, des vêtements d’hiver, des produits d’assainissement et des services d’hygiène.

Dieu de justice, nous te confions le peuple de Gaza qui continue de subir une atteinte à sa dignité. Nous prions pour que le cessez-le-feu soit réellement appliqué et pour que cesse le blocus qui, depuis si longtemps, prive les habitants de Gaza de leurs droits fondamentaux et de leur dignité humaine. Augmente en nous la détermination à agir afin que justice et responsabilité voient enfin le jour. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

La semaine dernière, des bénévoles juifs des organisations Rabbins pour les droits de l’homme et Achvat Amim (Nations solidaires) ont été arrêtés et détenus par l’armée israélienne. Ils étaient venus dans le village de Burin pour accompagner les agriculteurs palestiniens et manifester leur solidarité envers eux pendant la récolte des olives. Deux participants juifs américains engagés avec le groupe ont été informés qu’ils feraient l’objet d’une expulsion. Ce n’est malheureusement rien de nouveau : l’armée israélienne cible de plus en plus les volontaires étrangers venus en Cisjordanie pour aider les Palestiniens, tandis que les colons, installés illégalement dans la même Cisjordanie et coupables de violences envers les communautés palestiniennes, ne sont que peu ou pas du tout inquiétés.

Dieu saint, nous pleurons un système qui permet la violence des colons tout en entravant les actions de ceux qui œuvrent pour la paix et la non-violence. Au milieu d’une violence d’État insupportable, sois présent auprès des agriculteurs palestiniens et de ceux qui les accompagnent. Nous prions pour que la communauté internationale mette fin à l’impunité d’Israël par des actions concrètes, et œuvre en vue de la fin de l’occupation. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Sabeel prépare une retraite œcuménique pour le clergé du 17 au 19 novembre à Jéricho. Elle rassemblera une cinquantaine de membres ainsi que leurs épouses. Le thème de la retraite portera sur l’espérance et la résurrection au cœur des nombreux défis auxquels l’Église et le peuple palestinien sont confrontés.

Dieu d’amour, nous te rendons grâce pour toutes les personnes impliquées dans ce projet de retraite. Nous prions pour que le courage, la créativité et la sagesse de l’Esprit Saint les accompagnent tout au long de ces jours. Que ce rassemblement à Jéricho soit une source d’espérance renouvelée et de nouvel engagement pour l’Église en Terre Sainte. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Déclaration de Kairos Palestine en soutien à l'évêque Azar, Dire la vérité et parler de génocide, 4 novembre 2025

 Déclaration de Kairos Palestine en soutien à l'évêque Azar : Dire la vérité, et parler de génocide, 4 novembre 2025

Le jour de la Fête de la Réformation, qui est un jour censé appeler à se remettre en question, à prendre un nouveau départ, à être vrai, ces mêmes vertus ont été reçues à Jérusalem comme des offenses ou des agressions. En effet, l’évêque Sani Ibrahim Azar de l’Église évangélique luthérienne en Jordanie et en Terre Sainte a osé évoquer au cours du culte à l’église luthérienne du Rédempteur, et dans un langage de vérité, ce que les Palestiniens vivent aujourd’hui. « Que veut dire Réformation après deux années de génocide ? a-t-il demandé. Que veut dire Réformation quand nous sommes confrontés à un territoire, à un monde qui est à ce point brisé ? Que veut dire Réformation dans un monde où les enfants sont séparés des écoles et les croyants de leurs églises, car ils ne peuvent plus s’y rendre ? Où les familles sont séparées les unes des autres par des postes de contrôle militaires et des barrages ? Où les gens sont emprisonnés sans aucune raison, et où les familles sont toujours à la recherche de proches qui gisent sous les décombres ? ».

Sur ces paroles, le vice-président du Conseil central des Juifs d’Allemagne, Abraham Lehrer, qui assistait au culte, a quitté les lieux, et les représentants des Églises et des groupes politiques allemands qui étaient également-là ont immédiatement réagi à son indignation en condamnant non pas les dévastations qui ont ravagé Gaza, mais le courage d’avoir osé les évoquer.

Cet incident met en lumière une tragédie d’une bien autre ampleur : l’effondrement moral que révèle la manière dont une large part des institutions chrétiennes d’Occident réagit aux souffrances des Palestiniens, l’apathie de bien des chrétiens d’Occident à leur égard, et le retour de la vieille habitude coloniale qui consiste à diaboliser …les victimes.

Le mot « génocide ».

Ce ne sont pas nous, les Palestiniens, qui avons inventé ce mot, et ce ne sont pas nous qui en avons donné la définition. C’est le reste du monde qui l’a fait, le monde occidental tout particulièrement qui, en 1948, après l’Holocauste, lui a donné une force morale et légale à travers la Convention sur la prévention et la punition du crime de génocide.

Vague de prière pour le jeudi 6 novembre 2025

La semaine dernière, Israël s’est livré à des frappes aériennes de représailles collectives contre la population de Gaza après qu'un soldat israélien y a été tué. Ces frappes ont tué plus de 104 habitants du territoire, dont 46 enfants et 20 femmes.

Dieu saint, console toutes les familles endeuillées et toutes celles qui souffrent de la famine, de la violence et de l'oppression. Aide-nous à garder nos yeux et nos cœurs ouverts et tournés vers les habitants les plus vulnérables de Gaza, et guide-nous afin que nous agissions de manière à perturber les entreprises de ce que nos frères et sœurs sur place appellent « l'empire », et à être solidaires de tous ceux qui sont opprimés partout dans le monde. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

L'armée israélienne a mené un nouveau raid contre le village de Oum Al Kheir et a donné un ordre de démolition définitive de son centre communautaire et de plusieurs de ses unités d’habitation. Oum Al Kheir est l'une des communautés bédouines les plus fréquemment ciblées de Masafer Yatta, au sud d’Hébron. Depuis 2007, elle a été victime de plus de 20 opérations de démolition au cours desquelles l’armée israélienne a détruit plus de 100 structures d’habitation, de service public ou à usage agricole, - pour la dernière fois en février 2025.

Dieu Saint, nous déplorons les violences de type colonial qui se poursuivent contre la communauté d'Oum Al Kheir. Sois présent auprès de ses habitants et donne-leur force et espoir, même dans les pires des moments qu’ils doivent traverser. Nous prions pour une intervention urgente de la communauté internationale et pour que tous les auteurs de ces actes de violence aient à en répondre. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.

Au Royaume-Uni, le mois de novembre est le mois de la sensibilisation à l'islamophobie, et le 9 novembre est pour toute l’Europe la Journée internationale contre le fascisme et l'antisémitisme.

Dieu de toutes les nations, tu nous appelles à nous aimer les uns les autres et à accueillir « les pauvres, les estropiés, les boiteux et les aveugles » (Luc 14, 13-14). Nous déplorons tous les actes de haine et de racisme qui s’opposent à ton attitude d’ouverture et d’inclusivité. Aide-nous à te célébrer en nous opposant à toute forme d’islamophobie et d’antisémitisme, à toute forme de haine qui déshumanise. Seigneur, dans ta miséricorde, entends notre prière.