Le sens profond de Noël et notre manière de le vivre
Nous nous préparons à célébrer la gloire de Noël. Nos Églises célèbrent la naissance du Sauveur venu dans le monde pour répandre les valeurs de l’amour, de notre commune humanité, de la grâce et de la paix.
Le Christ ne s’est pas incarné dans ce monde
simplement pour établir une communauté religieuse. Il est venu pour appeler
l’humanité entière à l’amour, car Dieu est amour et si l’amour disparaît de
notre vie, nous perdons nos vraies valeurs chrétiennes.
Noël n’est pas un événement religieux juste
fait pour illuminer des arbres et décorer rues et maisons. Noël ne peut pas être réduit aux
décorations, cadeaux et lumières allumées de-ci, de-là. La vraie illumination de
cette fête est la vertu que nous pratiquons dans notre vie spirituelle. Voilà
comment nous célébrons Noël réellement.
Alors que beaucoup réduisent la fête à une
simple célébration qui tient du spectacle, la fête devrait être accompagnée par
l’expression concrète des vertus d’amour et de compassion envers nos frères et
sœurs, particulièrement envers ceux qui sont tourmentés, opprimés et
emprisonnés, ceux qui souffrent de l’injustice, de la persécution et de la
tyrannie.
Les tragédies que notre peuple a vécues
depuis 1948 ont privé beaucoup de gens de leur maison, faisant d’eux des
déplacés loin de leurs quartiers et de leurs villages. Les réfugiés
palestiniens vivent dans des camps de réfugiés dispersés à travers de nombreux
pays. Ces Palestiniens sont empêchés de retourner dans leur pays natal par des
lois strictes de non-retour, imposées par la puissance occupante.
Dans le monde arabe, nous voyons des
désastres causés par des guerres, la violence, la terreur et des tueries. La
tragédie syrienne nous préoccupe beaucoup : des millions de Syriens ont
été déplacés et la destruction massive du pays se poursuit.
Comme chrétiens, nous sommes solidaires des
personnes déplacées et des victimes de la guerre qui ont été soumises à la
violence et ont souvent trouvé la mort, que ce soit en Irak, en Libye, au Yémen
ou ailleurs dans le monde. Nos blessures de Palestiniens ne peuvent pas nous
faire oublier nos frères qui souffrent, eux aussi, à cause de l’instabilité, de
la guerre et de la violence partout sur la terre.
À Noël, nous nous tenons donc aux côtés des
réfugiés palestiniens et de l’ensemble de notre peuple palestinien soumis à
l’injustice. Nous sommes solidaires des personnes déplacées et des victimes de
la terreur et de la violence dans notre Orient arabe, car ils sont les petits
frères et les petites sœurs de Jésus. Nous les aimons et ne cessons de prier
pour eux.
La paix est absente de la ville de Jérusalem
à cause des actes perpétrés contre ses Lieux saints, contre ce qu’ils
représentent, et aussi contre ses habitants. Devant nos yeux, le Mur de l’apartheid
sépare Jérusalem de Bethléem et d’autres régions, villes et villages
palestiniens.
La paix ne peut pas advenir en l’absence de
justice. La paix ne peut pas advenir alors que des murs racistes séparent un
être humain d’un autre. La paix a besoin de ponts d’amour, de communauté et de
communication.
Les réfugiés palestiniens ont le droit de
demander à retourner dans leur pays d’origine. Le droit au retour ne peut être
ni abrogé par un décret ni soumis à une loi limitative. Nous croyons que ce
droit est au cœur du problème palestinien. Quand nous évoquons Jérusalem et son
statut, ou la Palestine et l’importance de son indépendance, nous devrions
mettre en relief le problème des réfugiés palestiniens et leur droit
inaliénable de retourner dans leur pays d’origine. La Palestine appartient à
ses fils et ses filles, et chaque Palestinien devrait pouvoir se réjouir à
l’idée d’un retour dans son pays d’origine.
Nous envoyons nos salutations à tous ceux
qui célèbrent Noël et nous prions dans la grotte de la Nativité pour que la
justice se réalise en Palestine, la Terre sainte, tout particulièrement dans la
ville de Jérusalem, et pour que la paix règne dans notre Orient arabe.
S.E. Attalah Hanna
Archevêque grec-orthodoxe de
Sébaste
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