Vigile de Pâques, Bethléem, 30 mars 2024

Vigile de Pâques pour Gaza, Bethléem, samedi 30 mars 2024, Rév. Dr. Munther Isaac :

Cette année nous vivons le temps de Pâques en Palestine dans un contexte particulièrement difficile : Cela fait 175 jours maintenant qu’un génocide a commencé. 175 jours de bombardements, d’état de siège, de famine. Jamais je n'aurais pensé que ce serait encore le cas à Pâques. J’étais sûr que toute cette violence sera alors derrière nous. Je pensais que les dirigeants du monde avaient une conscience. Apparemment je me suis trompé.

Aujourd'hui, nous sommes entrés dans une nouvelle phase de cette guerre de génocide dans laquelle les habitants de Gaza sont tués par la faim, par la soif et par les maladies. On les affame jusqu’à la mort. Une mort lente… Ils sont suspendus entre ciel et terre, à mourir lentement sous le regard du monde entier. Ils n'ont ni aspect ni gloire pour que nous les admirions, eux dont les humains détournent le regard.

Il a fallu plus de 5 mois, et 32 000 morts dont 13 000 enfants, pour que le Conseil de Sécurité des Nations unies demande enfin un cessez-le-feu ! Mais sur le terrain rien n'a changé. Depuis quand Israël se soucierait-il des résolutions de l'ONU ? Israël n'a jamais été tenu pour responsable, jamais été condamné par les dirigeants de l’occident. Cela reste le plus grand problème aujourd'hui.

Ce que nous demandons maintenant, c’est qu’au moins l'aide et la nourriture puissent entrer dans la bande de Gaza. Nous avons renoncé à exiger un cessez-le-feu. Mais : Laissez entrer de la nourriture, de l'eau, et des médicaments ! …Seigneur, prends pitié !

Mes amis, un génocide a été normalisé. Comme gens de foi, si nous prétendons vraiment suivre un Sauveur crucifié, nous ne pourrons jamais accepter cela. Jamais nous ne pourrons accepter qu’un génocide soit normalisé. Jamais nous ne pourrons accepter que des enfants meurent de faim, non pas à cause de la sécheresse ou de la famine mais à cause d'une catastrophe mise en place par des humains ! À cause de l'Empire.

C’est cela la réalité : un génocide a été normalisé tout comme l’a été l'apartheid en Palestine, et auparavant en Afrique du Sud. Tout comme l’ont été l'esclavage et le système des castes. Il est devenu évident que les dirigeants des superpuissances et ceux qui bénéficient de ce colonialisme moderne ne nous considèrent pas comme leurs égaux. Ils ont créé un narratif pour normaliser le génocide. Ils ont une théologie pour cela. Qu’un génocide ait été normalisé est bien le pire des racismes.

Les mêmes dirigeants politiques et ecclésiastiques qui, en octobre dernier, ont donné les uns après les autres le feu vert à ce génocide sous couvert de « légitime défense » ne peuvent même pas se résoudre à condamner les crimes de guerre évidents commis par Israël. Ils sont doués pour exprimer leur inquiétude, ils se disent « troublés » par le meurtre de nos enfants. Nous sommes vraiment désolés que le meurtre de nos enfants par vos armes vous ait troublés ! Ils veulent nous convaincre qu'ils se font du souci pour nous. Ils collectent des fonds pour nous. Pendant le génocide ils se taisent, et ils se manifestent par après avec des gestes de charité, pour dire qu'ils se sentent concernés par ce qui nous arrive. Pouvons-nous vraiment accepter cela ?

De nombreux pays se sont empressés de suspendre leur contribution à l'UNRWA sur la base de simples allégations qui n'étaient pas vraiment prouvées, mais ils n'ont rien fait suite aux conclusions, pourtant claires, de la Cour Internationale de Justice. Un tel degré d'hypocrisie est incompréhensible, et le niveau de racisme impliqué dans une telle hypocrisie est effroyable.

Entre-temps quelques hommes politiques affirment que leur patience à l'égard d'Israël touche à sa fin, et nous leur répondons : Rien ne pourra effacer le sang qui est sur vos mains ! La résolution du Conseil de sécurité des Nations unies est arrivée bien trop tard. Elle ne veut rien dire. Certains ont réagi comme si nous devions féliciter ou même remercier les États-Unis de ne pas avoir opposé leur veto à cette résolution. Je leur réponds que Non : Ils sont complices, on ne peut pas défaire le passé. En fait, les États-Unis viennent de livrer un gros paquet de nouveaux missiles pour encore armer Israël. Est-ce qu’ils se fichent de nous ? Prétendre qu'ils se soucient de nous et qu'ils sont concernés, juste pour engranger quelques voix à l’occasion des prochaines élections ! Si le flux d'armes américaines s'arrêtait aujourd’hui, dans trois jours tout serait terminé. Mais au lieu de cela, ils continuent à envoyer des missiles à Israël pour nous tuer, puis ils ajoutent quelques-uns des colis alimentaires dont nous avons tant besoin. C'est plus que de la complicité, c'est une implication directe dans ce génocide.

Mais en ce temps de Pâques, nous, nous regardons d’abord vers la Croix.

Nous sommes en deuil. Nous vivons des jours sombres, très sombres. Dans des moments comme ceux-ci, les Palestiniens que nous sommes regardent vers la Croix. Nous nous identifions avec la Croix, et nous voyons Jésus qui s'identifie avec nous. La croix est un symbole palestinien de toute première importance.

À Pâques, nous revivons l’arrestation de Jésus, sa torture et son exécution par l'Empire, avec la complicité bien entendu d'une idéologie religieuse. Dans le récit de Pâques, nous trouvons du réconfort et de la force, parce que nous savons que Jésus s'identifie à nous.

Regardez : depuis Noël nous avons gardé ces gravats ici dans notre église, parce que Gaza est toujours sous les décombres, et qu’en ce moment même on continue à tirer des membres de notre peuple, nos enfants, de sous les décombres de Gaza.

Hier, j'ai assisté avec angoisse à une telle scène où un enfant était extrait de sous les décombres. Il a miraculeusement survécu au bombardement, et pendant qu'on l’extrayait il ne cessait de dire : « Où est-ce qu’il y a de l'eau ? J'ai soif ! ».

Cela m'a rappelé les paroles de Jésus sur la croix lorsqu'il a crié lui aussi : « J'ai soif ». Il a crié « J'ai soif » en solidarité avec tous ceux qui sont massacrés par la famine, le siège, les bombardements. Jésus est solidaire de toutes les victimes des guerres et des famines forcées imposées par des régimes injustes et tyranniques dans notre monde. « J’ai soif » est le cri de tous ceux qui sont opprimés par l'injustice du pouvoir et par le silence et l'incapacité de l'humanité à mettre fin à la tyrannie et à l'injustice.

Jésus a crié «J’ai soif», alors ils lui ont donné du vinaigre. Ils ont ajouté de la douleur à sa douleur, de l’angoisse à son angoisse. Aujourd’hui, alors que Gaza crie « J’ai soif », ils font tomber de l’aide du ciel, de l’aide tachée du sang des innocents. Certains ont été tués par noyade alors qu’ils tentaient de tirer cette aide de la mer. Quelle cruauté ! Gaza a soif et on lui donne du vinaigre.

Nous avons cherché Dieu dans cette guerre. Nous avons crié vers Lui, et apparemment il n'y a pas eu de réponse, jusqu'à ce que nous ayons rencontré le Fils de Dieu suspendu à la croix et criant : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » Pourquoi m'as-tu laissé être crucifié ? Seul ! Alors que je suis innocent.

C'est le cri d’un sentiment d'abandon. Je suis sûr que c'est cela que les habitants de Gaza ressentent aujourd'hui : abandonnés par les dirigeants du monde entier, pas seulement par les Occidentaux mais aussi par les Arabes et les Musulmans. De nombreux membres de l'Église ont eux aussi regardé de loin, comme Pierre lorsque Jésus a été arrêté. C’est que Pierre voulait être en sécurité ! Il manquait de courage... comme bien des responsables d'Église aujourd'hui, qui disent une chose en petit cercle et une autre en public.

Pourtant, c'est dans ce cri « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » que nous faisons l'expérience de Dieu, l’expérience que Dieu s'approche de nous, et c'est dans ce cri que nous ressentons son étreinte et sa chaleur. C'est l'un des mystères de Pâques.

Sur cette terre, même Dieu est victime de l'oppression, de la mort, de la machine de guerre et du colonialisme. Il souffre avec les habitants de cette terre, il partage leur sort : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » Ce cri résonne depuis des années dans ce pays. C'est le cri de toute personne opprimée, suspendue à un état de mort lente. Un cri que Jésus a partagé avec nous dans sa douleur, dans son supplice et sa crucifixion. Aujourd'hui, nous plaçons la croix sur les décombres, et nous nous rappelons que Jésus a eu le même sort que nous : mort sur la croix comme victime des colonisateurs.

Et il y eut des ténèbres. L'univers tout entier s'est assombri, souffrant de ce manque de vérité. L'univers s'est assombri, révolté par l'absence de justice. La croix est l'ultime injustice. Aujourd'hui, l'univers tout entier est attristé par le silence des décideurs et leur racisme, et par le silence de beaucoup de ceux qui n'ont pas dit une parole de vérité, par peur, blindés par la théologie de la neutralité et de l'inaction, et sous la bannière de « Paix et Réconciliation ». Et il y a toujours encore ceux qui n'ont pas appelé ouvertement au cessez-le-feu. Nous avons reçu une lettre de « solidarité » de grandes Églises d'Europe qui n'ont même pas appelé à un cessez-le-feu ! Je leur ai dit que c'était une insulte absolue.

Aujourd'hui, l'univers s'est assombri, il déplore l'apathie et l'insensibilité à la souffrance qui existent dans ce monde, et le racisme qui a conduit à normaliser et à justifier un génocide.

Ce qui manque le plus à beaucoup dans l'Église aujourd'hui, c'est le courage. Ils connaissent la vérité mais ils ne la disent pas, parce qu'ils en craignent les conséquences. Ils ont peur des réactions qu’elle pourrait produire. Beaucoup dans l'Église veulent éviter la controverse. Pouvez-vous imaginer Jésus marchant sur cette terre et éviter la controverse ? Eux rédigent des déclarations, et la façon dont ces déclarations d’Église sautillent autour de la question du « cessez-le-feu » ou, Dieu nous en préserve !, d’une condamnation d'Israël, est vraiment stupéfiante. Ils rédigent des pages de déclarations qui ne disent rien, si ce n’est qu’ils condamnent sans équivoque ce qui s’est passé le 7 octobre !

Il y a des dirigeants d'Église qui sont prêts à nous sacrifier pour leur propre confort, comme ils nous ont déjà offerts en sacrifice d'expiation pour leur propre racisme et leur antisémitisme, en voulant expier sur notre terre un péché qu'ils ont commis sur la leur !

Et tout cela en prétendant suivre un Sauveur crucifié, un Sauveur qui a tout sacrifié, enduré la douleur et le rejet pour le bien de ceux qu'il aimait !

Il nous faut bien sûr remercier ceux qui ont porté notre croix avec nous. Nous apprécions vraiment les pèlerinages de Gaza qui ont lieu dans le monde entier. Nous sommes reconnaissants envers ceux qui sont venus en Palestine pour être solidaires avec nous. Nous disons merci aux médecins et aux infirmières qui travaillent bénévolement à Rafah. Nous disons merci à ceux qui font pression pour mettre fin aux ventes d'armes. Nous disons merci à ceux qui ont manifesté dans les rues, à ceux qui ont fait de nombreux sit-in et qui ont protesté sans violence. Nous disons merci à ceux qui ne cessent de déranger le confort des dirigeants mondiaux à travers toutes sortes de réunions, de conférences de presse et de collectes de fonds. Nous vous entendons ! C'est là qu’est l'Église du Christ !

Nous saluons ceux qui ont démissionné de gouvernements et d'organisations internationales en signe de protestation. Ils ont fait preuve de courage et d'intégrité. Ils ont compris que Gaza est en fait la boussole morale de notre monde aujourd'hui.

Nous remercions l'Afrique du Sud pour son action auprès de la Cour internationale de Justice, et l'Algérie pour avoir mené les efforts en vue d'une résolution de cessez-le-feu. Deux pays qui se trouvent être des survivants du colonialisme ! C'est là que se trouve une crédibilité morale !

C’est une lourde croix que nous portons, et notre Vendredi a duré bien trop longtemps. Mais nous savons, à travers l'expérience de Jésus, que cette souffrance n'est pas pour glorifier la souffrance. La souffrance est toujours un chemin vers la gloire et la vie. Elle est une étape sur le chemin de la résurrection. Nous marchons avec Jésus sur la route de Golgotha, et sa solidarité nous donne de la force sur cette route. Mais c’est le dimanche que nous attendons.

A Pâques, nous regardons vers le tombeau vide.

Qu'est-ce donc qui a donné à Jésus une telle force, une telle résistance et une telle puissance, allant jusqu’à pardonner à ses oppresseurs, jusqu’à dire « Que Ta volonté soit faite » et aller volontairement à la croix ? Je crois que sa résolution et sa détermination, sa résilience, venaient de sa confiance en la volonté de son Père, et de la certitude que son Père était capable de le ressusciter d'entre les morts, et que vraiment il allait le faire ! Sa foi l'a soutenu et lui a donné de l'énergie. Il a osé défier l'Empire, il a affronté la croix, et même la mort, avec confiance et fermeté.

Je dois l’avouer : il est bien difficile aujourd'hui de nous accrocher à notre foi et de continuer à espérer. Nous ne pouvons pas voir le Dimanche. Il semble impossible. Nous sommes engloutis par les ténèbres du tombeau. Nos forces sont épuisées. Nous sommes à bout. 

Il est si difficile de parler de la résurrection aujourd'hui. Nous sommes en situation de deuil. Nos frères et sœurs de Gaza meurent, littéralement, de faim. Mais nous ne POUVONS PAS perdre notre foi en Dieu. C'est notre dernier recours. C’est pourquoi il nous faut nous battre pour garder cette foi. Nous ne pouvons pas la perdre ! il nous faut regarder en direction du tombeau vide. Il est essentiel que nous nous souvenions du tombeau vide.

Aujourd'hui, je me prêche à moi-même avec le psalmiste : « Pourquoi te replier, mon âme, pourquoi gémir sur moi ? Espère en Dieu ! Oui, je le célébrerai encore, lui, le salut de ma face et mon Dieu ».

La résurrection nous donne de l'espérance. La foi chrétienne est une foi qui espère. L'espérance n'est pas un déni de la réalité. Nous ne sommes pas aveugles à notre réalité et, comme Palestiniens, nous sommes bien conscients de la corruption et du mal qui règnent en ce monde. Nous le sommes sans doute plus que quiconque. Mais il nous faut refuser que ce soit le dernier mot.

Car Christ est ressuscité, c'est cela le mot de la fin. Christ est ressuscité, et cela change tout. Le tombeau vide est notre espérance. Derrière le mur de l'apartheid, et plus précisément dans l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem il y a un tombeau vide qui nous rappelle que le dernier mot n'est pas celui de la mort, mais celui de la vie. Pas celui des ténèbres, mais celui de la lumière. Pas celui du génocide et de la famine, mais celui de la dignité et même de la fierté.

Le tombeau vide nous rappelle que le mal, l'injustice ou la tyrannie ne peuvent pas avoir le dernier mot. Si le Christ était resté dans son tombeau, César et Pilate auraient triomphé. Rome aurait gagné. Et les pharisiens auraient gagné. Les oppresseurs auraient été victorieux. Mais Christ est ressuscité. L'Empire est vaincu, et mieux encore : la mort elle-même est vaincue.

Parce que nous avons la foi, nous ne vivons pas dans le désespoir. La foi est la seule chose qu'ils ne peuvent pas nous prendre.

Lorsque nous proclamons le dimanche de Pâques « Al-Masiih Qam » « Christ est ressuscité », nous déclarons que le dernier mot est à Dieu. Nous déclarons que justice est rendue, que la vérité s’impose, que l’'Empire et ses alliés ont perdu. Aujourd'hui, deux mille ans plus tard, tout en continuant à porter la croix, nous sommes vainqueurs de l'empire, et même nous rions de lui et de sa théologie. Nous nous sommes emparés du symbole de la puissance de Rome et de son moyen d’humilier les autres, et nous en avons fait le symbole de notre force, de notre victoire et de notre résilience face à la mort. Parce que « Al-Masiih Qam » : Christ est ressuscité !

La Résurrection nous pousse à nous lever et à agir ! Parce que nous savons que le dernier mot appartient à Dieu, nous nous levons et nous agissons. Nous construisons. Nous prêchons l'amour, parce que nous savons que c’est l'amour qui gagne. Nous prêchons la paix, parce que c’est la paix qui gagne. Nous prêchons la vie parce que la mort est vaincue. Jésus a regardé la mort en face, et il l'a vaincue. C'est pourquoi nous nous levons et agissons.

Conclusion :

Mes amis, je suis convaincu que les Palestiniens que nous sommes vont se relever. Jamais dans ma vie je n'ai été aussi fier et aussi reconnaissant d'être Palestinien qu’au long de ces 175 derniers jours. Je suis fier de notre résilience, de notre soumoud. Je suis fier de notre solidarité, de notre unité. Lorsque je dis que tout ira bien et que nous nous relèverons, je le dis parce que je connais mon peuple, je sais qui nous sommes. La Palestine est notre patrie. Nous sommes profondément enracinés ici. Pour les Palestiniens exilés ailleurs dans le monde, la Palestine est vivante en eux. Elle est présente dans tous les recoins de cette terre. Nous ne renoncerons jamais au droit que Dieu nous a donné de vivre dans la dignité et la justice. Mais je dis aussi que nous nous relèverons parce que je crois en un Dieu bon et juste qui gouverne le monde avec justice. Notre plus grand atout est sans doute la justice de notre cause. Notre soumoud, notre résilience, est ancrée dans la cause juste qui est la nôtre, et dans notre enracinement historique sur cette terre, mais aussi dans la nature juste qui est celle de Dieu. Parce qu'Il vit, nous pouvons faire face à tous les défis, regarder l'empire dans les yeux, et le vaincre.

C’est pourquoi laissons le chemin de la croix être notre chemin aujourd'hui. Que le chemin de l'amour sacrificiel soit notre chemin. Jésus le crucifié, qui a sacrifié sa vie pour ceux qu'il aimait, nous appelle à une solidarité qui coûte : la coûteuse solidarité de l'amour. C'est un appel à agir, un appel à l'Église pour qu’elle soit l'Église de Jésus, un appel à marcher sur les pas de notre Sauveur crucifié.

La croix est la solidarité de Dieu avec l'humanité dans sa douleur et ses souffrances, et la solidarité de Dieu doit devenir notre solidarité à nous. Les disciples de Jésus prennent tous les risques pour dire la vérité au pouvoir. Il ne s'agit pas de faire des déclarations. Jésus n'a pas dit : « J'avais faim et vous avez prié pour moi, et fait une déclaration ». Jésus a dit : « J'étais prisonnier et vous êtes venus me voir ». Il nous faut trouver les moyens de faire la différence. Nous avons à agir, à nous mobiliser, à faire pression, à faire du lobbying, à demander des comptes aux pouvoirs et aux dirigeants. Comme peuple de la résurrection, nous avons à ébranler l'Empire. Aujourd'hui, la terre de la résurrection vous appelle à agir, avec espérance et dans l'amour. Ensemble, nous avons à nous engager pour mettre fin à ce génocide. Ensemble, nous avons à œuvrer en faveur de la vérité et de la justice. Et nous savons que nous vaincrons, car : Al-Masiih Qam ! Christ est ressuscité. Christ est ressuscité ! Amen.

Traduction Amis de Sabeel France