Le
Centre de Ressources BADIL et la poursuite de la Nakba
Le
mot Nakba (catastrophe) est utilisé
est surtout utilisé pour désigner la catastrophe de 1948 quand plus de
700 000 Palestiniens ont dû fuir soit pour échapper à la mort soit parce
qu’ils ont été chassés de leurs foyers. Mais en parler ainsi laisse entendre
qu’il s’agit d’un événement du passé, vieux de 70 ans. Il n’en est rien :
les événements de 1948 n’étaient qu’un élément d’un processus qui remonte à
la Déclaration Balfour de 1917 et qui se poursuit de nos jours. C’est cette
poursuite de la Nakba que le Centre
de Ressources BADIL documente et combat. Voici ce qu’il vous faut savoir et
ce que vous pouvez faire pour que nous puissions réagir et nous lever
(Kumi !) ensemble.
Organisation
Le Centre de
Ressources BADIL pour la défense des droits de résidence des Palestiniens et de
leurs droits comme réfugiés est une organisation humanitaire indépendante et à
but non lucratif qui a le souci de la protection et de la promotion des
droits des réfugiés palestiniens et des Palestiniens déplacés dans leur
propre pays. Notre vision, notre mission, nos programmes et nos relations
font référence à notre identité palestinienne et aux principes du droit humanitaire
international. Nous cherchons sur cette base à promouvoir les droits
individuels et collectifs du peuple palestinien.
Vous pouvez
accéder au site web de BADIL à l’adresse http://www.badil.org/en/ ou sur
Facebook à l’adresse https://www.facebook.com/BADILCenter/, sur Twitter
à https://twitter.com/Badil_Center, ou sur Vimeo
à https://vimeo.com/badilresourcecenter
La situation
I.
Contexte historique
1.
Le mandat britannique (1922-1947)
En novembre 1917,
le cabinet britannique a publié la Déclaration Balfour : une lettre
d’une seule page qui reconnaissait explicitement et soutenait l’idée de créer
un « foyer national » juif en Palestine par l’immigration et la colonisation.
Depuis le
début du mandat jusqu’à la fin de 1947 et la décision des Nations Unies de
diviser le pays en deux États, on estime que 100 000 à 150 000
Palestiniens, soit près d’un dixième de la population palestinienne arabe,
furent expulsés, privés de leur nationalité ou contraints de quitter leur
foyer. Des dizaines de milliers de Palestiniens furent déplacés à l’intérieur
du pays du fait de la colonisation sioniste, de l’expulsion des fermiers en
location et de démolitions de maisons en guise de punition par
l’administration britannique.
2.
La Nakba (1947-1949)
La décision de
partition du pays par les Nations Unies déclencha un conflit armé entre les
Palestiniens autochtones et les colonisateurs juifs-sionistes. Cela créa un
climat dans lequel le mouvement sioniste put provoquer des déplacements
massifs de Palestiniens pour créer l’État juif. Le principal flux de réfugiés
se produisit en avril et au début de mai 1948. Les forces sionistes eurent
recours à la violence pour chasser les Palestiniens de chez eux et les
pousser à fuir. La déclaration unilatérale de création de l’État d’Israël le
14 mai 1948 coïncida avec le retrait de Palestine des forces britanniques et
l’échec du plan de partition des Nations Unies. Au début de 1949, entre
750 000 et 900 000 Palestiniens (entre 55 et 66% de la population
palestinienne) avaient été déplacés de force. Finalement 85% de la population
palestinienne autochtone a été déplacée. La plupart des réfugiés ont fui vers
ce qui devint la Cisjordanie et la Bande de Gaza (22% de la Palestine
mandataire), ou vers les pays arabes voisins.
3.
La guerre de 1967
Lors de la
guerre de 1967, Israël a lancé une attaque contre l’Égypte, la Jordanie et la
Syrie. Israël visait à contrôler et coloniser le reste de la Palestine mandataire.
Lorsque la guerre de 1967 prit fin, Israël occupait la Cisjordanie y compris
Jérusalem-Est, la Bande Gaza, ainsi que les Hauteurs du Golan syrien et le
Sinaï égyptien. Plus d’un tiers de la population palestinienne des
territoires palestiniens occupés, soit 400 000 à 450 000 personnes,
fut déplacé au cours de la guerre. La moitié d’entre eux était des réfugiés
de 1948 qui furent déplacés une seconde fois, tandis que 240 000 étaient
déplacés pour la première fois.
II. La poursuite de la Nakba
En plus des
deux principales périodes de déplacement historique contraint, le déplacement
de Palestiniens se poursuit par l’application de multiples politiques de
transferts et de déplacements forcés. Ces politiques créent un environnement
de plus en plus coercitif qui ne laisse aux Palestiniens aucune autre option
que de quitter leur foyer et leur communauté. Israël a recours à quantité de
pratiques discriminatoires pour contrôler tous les secteurs de la vie
palestinienne et parvenir à modifier la démographie de la Palestine
mandataire. BADIL a identifié neuf politiques israéliennes associées,
comportant de nombreuses méthodes et toutes sortes de moyens visant à
déplacer par la force la population palestinienne au sein de la Palestine
mandataire historique et hors de celle-ci.
1.
Révocation du droit de résidence
L’une des
stratégies d’Israël pour transférer silencieusement la population
palestinienne est la révocation du droit de résidence, les refus ou les
obstacles à l’enregistrement des enfants, à la réunion des familles ou au
changement de résidence. Du fait que le statut de résident conditionne
l’accès à quantité d’autres droits, beaucoup de gens qui n’ont pas de statut
au regard du droit israélien n’ont pas accès aux services de soins, ne
peuvent pas être scolarisés, ouvrir de comptes bancaires, travailler de façon
légale, être propriétaires, obtenir un permis de conduire ou un passeport. Depuis
1967 et rien qu’à Jérusalem, plus de 14 000 Palestiniens ont perdu leur
statut de résident et le droit de vivre à Jérusalem-Est.
2.
Le régime des permis
Israël a mis
en place un régime dans lequel les permis règlent et conditionnent toutes
sortes de domaines de la vie de la population des territoires occupés, comme
les déplacements, le travail et le transport de biens et de ressources. Le
régime des permis va bien au-delà d’une simple limitation de la liberté de
déplacement et a pour effet l’interdiction complète d’accès à la terre, au
travail ou aux services de santé. Les Palestiniens ne sont autorisés à
construire qu’avec un permis octroyé par les autorités israéliennes. Entre
2008 et 2012, 97,7% des demandes de permis de construire faites par des
Palestiniens en zone C ont été rejetées par les autorités israéliennes.
3.
Confiscation de terres et interdiction de les utiliser
En plus des
confiscations effectives de terres, Israël a recours à divers moyens pour
limiter ou complètement interdire l’exploitation et même l’accès aux terres.
Aujourd’hui Israël occupe toute la superficie des territoires palestiniens
(quelque 6 220 km2) et a confisqué ou annexé de facto plus de
3 456 km2, soit 61% de l’ensemble de la Cisjordanie y compris
Jérusalem-Est, au profit exclusif des colonisateurs juifs. En plus de la
confiscation des terres, toutes sortes de lois et de directives, tant en Cisjordanie
qu’en Israël et dans la bande de Gaza, limitent l’accès des propriétaires
terriens palestiniens à leurs terres et l’exploitation par eux de celles-ci.
4.
Découpages et planifications discriminatoires
Pour maîtriser
et réduire la croissance de la population palestinienne, Israël met en œuvre
une politique discriminatoire de découpage et de planification. Il en résulte
que des milliers de familles palestiniennes vivent dans des conditions de
surpeuplement et d’insécurité parce qu’il leur est interdit d’utiliser leurs
propres terres ou d’avoir accès au domaine public. Par une modification
discriminatoire et injustifiable des lois de planification en place avant
l’occupation de 1967, qui est elle-même une violation du droit humain
international, les Palestiniens ne sont pas autorisés à participer aux
processus de planification ni à l’élaboration des divers plans directeurs.
5.
Ségrégation
La politique
israélienne de ségrégation va au-delà d’une séparation géographique :
elle vise l’unité et l’identité nationale du peuple palestinien. Cette
politique de catégorisation et d’isolation ne veut pas seulement séparer les
citoyens palestiniens des citoyens juifs : elle divise les Palestiniens
eux-mêmes en diverses catégories géopolitiques soumises à des systèmes de
droits hiérarchisés.
6.
Interdiction d’accès aux ressources naturelles et aux
services
Israël tend à
contrôler et à exploiter illégalement les ressources naturelles des
territoires palestiniens occupés, à l’aide de dispositifs administratifs,
politiques, et militaires. La Palestine mandataire est un territoire riche en
ressources naturelles telles que l’eau, le gaz naturel, des réserves de
poissons et des gisements de minerais, mais la plupart de ceux-ci sont inaccessibles
aux Palestiniens. Par exemple Israël interdit aux Palestiniens d’utiliser leurs
puits et installe dans les territoires palestiniens occupés des colonies qui
ont un accès privilégié à l’eau douce.
7.
Refus aux réfugiés de leur droit à réparation
(retour, restitution de propriétés et indemnisation)
La résolution
194 de l’Assemblée Générale des Nations Unies du 11 décembre 1948 demande que
les réfugiés soient autorisés à revenir chez eux le plus tôt possible, et qu’une
indemnisation soit versée à ceux qui choisiraient de ne pas revenir, ainsi que
pour les pertes et dommages de propriétés. Cependant, depuis 1948, les
réfugiés palestiniens se voient refuser leur droit au retour et à la
citoyenneté, et de ce fait la politique d’Israël imposée illégalement et par
les armes constitue une violation des droits individuels et collectifs des
Palestiniens.
8.
Répression de la résistance
Cette
politique comporte des attaques armées systématiques et massives, des
invasions, des mises à mort illégales, des punitions collectives, des
démolitions de maisons, des blocus, des incarcérations, la torture et la
suppression de la liberté d’expression et de réunion, ainsi que la
criminalisation des actes d’opposition et de désobéissance civiles. Cette
politique de répression et de criminalisation de la résistance touche les
communautés palestiniennes et les individus, créant un contexte instable de
peur et de punitions collectives.
9.
Acteurs non-gouvernementaux
Cette
politique est menée par les colonisateurs, les organismes et les institutions
paraétatiques ou des acteurs coloniaux privés. Elle a le soutien, direct ou par
complicité, d’organismes officiels israéliens ou de haut-fonctionnaires. Cela
se manifeste par un large éventail d’actions illégales comme des attaques par
des colons, le harcèlement de propriétés palestiniennes et la privatisation
de terres palestiniennes. Par exemple, la loi israélienne d’administration
des terres de 2009 permet, tant en Israël que dans les territoires
palestiniens occupés, la privatisation de terres ayant auparavant appartenu à
des réfugiés palestiniens et à des Palestiniens déplacées de l’intérieur mais
qui sont maintenant "propriété" de l’État d’Israël, du Fonds
National Juif et de l’Autorité de Développement, autorisant ainsi la vente à
des propriétaires privés juifs d’éléments de colonies et de zones destinées à
la construction de colonies, et ayant été les uns comme les autres confisqués
à des Palestiniens.
Pour plus d’information(en anglais), voir BADIL’s “Survey
of Palestinian Refugees and Internally Displaced Persons: 2013-15” sur https://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/Survey2013-2015-en.pdf
Le cas d’Arij Abaeid, du village de Nabi Samuel, transférée
en 2012
Le village de
Nabi Samuel se trouve en Cisjordanie, mais après la construction du Mur,
Israël l’a en fait annexé. Tout ce qu’y fait Israël vise à faire partir ses
résidents palestiniens, parce que Nabi Samuel est une zone stratégique.
Israël considère cette zone comme une
réserve naturelle, c’est du moins ce qu’il espère en faire. Il y a eu des
déclarations dans la presse disant que Nabi Samuel était officiellement une
réserve naturelle israélienne et qu’il ne s’y trouvait plus de résidents
palestiniens.
La maison de
ma famille à Nabi Samuel a été démolie au milieu des années 90 parce que,
nous a-t-on dit, nous n’avions pas de permis de construire pour une annexe à
la propriété. Après la démolition, nous avons dû déménager à al-Jeeb, un
village voisin, mais cinq ans plus tard, nous sommes retournés à Nabi Samuel.
En 2012, mon mari et moi avons dû quitter Nabi Samuel parce que nous n’avions
pas le droit de construire une maison pour nous dans le secteur, même pas une
seule petite pièce pour nous permettre d’être avec notre famille. Nous sommes
donc partis et avons déménagé à al-Jeeb. La même chose est arrivée à mon amie
Meriam. Al-Jeeb est le village le plus proche de Nabi Samuel, c’est pour
cette raison que la plupart des gens de Nabi Samuel s’y installent.
Ici à Nabi
Samuel, je me sens à l’aise. Je vais où je veux, je connais tout le monde et
tout le monde me connaît. J’apprécie de porter ce que je veux et je sors de
jour comme de nuit sans la moindre crainte. Mais là-bas, à al-Jeeb, je n’ai
pas de famille et je me sens étrangère. Je ne m’y sens pas à l’aise. Il me
faut venir chaque jour à Nabi Samuel pour voir ma famille.
Les gens
quittent Nabi Samuel à la recherche d’un meilleur endroit où vivre. Il n’y a eu
aucune mesure d’amélioration à Nabi Samuel, les gens n’ont tout simplement
pas d’autre choix que de partir. Cette communauté est très petite et ne peut pas
se développer, ni en matière d’espace ou d’installations, ni en matière de constructions
et de besoins essentiels.
Il y a un taux
de chômage très élevé ici. Et si quelqu’un veut travailler à Jérusalem ce
n’est tout simplement pas possible parce vous n’êtes pas autorisé à
travailler sans permis de travail, et en plus, si jamais vous obteniez un
permis, cela coûte cher d’y aller parce qu’il n’y a pas de moyen de transport
abordable, …sans compter le fait que les salaires sont bas.
Il n’y a pas
de possibilité d’accès à l’éducation, ni même d’épicerie ; impossible
d’obtenir un permis de construire ou d’agrandir sa maison. Et puis, il y a
des checkpoints tout autour. Chaque fois que vous projetez d’acquérir quelque
chose, de la nourriture ou un service, un taxi partagé par exemple, vous
devez passer par les Israéliens et obtenir leur permission.
Bien que je
dispose de tout à al-Jeeb et que la vie y soit plus facile, je préfère vivre
ici, à Nabi Samuel. Même si je devais vivre sous une tente, c’est ici que je
vivrais, et nulle part ailleurs. Lorsque je viens ici, ce n’est pas seulement
pour ma famille, c’est pour revoir ma ville natale. Ce lieu me manque, chaque
endroit, chaque coin me manque. Je viens ici et je demande à mes amis de venir
avec moi, et nous nous promenons dans le village tout simplement parce que
nous l’aimons. J’adore ce lieu. Je l’adore vraiment.
Beaucoup de
choses nous sont interdites, il y a beaucoup de barrages. Il arrive que
l’armée ferme le checkpoint et n’autorise personne à passer en raison de
fausses alarmes en matière de sécurité. C’est ce que j’ai vécu la semaine
dernière : ils trouvaient la circulation près du checkpoint inhabituelle,
et me voilà coincée. Un trajet de vingt
minutes peut prendre deux à quatre heures.
Nos jeunes aussi
subissent quantité de harcèlements : dans le bus ou dans les rues. Sans aucune
raison, les soldats les obligent à se déshabiller et fouillent leurs effets, ils
les humilient chaque jour aux checkpoints. Si quelqu’un oublie sa carte
d’identité un jour, il lui est interdit de franchir le checkpoint, alors même
que les soldats peuvent accéder à nos informations personnelles et ont une
copie de nos cartes d’identité sur leurs ordinateurs. C’est juste pour
humilier les gens. Un jour, j’avais oublié ma carte d’identité mais le soldat
me connaissait et m’avait reconnue. Il m’a emmenée à la salle de contrôle et a
sorti toutes mes données personnelles de son ordinateur. Mais lorsque mon
frère a oublié sa carte d’identité, les soldats l’ont maintenu en détention
jusqu’au lendemain.
Il est
terrifiant et dangereux de vivre ici. Lorsque des conflits éclatent à
Jérusalem, des colons israéliens viennent à Nabi Samuel et se mettent en
travers du chemin des gens d’ici. Il est facile pour un colon qui en a envie
d’agresser les habitants de Nabi Samuel, puisque nous ne disposons d’aucun
service et d’aucune autorité de sécurité dans tout le secteur. Lors de la
dernière intifada, un rabbin israélien très connu a été tué et nous avons
appris par les médias et d’autres sources que des colons israéliens étaient
en route pour Nabi Samuel. Beaucoup de Palestiniens sont alors allés ramasser
des pierres pour empêcher ces colons d’attaquer leurs maisons et leurs
familles. Cette violence choque profondément les enfants. Par exemple, lors
de cet incident, les gens ont mis tous les enfants de Nabi Samuel à l’abri chez
ma tante, parce qu’elle avait la maison la plus ancienne avec les portes les
plus épaisses. Il y a eu beaucoup de pleurs. Les mères ne voulaient pas
laisser leurs enfants seuls, mais en même temps elles étaient extrêmement
inquiètes pour leurs maris dehors et souhaitaient les rejoindre.
Les gens d’ici
vivent sous pression, dans la peur et dans l’insécurité. Vous ne savez jamais
quand vous allez vous faire agresser par un colon ou même voir votre maison
démolie. Cette situation est très difficile, c’est celle de toute la
population de Nabi Samuel. Lorsque vous demandez à quelqu’un d’ici à quoi il
rêve, il vous parle d’agrandir sa maison ou de construire de nouvelles
chambres parce qu’il en a besoin. Nous restons parce que c’est notre terre,
et si nous partons il sera facile aux Israéliens de la voler. Rester ici, c’est
une manière de nous dire que nous existons.
Extrait d’une publication de BADIL consultable sur http://www.badil.org/phocadownloadpap/badil-new/publications/research/in-focus/FT-Coercive-Environments.pdf
Action
Trouvez
l’adresse de la mission permanente de votre pays aux Nations Unies. On peut
trouver les adresses sur https://visit.un.org/sites/visit.un.org/files/Missions_Contacts_0.pdf
Envoyez-lui une copie papier de la résolution 194 de
l’Assemblée Générale des Nations Unies, qui demande le droit au retour et
l’indemnisation des réfugiés palestiniens. Vous pouvez aussi envoyer une
copie digitale à son adresse mail. Demandez à la mission pourquoi les Nations
Unies continuent à ne pas défendre les réfugiés palestiniens, demandez-lui de
prendre des mesures plus efficaces pour les soutenir ainsi que leur retour,
conformément au droit international.
Diffusez
votre message sur les réseaux sociaux en indiquant si possible l’adresse de
la mission de votre pays auprès des Nations Unies. Joignez un lien à cette
page du site web de Kumi Now avec les hashtags #OngoingNakba, #KumiNow, et #Kumi30.
Résolution
194 :
L’Assemblée Générale des Nations Unies… décide qu’il y a
lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent de rentrer dans leurs foyers
le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, et que des
indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux
qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers et pour tout bien perdu ou
endommagé lorsque, en vertu des principes du droit international ou en
équité, cette perte ou ce dommage doit être réparé par les gouvernements ou
autorités responsables ;
donne pour instructions à la Commission de conciliation
de faciliter le rapatriement, la réinstallation et le relèvement économique
et social des réfugiés, ainsi que le paiement des indemnités, et de se tenir
en liaison étroite avec le directeur de l’Aide des Nations unies aux réfugiés
de Palestine, et, par l’intermédiaire de celui-ci, avec les organes et
institutions appropriés de l’Organisation des Nations unies…
Un texte : « Sentence de mort », de Silafa Hijjawi
Le soir
l’ordre est arrivé aux soldats
de détruire notre charmant village de Zeita.
Zeita ! Épouse d’arbres,
de tulipes en fleur,
étincelle des vents !
Les soldats
sont venus dans l’obscurité
tandis que les fils du village,
les arbres et les champs et les boutons des fleurs
s’accrochaient à Zeita,
l’étreignaient pour s’y abriter …
« Les
ordres exigent que vous partiez tous
Zeita va être détruit avant la fin de la nuit ».
Mais nous avons
tenu bon et avons chanté :
Zeita est la terre, le cœur de la terre,
et nous, son peuple, en sommes les branches.
Voilà comment
les gens tombent
Quelques moments de résistance,
en sorte que Zeita reste une éternelle étreinte au long des nuits.
En moins que rien elle ne fut plus que ruines.
Il ne resta pas un seul four à pain.
Hommes et pierres
Furent anéantis et réduits en poussière par les tracteurs ennemis,
Dispersés à jamais dans le don de l’impossible.
Maintenant, le
soir,
quand chante notre vent
Zeita se lève, allumant ses étincelles écarlates
au-dessus des plaines.
Et quand vient le matin
Zeita retourne aux champs
Comme le font les tulipes.
La nuit est matin à Zeita,
La nuit est
matin.
De Sulafa Hijjawi, poétesse palestinienne, traductrice, et chercheur à
Naplouse. Publication dans « Anthology of Modern Palestinian
Literature », publiée par Salma Khadra Jayyusi.
Ressources (en anglais)
“Palestinian Ongoing Nakba”, a presentation from
BADIL:
http://www.badil.org/en/resources/presentations.html?download=1258:ongoingnakba-presentation2017
Vidéos de BADIL :
Closing
Protection Gaps : Handbook on Protection of Palestinian Refugees from BADIL:
http://www.badil.org/en/publication/handbook-on-protection.html
al-Majdal, le magazine de BADIL sur
les réfugiés palestiniens, est disponible sur :
http://www.badil.org/en/publication/periodicals/al-majdal.html
Rapports de
BADIL :
·
“Excessive Use of Force by the Israeli Army : A Case
Study”:
http://www.badil.org/en/publication/research/in-focus.html?download=1248:casestudy-euof
·
“Deportation as Policy : Palestinian Prisoners &
Detainees in Israeli Detention”:
http://www.badil.org/en/publication/research/in-focus.html?download=1213:joint-fact-sheet
·
“Forced Population Transfer : The Case of the Old
City of Hebron”:
http://www.badil.org/en/publication/research/in-focus.html?download=1219:hebron-case-study
·
D’autres
rapports peuvent être consultés à cette adresse :
http://www.badil.org/en/publication/research/in-focus.html
La résolution
194 de l’Assemblée générale des Nations Unies est disponible à cette adresse
:
https://unispal.un.org/DPA/DPR/unispal.nsf/0/C758572B78D1CD0085256BCF0077E51A |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire