Kumi Now - Semaine 3 - Le mur d'Apartheid israélien - Arrêtez le mur


 
Kumi Now Semaine 3 : du 4 au 10 novembre 2019
Le Mur d’Apartheid israélien - Arrêtez le mur


Les communautés palestiniennes des territoires occupés ont été séparées les unes des autres par la construction de la barrière de séparation, connue aussi sous le nom de Mur d’Apartheid. Par la construction du mur, Israël annexe en réalité de plus en plus de terres palestiniennes à son propre territoire. L'organisation Arrêtez le Mur lutte contre la construction du mur et ses pires conséquences par des actions tant au plan local qu'au niveau international. Voici ce que vous devez savoir et ce que vous pouvez faire pour que nous puissions nous lever (Kumi !) ensemble.
Organisation
L’organisation populaire palestinienne Arrêtez le Mur a été créée presqu’immédiatement après le début de la construction du mur par Israël. C’est à partir de l'émergence spontanée de comités locaux de protestation visant à empêcher les bulldozers de détruire les terres et les propriétés palestiniennes que cette organisation nationale de coordination a été créée. 
Les objectifs d’Arrêtez le Mur sont les suivants :
·         L’arrêt immédiat de la construction du mur.
·         Le démantèlement de toutes les parties du mur et des zones afférentes déjà construites.
·         La restitution des terres confisquées pour construire le mur et l’indemnisation des dommages et pertes de revenus entraînés par les destructions de terres et de propriétés.
Arrêtez le Mur soutient les initiatives locales, cherche les moyens de renforcer l’action politique, coordonne les actions au niveau national, travaille en réseau avec d’autres organisations palestiniennes, et exerce des pressions sur l’administration palestinienne pour qu'elle vienne en aide aux gens touchés par le mur et par les colonies.
Arrêtez le Mur considère la lutte contre le mur comme un élément de l’action d’ensemble du peuple palestinien en vue de l’autodétermination, de l’égalité et du retour des réfugiés. Arrêtez le Mur pense aussi que le renforcement de la résistance populaire doit être une priorité nationale : la lutte unie d’un peuple éduqué, critique et activement mobilisé pour contribuer à l'ensemble des objectifs de sa libération.
Au niveau international, Arrêtez le Mur attire l’attention sur la réalité du mur, appelle à soutenir des actions contre lui, et mène des campagnes pour mettre fin, par le moyen du mouvement mondial Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), au soutien international accordé aux violations par Israël du droit international et des droits humains.
Arrêtez le Mur agit pour mettre en commun les luttes en faveur de la justice, de la liberté et de l’égalité de par le monde. Arrêter le Mur est profondément convaincu qu’une réelle solidarité n’est pas de la charité mais une lutte commune pour un monde meilleur.
Vous pouvez trouver Arrêtez le Mur / Stop the Wall sur son site web www.stopthewall.org, et aussi sur Facebook à www.facebook.com/stop.the.wall.campaign?ref=bookmarks et sur Twitter à www.twitter.com/stopthewall.

La situation
En mai 2002, des centaines de bulldozers israéliens ont pénétré dans des terres agricoles palestiniennes pour des destructions de grande ampleur en vue de ce qui allait s’avérer être le début de la construction d'un mur de plus de 700 km de long. Le mur est haut de 8 mètres dans les zones urbaines, tandis que dans les zones rurales il prend la forme d’un dédale de clôtures, de fils de fer barbelés, de routes militaires, de tours de guet et de systèmes de détection. Avec les zones militaires fermées et les colonies, Israël se sert du mur pour interdire aux Palestiniens l'accès à quelque 60 % du territoire de la Cisjordanie et aux sources d’eau qui s'y trouvent. Le mur sépare des villages les uns des autres et empêche les communautés isolées par le mur et les checkpoints de pouvoir se rendre aux écoles, aux hôpitaux et à d’autres services.
L’un des arguments les plus couramment employés pour justifier le mur est qu’il réduit le nombre d'attentats suicides et serait donc indispensable à la sécurité d’Israël. Mais le Shin Beth, le service de sécurité israélien, a déclaré que la principale raison de la diminution des attentats suicides depuis 2005 n’était pas le mur mais la trêve avec le Hamas[1]. De plus, si la première raison de la construction du mur était la sécurité d'Israël, il devrait se situer en territoire israélien ou le long de sa frontière, mais il est construit à 85 % à l’intérieur de la Cisjordanie. Ce n'est pas la même chose que de construire un mur sur votre propre territoire ou de le construire sur le territoire de votre voisin. Le mur sert à annexer des territoires palestiniens et à consolider l’occupation illégale des territoires palestiniens par Israël. Il est important de rappeler que la Cour Internationale de Justice a déclarée illégale la construction du mur dès 2004. L’argument de la sécurité est souvent utilisé pour masquer et justifier les effets pernicieux de la construction du mur sur la communauté palestinienne.
Depuis la signature des Accords d’Oslo en 1993, Israël a systématiquement repoussé les Palestiniens dans les 40 % de la Cisjordanie que les Accords définissaient comme Zone A et a implanté des colonies sur tout le reste du territoire. Le mur, dans toute sa choquante cruauté, est l'aboutissement d’un vieux projet israélien
Avec le mur réalisé aux trois quarts, Israël met rapidement et implacablement au point les derniers aménagements d’infrastructure destinés à enfermer les Palestiniens à l'intérieur des zones qui leur étaient destinées. Quant aux communautés situées à l'extérieur de ces frontières, Israël poursuit son projet de les expulser de leurs maisons et de leurs territoires.
Si les projets d’Israël se réalisent, les Palestiniens se verront contraints à vivre sur 13 % seulement de leur patrie historique. Dès le départ, les communautés palestiniennes ont réalisé que le mur n'était pas seulement un moyen pour confisquer leurs territoires avec ses ressources mais aussi une expression du régime institutionnalisé israélien de discrimination raciale. Il recrée les Bantoustans qui avaient constitué un élément fondamental de l’apartheid en Afrique du Sud. C'est pourquoi elles l’ont appelé le Mur de l’Apartheid.
L’histoire de Khalid
Dès les premiers jours, Khalid Yousef Zeet, habitant et fermier de Qalqiliya, a perdu une grande partie de ses terres. Son grand-père avait déjà perdu 50 dunums (près de cinq hectares) de terres en 1948. Trente ares de choux étaient tout ce qui restait à Khalid en novembre 2002, quand l’armée israélienne lui confisqua son autre demi-hectare de terres cultivées pleines d’orangers, de citronniers, de goyaviers et d’oliviers, pour construire le mur.
Khalid continue à exploiter ses trente derniers ares en dépit du harcèlement des entrepreneurs et des agents de sécurité privés israéliens. Comme la plupart des fermiers de Qalqilia, Khalid est constamment menacé par l’armée de devoir cesser d’exploiter le peu qui lui reste de ses terres. En refaisant le compte du nombre de fois où il a été menacé, Khalid se met à rire : "Plus d’une centaine de fois ! Mais ils n’ont tiré que deux fois à côté de moi pour me faire partir”.
La perte de terres, qui menace la possibilité pour Khalid de faire vivre sa famille, a conduit beaucoup de fermiers de Qalqiliya à se regrouper et se soutenir mutuellement pour cultiver ensemble des terres confisquées. Ensemble, ces fermiers risquent leur sécurité et leur vie pour récolter ce qu’ils peuvent sur ces terres. Les voisins de Khalid partagent son point de vue : Le mur est en train de tout détruire : leurs terres, le marché, leurs moyens de subsistance, et leur liberté.
L’histoire de George
George, qui habite Bethléem, doit franchir des checkpoints tous les jours depuis 2005, soit pour aller à l’université soit pour aller au travail. Il raconte : ‟Les checkpoints sont d’énormes obstacles dans notre vie parce qu’ils nous empêchent de nous déplacer librement. Ils sont ce qu’il y a de plus humiliant pour la dignité et la liberté humaines : Vous êtes soumis à des procédures de contrôle alors même que vous êtes dans votre propre pays. La présence des checkpoints pèse sur tous les aspects de la vie d’une personne. Prenez par exemple une personne qui vit à Hébron et qui veut se rendre à Tulkarem : Elle devra passer par au moins cinq grands checkpoints, et si on l'arrête à chacun d'entre eux, le temps qu'elle arrive à destination la journée sera écoulée. De plus les checkpoints font naître la peur chez les gens et les incitent à ne se déplacer ou ne se rendre dans  d’autres villes qu’en cas d’absolue nécessité. Cela a un impact négatif considérable sur les gens et leur vie sociale.”
L’histoire de Wad Rahal
Les habitants de Wad Rahal vivent à l’ombre d’Efrat, l’une des plus vastes colonies israéliennes illégales de Cisjordanie. Les colons contrôlent l’eau de Wad Rahal, qui alimente par une canalisation commune l'ensemble des citernes du village. Les villageois racontent qu’au cours de l’été, lorsque l’eau est un produit hors de prix, Efrat la leur coupe et ne la laisse plus couler qu'un jour par semaine, les laissant gérer l’eau de leur citerne toute une semaine avant de pouvoir la remplir à nouveau. La route principale qui traverse Wad Rahal est maintenant bloquée. En cas d’urgence médicale, le lieu de soins le plus proche est à Bethléem, et des gens sont morts en route vers l’hôpital faute de pouvoir accéder aux soins à temps.
Action
Adressez une petite boîte en carton vide à la Commission des Affaires étrangères et de la Défense du Parlement israélien (la Knesset) avec ce message : ‟Il est aussi facile d’ouvrir les checkpoints que d’ouvrir cette boîte. Abattez le Mur d’Apartheid !”
Envoyez-la à l’adresse suivante :
Knesset
Attn: Foreign Affairs and Defense Committee
Jérusalem 9195016
Israël
Ou envoyez un courriel disant : ‟Ouvrir les checkpoints est aussi facile que d’ouvrir ce courriel. Mettez fin aux checkpoints et abattez le Mur d’Apartheid !” à l’adresse mail de la Commission : v_bitachon@knesset.gov.il
Diffusez sur les médias sociaux une photo de votre boîte et l’une des courtes vidéos ou l’un des autres documents proposés ci-dessous comme ‘Ressources’. Joignez un lien à cette page du site web de Kumi Now, un lien à la campagne Arrêtez le Mur (https://www.stopthewall.org/call-global-day-interaction-worldwithoutwalls-november-9-2018), et les hashtags #WorldwithoutWalls, #KumiNow, et #Kumi3.
Textes
·      “Il n'y a pas de mot pour dire 'mur' dans notre langue. Nous avons posé la question à nos anciens. Nous avons cherché. Il n'y a pas de mot pour 'mur' parce qu'il ne devrait pas y avoir de murs.”
Verlon M. Jose, vice-président tribal des Tohono O’odham. Le territoire du peuple Tohono O’odham est divisé par la frontière qui sépare les États-Unis et le Mexique.
·      "Beaucoup de petites gens qui font beaucoup de petites choses dans beaucoup de petits lieux peuvent changer la face du monde."
Inscription de l'East Side Gallery, Berlin, 1990.
Ressources (en anglais)
Vidéos :
- “Walls of Shame: West Bank Separation Wall” de Al Jazeera English : https://youtu.be/3jcxFxtToF0
- “The Impact of Israel’s Wall” de The Young Turks : https://youtu.be/UZ1lnumIQHY
- “The Illegal Israeli Wall – What You Need to Know in 90 Seconds” de Friends of Al-Aqsa : https://youtu.be/UJFKL-wkQQI
- “Book Launch — The Wall and the Gate : Israel, Palestine, and the Legal Battle for Human Rights” de Open Society Foundations : https://youtu.be/clbpyNePW5k
Autres documents :
- “Factsheet: Companies Building the Apartheid Wall” de Stop the Wall : https://www.stopthewall.org/downloads/pdf/companiesbuildingwall.pdf
- “Leaflet: Justice in Palestine – What Can Your Union Do?” de Stop the Wall : https://www.stopthewall.org/leaflet-justice-palestine-what-can-your-union-do
- “The Palestinian Periphery : Home Demolitions and Settler Colonialism in the Jordan Valley and South Hebron Hills”, un rapport de Stop the Wall : https://www.stopthewall.org/new-report-palestinian-periphery-pdf-and-ebook

Traduction Amis de Sabeel France


[1] Amos Harel, “Shin Bet: Palestinian Truce Main Cause for Reduced Terror”, Haaretz, 2006 : https://www.haaretz.com/1.5301742.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire