Démolitions
de maisons et ICAHD
(Comité
israélien contre les démolitions de maisons)
Les
démolitions de maisons sont une forme permanente de violence contre les
Palestiniens. Le Comité israélien contre les démolitions de maisons (ICAHD)
agit pour arrêter ces démolitions. Voici ce qu’il vous faut savoir sur ces
démolitions et ce que vous pouvez faire pour que nous puissions réagir et nous
lever (Kumi !) ensemble pour éviter qu’une autre famille encore ne perde
son foyer.
Organisation
Le Comité israélien contre les démolitions de maisons (ICAHD en
anglais) est un groupe non-violent d’intervention qui milite pour mettre fin à
l’occupation militaire israélienne et mettre en place une paix juste entre
Israéliens et Palestiniens. Au cours des deux dernières décennies, ses membres
ont consacré leur activité militante à mettre en cause la politique israélienne
de démolition de maisons palestiniennes : plus de 54 000 maisons
démolies dans les territoires palestiniens occupés entre 1967 et 2018 !
Cette politique de démolition de maisons est une question essentielle, qui permet
aussi de montrer comment fonctionne l’occupation. L’ICAHD met en lumière le
caractère déterminé de la politique israélienne d’occupation, et donc la
nécessité d’en faire porter la responsabilité à Israël. L’analyse de la
politique de démolition de maisons permet aussi de se rendre compte du coût
humain de l’occupation.
L’ICAHD a son siège à Jérusalem, mais des groupes qui soutiennent son
action existent au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Allemagne, en Finlande et en
Australie. Ces groupes permettent aussi de faire entendre ailleurs dans le
monde une voix critique israélienne. Ensemble, ils militent en faveur d’une
paix juste, ce qui, dans la perspective de l’ICAHD, signifie la mise en place
d’un seul État démocratique sur l’ensemble du pays. Tout le travail de l’ICAHD
dans les territoires occupés s’effectue en étroite coordination avec des organisations
palestiniennes locales.
Depuis sa création, les activités de l’ICAHD se sont manifestées dans
quatre domaines, inséparables l’un de l’autre :
·
L’opposition aux démolitions de foyers palestiniens.
·
L’élaboration et la mise en œuvre d’un accord de paix juste.
·
La diffusion de l’information, en particulier aussi au plan international.
·
La transmission aux Nations Unies de rapports oraux et écrits sur la base
des statuts du Conseil Économique et Social des Nations Unies (ECOSOC) et de l’invitation
de l’Organisation des Nations Unies à participer à ses activités.
En tant qu’organisme israélien, l’ICAHD considère que la seule voie permettant
un règlement politique du conflit est de plaider pour une pleine égalité entre
Palestiniens et Israéliens, tant en Israël qu’en Palestine. Il faudrait pour
cela des garanties constitutionnelles des droits de tous, à la fois individuels
et collectifs. Car une paix réelle et durable ne pourra être réalisée que si
les besoins de tous les habitants de cette région rongée par les conflits sont
pris en compte.
L’ICAHD s’oppose à toutes les formes de démolitions. En tant qu’Israéliens,
les membres de l’ICAHD arrêtent les bulldozers, s’enchaînent dans les maisons
et mènent des campagnes en Israël et à l’étranger pour susciter l’opposition à
cette politique. L’ICAHD fait appel devant des tribunaux et, lorsque des
démolitions n’ont pu être empêchées, ses membres reconstruisent avec des
Palestiniens les maisons démolies, en guise d’acte politique de solidarité et
de résistance. L’ICAHD en est venu à voir dans les démolitions de maisons
l’essence même du conflit. Le gouvernement israélien prétend bien parler au nom
de l’ensemble du peuple juif, mais par sa résistance l’ICAHD accorde aux revendications
palestiniennes la même autorité qu’aux prétentions israéliennes. Et l’ICAHD
proclame haut et fort : « Nous refusons d’être des
ennemis ! »
L’ICAHD appelle tous les gens de bonne volonté à s’adresser à leurs
gouvernements pour faire cesser la politique israélienne de démolition de
maisons et, sur la même lancée, à mettre fin à sa politique d’occupation. Voici
comment vous pouvez apporter votre aide :
·
en consultant régulièrement le site web d’ICAHD et, lorsque se produit
quelque chose dont vous pensez en devoir informer votre communauté ou vos
représentants politiques, faites-le avec une courte lettre exprimant votre
inquiétude,
·
en prenant contact avec un groupe ICAHD et en lui faisant savoir que vous
vous intéressez à la question. Des représentants d’ICAHD voyagent souvent à
l’étranger et pourraient rendre visite à votre communauté ou venir dans votre
région. Vous trouverez leurs adresses sur leur site web,
·
en préparant un exposé sur les démolitions de maisons pour votre église,
votre synagogue ou votre mosquée, ou pour une organisation civique de votre
communauté ou votre école. L’ICAHD sera heureux de vous aider par des photos,
des informations, des présentations PowerPoint et des films,
·
en participant à un voyage d’étude ICAHD : 11 jours à travers le pays
avec des rencontres de militants et d’habitants et l’accent mis sur la
situation difficile des Palestiniens qui vivent sous occupation, mais aussi de
ceux qui vivent en Israël même. Pour plus d’informations, vous pouvez contacter
Linda Ramsden sur founder@icahduk.org.
La situation
La démolition de maisons palestiniennes est l’une des principales formes de
déplacement de populations. Lors de la Nakba
de 1948, plus de 750 000 Palestiniens (64% de la population) sont devenus
apatrides. Israël a alors systématiquement démoli plus de 530 villages, villes
ou quartiers palestiniens, soit environ 60 000 foyers. Depuis cette époque,
Israël a continué à démolir des foyers palestiniens en Israël même. Par
exemple, le village bédouin d’al-Araqib dans le Néguev a été démoli au moins
145 fois. Et dans les territoires palestiniens occupés, Israël a démoli près de
50 000 foyers depuis 1967.
Les motifs de démolition de foyers palestiniens sont purement politiques, même
si les autorités israéliennes ont recours à un système complexe de lois et de
procédures administratives pour lui donner une apparence correcte. Voici
quelques-unes des raisons avancées par les autorités israéliennes pour les
démolitions de maisons de Palestiniens :
·
Les terrains qu’ils possèdent ont été déclarés par Israël « terrains
agricoles » ou « espaces verts ».
·
Ils n’ont pas de permis de construire, …alors que les autorités
israéliennes refusent très fréquemment d’accorder ces permis à des Palestiniens.
·
Le terrain est jugé « trop pentu ».
·
Leurs maisons sont trop près de colonies israéliennes [illégales !]
ou d’autoroutes réservées aux seuls Israéliens, …alors que ces maisons étaient
là avant ces dernières !
·
Comme punition collective pour une action qui ne concernait en
rien la population punie.
·
Pour « libérer » de vastes étendues de terrain à des
fins militaires ou de sécurité.
·
Destruction pour le développement de routes, de colonies ou de la « barrière
de séparation ».
·
Terrain « sécurisé »
pour permettre aux colons de passer sans risque, ou pour d’autres raisons de
sécurité encore.
·
Il s’agit d’un « dommage collatéral », … etc., etc.
La plupart des gens pensent que les maisons palestiniennes sont démolies
parce que leurs habitants ont commis des actions terroristes. Ce n’est pas le
cas. Dans 99% des cas, les démolitions n’avaient rien à voir du tout avec des
questions de sécurité : dans quasiment tous les cas, il s’agit simplement
d’une forme de déplacement de population.
La démolition des maisons ne représente, bien sûr, qu’une partie de
l’histoire. Des dizaines de milliers de familles palestiniennes possèdent des
terrains et ont les moyens financiers pour construire des maisons modestes,
mais elles ne le font pas parce qu’elles ne peuvent pas obtenir de permis de
construire et ne veulent pas courir le risque d’une démolition. Dans le seul
secteur palestinien de Jérusalem-Est, il « manque » 25 000 unités d’habitation. Ce manque
d’habitations, tout à fait artificiel et voulu, condamne des milliers de
familles à vivre dans des conditions particulièrement difficiles de
surpeuplement et d’inadéquation. Redisons-le : cela fait partie de ce
qu’Israël qualifie d’« évacuation en douceur », en rendant la vie
tellement difficile pour les Palestiniens que, tout compte fait, ils préfèreront
quitter le pays.
Il y a deux formes principales de démolitions de maisons. Des dizaines de
milliers de maisons palestiniennes ont été détruites sous forme de dommages
collatéraux dans le cadre d’opérations militaires. Lors des bombardements intensifs
sur Gaza en 2014, quelque 18 000 maisons ont été détruites et jamais
reconstruites. Des milliers d’autres ont été détruites parce qu’Israël refuse
d’accorder des permis de construire à des Palestiniens, même s’ils projettent
de construire sur leur propre terrain. Du fait que c’est un droit humain
fondamental que d’avoir une maison, et que les gens ont des enfants et des
petits-enfants, les Palestiniens n’ont d’autre ressource que de construire
« illégalement » et de se voir rapidement remettre des ordres de
démolition. Les autorités israéliennes peuvent démolir votre maison demain
matin, ou la semaine prochaine, ou l’année prochaine, ou dans vingt ans. Et si
vous reconstruisez votre maison, elle sera redémolie. Les ordres de démolition
sont éternels, comme les diamants.
Et quand, à la fin, le bulldozer commence son travail de démolition, cela peut
prendre de cinq minutes (pour une petite maison en agglo) à six heures (pour un
immeuble de cinq étages). Parfois cela se passe dans la violence, quand les
gens résistent. Ils sont alors battus, emprisonnés, tués parfois, …et toujours
humiliés. Il arrive aussi que la famille et les voisins observent, découragés,
la transformation de leur maison en un tas de décombres.
Pour les enfants, l’acte de démolition, tout comme les mois et les années
qui suivront, sera un long traumatisme. Ils seront marqués à vie d’avoir vu la
peur et l’impuissance de leurs parents ; ils vivront constamment dans la
crainte et l’insécurité pour avoir vu ceux qu’ils aiment s’être fait battre et avoir
perdu leur maison, avoir subi le harcèlement des contrôleurs de
l’administration civile israélienne qui passaient en trombe dans leur
village ; et puis tout ce bruit, toute cette violence, leurs jouets
détruits, leur maison détruite, leur monde détruit…
Le plus souvent, il n’y a pas de services psychologique dans la communauté
palestinienne, et les signes de traumatisme et de stress sont courants chez les
enfants : énurésie, cauchemars, peur de quitter la maison par crainte d’« abandonner »
parents, frères et sœurs aux manœuvres de l’armée israélienne, baisse du niveau
à l’école et interruption de la scolarité. Les effets de l’exposition à une
violence domestique qui peut aller de pair avec l’appauvrissement, le
déplacement et l’humiliation transparaissent dans ces paroles de Salim
Shawamreh, du village d’Anata et dont la maison a été démolie quatre
fois : « La démolition d’une maison, c’est la démolition d’une
famille ! » Selon Eyad Serraj, psychologue palestinien qui a dirigé
le Programme de santé mentale de Gaza, il existe une forte corrélation entre des
jeunes qui ont vu leur maison démolie et ceux qui finissent par s’immoler dans
des attentats suicides.
L’histoire d’As’ad Mu’yin
Lorsque le jour tant craint arrive, cela se passe presque sans
avertissement. Les familles savent que leur maison est menacée, mais les
démolitions se font au hasard, sans logique, et peuvent se produire n’importe
où et n’importe quand. Normalement, il n’y en a pas le vendredi ou le samedi à
cause du sabbat juif, ni durant les fêtes juives. Ce sont les seuls jours où
les Palestiniens peuvent vraiment se détendre, un bien ironique détournement de
l’idée du « Jour de repos » ! Le hasard fait partie de
l’atmosphère globale de peur qui sous-tend la politique de « dissuasion ».
Les équipes de démolition, accompagnées de dizaines de soldats, de policiers et
de fonctionnaires de l’administration civile, arrivent en général aux premières
heures du matin, juste après que les hommes sont partis au travail. On offre
parfois quelques minutes à la famille pour mettre à l’abri ses affaires avant que
les bulldozers n’entrent en action. Mais parce que les membres de la famille et
les voisins manifestent souvent une certaine résistance ou du moins une
certaine protestation, ils sont souvent traînés avec violence hors de la maison.
Leurs biens sont alors jetés dehors par les équipes de démolition, qui sont
souvent des travailleurs étrangers. Le rapport d’Amnesty International « Sous
les décombres », d’avril 2004, relate l’histoire de As’ad Mu’yin et de son
cousin Ziad :
Le 21 août
2003, le matin du jour de son mariage, As’ad Mu’yin a vu sa maison démolie.
Celle de son cousin Ziad As’ad qui s’était marié une semaine plus tôt fut
démolie en même temps. Les deux maisons contiguës se trouvaient dans la ville
de Nazla ‘Issa en Cisjordanie. As’ad Mu’yin vivait au rez-de-chaussée avec ses
parents et ses trois frères et avait aménagé et meublé l’étage pour s’y
installer avec sa femme. La maison fut démolie avant qu’il ne fut en mesure de
le faire. Le mobilier neuf, tout comme les cadeaux de mariage, disparut sous
les décombres en même temps que tous les biens de la famille du
rez-de-chaussée. Il déclara à Amnesty International : « L’armée est
arrivée de bonne heure le matin, vers 7 heures. Je me préparais pour le
mariage, pour un jour de grand bonheur. Ils avaient des bulldozers… Ils nous ont
donné 15 minutes pour quitter la maison. Nous n’avons pas eu le temps de sauver
quoi que ce soit. Ils nous ont dit que nous n’avions pas de permis de construire…
Mais chacun sait qu’Israël n’accorde pas de permis de construire aux
Palestiniens en zone C ».
Action
Votre communauté locale soutient-elle l’occupation avec l’argent de vos
impôts ? Le gouvernement israélien utilise du matériel Caterpillar
(américain), Volvo (suédois), Hyundai (coréen) et JCB (anglais) pour réaliser
les démolitions de maisons dans les territoires palestiniens occupés. Vous
pouvez en trouver les preuves en recherchant des photos sur Google.
Adressez un courrier à votre maire et à votre conseil municipal. Utiliser
des formules comme celle-ci : « Caterpillar, Volvo, Hyundai et JCB
fournissent au gouvernement israélien des matériels utilisés pour la démolition
de maisons palestiniennes. Ce sont des démolitions considérées comme illégales
au regard du droit international. Votre institution achète-t-elle des matériels
de ces sociétés-là, qui tirent profit de l’occupation israélienne ?
Veuillez rompre tous les contrats avec ces sociétés et refuser de faire des
affaires avec elles jusqu’à ce qu’elles cessent de fournir le gouvernement
israélien. Nous ne devrions pas soutenir des sociétés qui, en toute connaissance
de cause, tirent profit d’activités illégales ».
Alors
qu’il est bon d’adresser ces messages directement aux administrations et aux
fonctionnaires de votre gouvernement, on peut mieux encore sensibiliser ces
institutions en rendant ces messages publics, en leur adressant vos questions
par tweets et en les adressant à leurs pages Facebook. Adressez-vous à vos
fonctionnaires ou administrations au plan local en joignant un lien à cette
page du site web de Kumi Now avec les
hashtags #KumiNow et #Kumi35.
Un texte : « La maison de la tragédie »,
de Mahmoud Darwish
En une minute c’est la fin de toute la vie d’une maison. La maison en sa
qualité de victime représente aussi un meurtre de masse, même si elle est vide
de ses habitants. Un charnier de matériaux bruts destinés à construire une
structure qui aura du sens, ou un poème sans importance aucune en temps de
guerre. La maison en sa qualité de victime est la rupture de choses d’avec
leurs relations et d’avec les noms de sentiments, et d’avec le besoin qu’a la
tragédie de mener son éloquence à scruter la vie de l’objet. Dans chaque objet
il y a un être qui souffre, le souvenir de doigts, d’une odeur, d’une image. Et
les maisons sont tuées tout comme leurs habitants. Et la mémoire des objets est
tuée : pierre, bois, verre, fer, ciment sont dispersés en fragments brisés
comme des êtres vivants. Et coton, soie, lin, papiers, livres sont réduits en
pièces comme des mots proscrits. Plats, cuillères, jouets, disques, robinets,
tuyaux, poignées de portes, réfrigérateurs, machines à laver, vases pour
fleurs, pots d’olives et de cornichons, nourriture en conserve, tous brisés
comme leurs propriétaires. Sel, sucre, épices, boîtes d’allumettes, pilules,
contraceptifs, antidépresseurs, gousses d’ail, oignons, tomates, okra séché,
riz et lentilles sont écrasés et réduits en miettes tout comme leurs
propriétaires. Contrats de location, certificats de mariage, certificats de
naissance, factures d’eau et d’électricité, cartes d’identité, passeports,
lettres d’amour sont réduits en lambeaux comme les cœurs de leurs
propriétaires. Photographies, brosses à dents, peignes, cosmétiques,
chaussures, sous-vêtements, draps, serviettes volent dans toutes les directions
comme des secrets de famille diffusés bruyamment dans la dévastation. Toutes
ces choses sont une mémoire des gens qui ne les ont plus et des objets qui
n’ont plus les gens, détruits en une minute. Nos choses meurent comme nous,
mais elles ne sont pas enterrées avec nous.
Extrait de ‟ A River Dies of Thirst” (Une
rivière meurt de soif) de Mahmoud Darwish, considéré comme poète national palestinien.
Ressources (en anglais)
- “Soumoud”
(vidéo): https://youtu.be/g3R9E6T-rRU
- “Resisting Occupation, Constructing Peace” (vidéo) https://vimeo.com/68226996
- “Empire Files: Home Demolitions for Illegal Settlements Surging”
(vidéo) https://youtu.be/-sGSRLrE-is
- Jeff Halper, Obstacles to Peace: A Reframing of the
Israeli-Palestinian Conflict (livre) https://icahd.org/wp-content/uploads/sites/1/2017/07/Obstacles-to-Peace-May-2016.pdf
- Jeff
Halper, An Israeli in Palestine (London: Pluto Press, 2011).
Voici encore deux autres organisations qui se préoccupent des démolitions
de maisons :
- The
Mennonite Palestine Israel Network (MennoPIN) : Le réseau mennonite Palestine
Israël a pour objectif la recherche de la justice et de la paix pour les
habitants de Palestine et d’Israël selon une perspective mennonite : https://www.mennopin.org
- L'Office de
secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le
Proche-Orient (UNRWA - United Nations Relief and Works Agency for Palestine
Refugees in the Near East) a mis en place un “observatoire des démolitions” (“ Demolition
Watch”) qui enregistre les démolitions de maisons et de structures
palestiniennes et en mesure l’impact sur les Palestiniens : https://www.unrwa.org/demolition-watch
Traduit
par les Amis de Sabeel France
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