Les journalistes palestiniens sont régulièrement
l’objet de menaces de censure et de violences. De façon exaspérante cette
censure est aidée et encouragée par des géants de la technologie comme
Facebook, Twitter et YouTube. Le Centre palestinien pour le développement et la
liberté des médias (MADA) lutte pour la liberté de parole et pour une presse
libre et indépendante en Palestine. Voici ce qu’il vous faut savoir et ce que
vous pouvez faire pour que nous puissions réagir et nous lever (Kumi !)
ensemble.
Organisation
Le Centre palestinien
pour le développement et la liberté des médias MADA a été créé en 2006
lorsqu’un groupe de « citoyens et journalistes » visionnaires et passionnés
ont mis en commun leurs forces pour promouvoir et défendre le droit à la liberté
d’expression et d’opinion. Pendant les deux premières années, MADA était animé
exclusivement par des bénévoles et des militants qui estimaient qu’il était
temps de changer les choses et dont le but était de venir en aide aux
journalistes qui supportaient quantité de contraintes et d’oppressions dans
l’exercice de leur activité professionnelle.
MADA
est une organisation indépendante, non-gouvernementale et sans but lucratif. Le
Centre, basé à Ramallah, est actif dans l’ensemble des territoires palestiniens.
Il travaille quotidiennement au développement des médias palestiniens et à la
promotion et la défense des libertés des médias et de la liberté d’expression.
MADA
se tient aux côtés des journalistes palestiniens pour surveiller et signaler
toutes les violations de leurs droits, leur permettre d’élever leur voix et
cesser de s’autocensurer. Il leur offre des conseils juridiques, défend leur
droit à la liberté d’expression et d’opinion et leur droit d’accès à
l’information. Il contribue ainsi au développement des médias palestiniens et à
la promotion de la démocratie dans la société palestinienne.
Le
développement de MADA s’insère dans un processus continu d’identification et
d’étude des manques et des défis dans l’accès aux services des médias, et dans la
protection de leurs données. Bref, le but de MADA est un service de médias
libre et professionnel en Palestine.
MADA
vous encourage à entrer dans son projet en faisant pression sur le gouvernement
israélien pour mettre fin à la politique de surveillance de la presse et des
journalistes palestiniens et annuler la loi Facebook israélienne qui permet à
Israël de fermer toute page et tout rapport contestataires, palestiniens et
autres.
Vous pouvez
trouver le Centre Palestinien pour le Développement et la Liberté des Médias (en
anglais) sur son site web http://www.madacenter.org., sur
Facebook https://m.facebook.com/MadaCenterPS/ , Twitter
https://twitter.com/mada_pal et
YouTube http://www.youtube.com/madacenter1.
La situation
Dans
la première moitié de 2018, on a pu constater un accroissement significatif du
nombre des violations de la liberté des médias en Palestine. Il ne fait aucun
doute que le meurtre des deux journalistes Yasser Murtaja et Ahmed Abu Hassan
par des soldats de l’armée d’occupation israélienne alors qu’ils couvraient la Grande Marche du Retour est le
témoignage le plus sérieux et le plus évident de la façon dont les forces
d’occupation et les autorités israéliennes traitent les journalistes et les
médias en Palestine.
Au
cours de la première moitié de cette année 2018, il y a eu un total de 208
attaques israéliennes contre la liberté des médias de Palestine, soit une
augmentation de 64% par rapport à la même période de 2017 où l’on avait compté
127 attaques. La gravité de ces attaques physiques ne réside pas seulement dans
leur nombre mais aussi dans leur forme : 62 journalistes ont été touchés
par des tirs à balles réelles, des balles en caoutchouc et des bombes
lacrymogènes tirées directement sur eux. Plusieurs de ces journalistes ont été
atteints par des balles explosives qui ont tué deux d’entre eux.
Négligeant
les droits conférés aux médias et aux journalistes par le droit international, entre
autres le droit à la protection et à l’immunité qui leur permet d’exercer
librement leur activité, les autorités israéliennes ont fait des journalistes
des cibles pour leurs soldats et leurs snipers. Ils font cela pour masquer les
crimes commis par l’armée israélienne contre des manifestants palestiniens
pacifiques qui ont participé à ces marches, et pour empêcher les voix
palestiniennes de se faire entendre au niveau mondial.
Les
meurtres de Yasser Murtaja et d’Ahmed Abu Hussein s’ajoutent à 41 autres
meurtres de journalistes commis depuis 2000 par les forces d’occupation
israéliennes en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza. 17 journalistes ont été
tués dans les seules attaques de 2014 sur Gaza. En outre, des douzaines de
journalistes, hommes et femmes, ont été blessés au cours de ces attaques,
certains d’entre eux restant handicapés à vie.
Le
Centre palestinien pour le développement et la liberté des médias MADA estime
que l’augmentation du nombre et la gravité des crimes commis par les soldats et
les autorités de l’occupation israélienne contre les médias et les journalistes
est le résultat direct de l’impunité des membres de l’armée d’occupation et de
ses officiers, du fait qu’il y a peu ou pas de sanctions contre les soldats qui
commettent des crimes contre des Palestiniens. Cela a encouragé les forces
d’occupation israéliennes à continuer à commettre de tels crimes, au point que ceux-ci
sont devenus la nouvelle normalité.
Le cas de Yasmine Akram Al-Na’ouq, photographe indépendante
Le 14
mai 2018, la photographe indépendante Yasmine Akram Al-Na’ouq, âgée de 24 ans,
a reçu une balle dans le dos et a été touchée par une bombe lacrymogène alors
qu’elle couvrait les événements de la Marche
du Retour à l’est de Jabalia dans la Bande de Gaza.
D’après
l’enquêteur de MADA sur le terrain, Yasmine portait son uniforme de presse et
s’était approchée à environ 200 mètres de la clôture frontalière pour couvrir
les événements de la Marche du Retour.
Mais, alors qu’elle avançait en photographiant des douzaines de manifestants
dans ce secteur, elle ne s’est pas rendu compte qu’elle s’était rapprochée à
environ 50 mètres de la clôture frontalière. Les soldats stationnés près de celle-ci
ont alors déclenché un brutal tir de barrage à balles réelles. Une balle a
frappé la journaliste dans le dos alors qu’elle prenait une vidéo avec une
tablette. La tablette lui échappa des mains et se brisa. Elle venait à peine
d’appeler à l’aide qu’un petit drone lança une trentaine de bombes lacrymogènes
dont deux l’atteignirent dans le dos, l’une au milieu du dos, l’autre sur le
côté.
Yasmine
dit qu’elle a alors perdu conscience et ne s’est réveillée qu’en arrivant au
poste médical de terrain dans le secteur Est de Jabalia, où elle entendit le
médecin dire qu’il fallait la transporter à l’hôpital Al-Awda. Elle reperdit
rapidement connaissance pour ne revenir à elle que tard dans la nuit à
l’hôpital Al-Awda, alitée et entourée de sa famille.
Yasmine
put quitter l’hôpital à 15h30 le jour suivant, le 15 mai donc, avec la
recommandation du médecin d’éviter tout mouvement car cela risquait d’aggraver
sa blessure. Le médecin lui demanda également de passer un scanner de crainte
que les os n’aient été atteints. Mais il lui fallut attendre jusqu’au 7 juin
pour passer le scanner en raison de l’affluence à l’hôpital Al-Shifa, submergé par
les blessés des pacifiques Marches du
Retour.
Yasmine dit souffrir encore de
difficultés respiratoires et de maux de tête dus à l’inhalation de gaz, d’extrême
fatigue et de mal de dos.
Action
Lorsque
l’expression des désaccords et de la vérité est réprimée, la meilleure réponse
consiste à crier plus fort vos désaccords et à diffuser plus largement la vérité.
Facebook, Twitter et YouTube ont coopéré pour permettre au gouvernement
israélien de contrôler et de censurer les contenus en ligne palestiniens. Cette
censure a limité la possibilité pour les militants et les organisations de
défense des droits humains de s’exprimer ouvertement et légalement, comme le
permet le droit international. Et naturellement, il n’existe aucun accord
semblable qui permettrait à la Palestine de contrôler et de censurer des
personnes et des organisations israéliennes.
Pour
cette raison, engagez-vous à diffuser chaque jour de cette semaine au moins un des
bons et éclairants reportages ou articles de presse palestiniens produits (en
anglais) par :
+972 Magazine : https://972mag.com/
Mondoweiss : https://mondoweiss.net/
The Palestine Chronicle : http://www.palestinechronicle.com
Quand
vous diffuserez ces articles sur vos réseaux sociaux, merci d’ajouter un lien vers
cette page du site web de Kumi Now grâce aux hashtags #KumiNow et #Kumi28.
Voici une
liste d’articles que vous pourriez partager :
Un texte : L’article 19 de la Déclaration Universelle
des Droits de l’Homme
MADA
se réfère aux principes des Nations Unies sur les Droits Humains, et en
particulier au droit à la liberté d’opinion et d’expression : « Chacun
a le droit à la liberté d’opinion et d’expression. Ce droit implique
la liberté d'opinion et d'expression, le droit à ne pas être
inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de diffuser des
informations par tous les médias, sans considération de frontières. »
Ressources (en anglais)
Rapports
:
“The PCHR’s Silencing the Press: Document about
Israeli Forces’ Attacks Against Media Workers and Media Institutions in oPt”:
“#Palestine 2017 Report: Palestinian online content
targeted through mass surveillance, digital occupation and biased content
moderation” de 7amleh: http://7amleh.org/2018/04/03/press-release-palestine-2017-report-palestinian-online-content-targeted-through-mass-surveillance-digital-occupation-and-biased-content-moderation/
Articles :
“Armed with a Camera in Gaza: Who is Yaser Murtaja?” de
Middle East Monitor : https://www.middleeastmonitor.com/20180419-armed-with-a-camera-in-gaza-who-is-yaser-murtaja/
“Palestine:
IFJ accuses Israeli authorities of lies and cover-up” de la Fédération
internationale de journalistes: http://www.ifj.org/nc/news-single-view/backpid/1/article/palestine-ifj-accuses-israeli-authorities-of-lies-and-cover-up/
“60 Attacks against Media Freedoms in Palestine during
June” de MADA : http://www.madacenter.org/report.php?lang=1&id=1802&category_id=13&year=2018
Sur Facebook et la censure de ce qui y est posté :
“Facebook
Labels Palestinian Journalism ‘Hate Speech’” de Electronic Intifada : https://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/facebook-labels-palestinian-journalism-hate-speech
“Facebook Says It Is Deleting Accounts at the
Direction of the US and Israeli Governments” de The Intercept : https://theintercept.com/2017/12/30/facebook-says-it-is-deleting-accounts-at-the-direction-of-the-u-s-and-israeli-governments/
“Facebook Shuts Down Palestinian Ruling Party’s
Official Account” de Times of Israel : https://www.timesofisrael.com/facebook-shuts-down-palestinian-ruling-partys-official-account/
“Palestinians Fight Facebook, YouTube Censorship” de
Al Jazeera : https://www.aljazeera.com/news/2018/01/palestinians-fight-facebook-youtube-censorship-180119095053943.html
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