Addameer
– Non à la détention administrative !
Organisation
L’Association Addameer (‘conscience’ en arabe) de Soutien aux prisonniers et de Défense des
droits humains est une institution civile non-gouvernementale palestinienne de
soutien aux prisonniers politiques palestiniens détenus dans les prisons
israéliennes et palestiniennes. Créé en 1992 par un groupe de militants
soucieux des droits humains, Addameer
offre une assistance juridique gratuite aux prisonniers politiques, plaide en
faveur de leurs droits au plan national et international, et agit par des enquêtes,
des initiatives juridiques et des campagnes de solidarité pour mettre fin à la
torture et aux autres violations des droits des prisonniers.
Addameer a
lancé une campagne mondiale « Mettre
fin à la Détention Administrative » : http://www.addameer.org/Campaign/stop-administrative-detention. Elle
demande aux gens de se montrer solidaires des prisonniers politiques
palestiniens et de mettre fin à la politique de détention administrative. Elle
utilise le hashtag #StopAD. La principale revendication de la campagne est la
fin de la politique de détention administrative et la remise en liberté de tous
les détenus administratifs. Elle demande que tous les détenus administratifs
recouvrent leurs droits conformément au droit international.
Vous pouvez vous joindre à la
campagne contre la détention administrative :
-
en
organisant une manifestation ‘Mettre fin
à la détention administrative’ avec le matériel de campagne d’Addameer : affiches, graphiques,
relevés, déclarations, rapports, vidéos et statistiques.
-
en
écrivant à vos élus locaux et députés pour qu’ils demandent au gouvernement
israélien de cesser d’avoir recours à la détention administrative et de libérer
tous les détenus administratifs.
-
en
écrivant à un responsable israélien pour lui demander de libérer tous les
détenus administratifs et de mettre fin à la pratique de la détention
administrative. Contacts :
Military Judge Advocate General
Brigadier General Sharon Afek
Hakirya, Tel Aviv, Israel
Fax: +972 3 569 4526
Email: Mag@idf.gov.il
Salutation: Dear Judge Advocate General
Brigadier General Sharon Afek
Hakirya, Tel Aviv, Israel
Fax: +972 3 569 4526
Email: Mag@idf.gov.il
Salutation: Dear Judge Advocate General
Commander of the IOF – West Bank
Major-General Roni Numa
GOC Central Command
Military Post 01149, Battalion 877
Israel Defense Forces, Israel
Fax: +972 2 530 5741, +972 2 530 5724
Salutation: Dear Major-General Roni Numa
Major-General Roni Numa
GOC Central Command
Military Post 01149, Battalion 877
Israel Defense Forces, Israel
Fax: +972 2 530 5741, +972 2 530 5724
Salutation: Dear Major-General Roni Numa
Minister of Public Security Gilad Erdan
Kiryat Hamemshala
PO Box 18182
Jerusalem 91181, Israel
Fax: +972 2 584 7872
Kiryat Hamemshala
PO Box 18182
Jerusalem 91181, Israel
Fax: +972 2 584 7872
-
en
trouvant des récits publiés dans le cadre de la campagne Mettre fin à la Détention Administrative grâce au hashtag #StopAD
sur Facebook ou Twitter et en les partageant avec vos amis et votre famille. Invitez-les
à s’associer aux actions proposées ci-dessus.
Vous trouverez Addameer (en anglais) sur son site web http://www.addameer.org/. Ou sur
Facebook à l’adresse https://www.facebook.com/AddameerAssociation, sur Twitter à
https://twitter.com/Addameer ou sur YouTube : https://www.youtube.com/user/addameer21.
De quoi s’agit-il ?
La détention administrative est
une procédure qui permet à l’armée israélienne de mettre indéfiniment en
détention des gens sur la base d’informations secrètes sans les mettre en
accusation ni leur permettre d’être jugés. Bien que la détention administrative
soit utilisée de façon presqu’exclusive pour mettre en détention des
Palestiniens des territoires occupés (Cisjordanie, Jérusalem-Est et Bande de
Gaza), des citoyens israéliens et des étrangers peuvent également être mis en
détention administrative par Israël. Cependant 9 colons israéliens seulement ont
été mis en détention administrative.
Depuis le début de l’occupation
israélienne en 1967, les forces israéliennes ont arrêté plus de 800 000
Palestiniens, soit plus de 20% de la population palestinienne, dont une
majorité d’hommes. Environ 40% des hommes palestiniens ont ainsi été arrêtés. Le
recours à la détention administrative n’a cessé d’augmenter depuis l’éclatement
de la seconde intifada en septembre 2000.
Le cas de Thabet Nassar
Thabet Nassar, sa femme Rana et
leurs enfants ont été réveillés en pleine nuit par des bruits d’armes et d’explosions,
et ont constaté que plus de 40 soldats israéliens encerclaient leur maison dans
le village de Madama, près de Naplouse. Les soldats ont forcé la porte d’entrée
et envahi leur logement. Ils ont obligé les enfants terrorisés à tous s’assoir
dans une même pièce et ont emmené Thabet dans une autre, pleine de soldats.
L’agent de renseignement a alors commencé à interroger Thabet, tandis que les
soldats saccageaient les biens de la famille, y compris les chambres des
enfants et leurs jouets.
Les soldats déchiraient les
matelas avec des couteaux et démolissaient une partie des cloisons à coups de
masse. Ils détruisaient un à un tous les souvenirs de la famille. Leur
agressivité ne s’est pas arrêtée là : ils ont abattu tous les arbres et
détruit le jardin. L’un des enfants de Thabet, Yamen, qui avait alors 8 ans, a
demandé à l’agent de renseignement s’il pouvait dire au revoir à son père. Mais
l’agent l’a menacé et hurlé qu’il le battrait s’il sortait de la chambre.
Après deux heures passées à
saccager la maison, les soldats ont bandé les yeux à Thabet, l’ont menotté et
emmené, sans donner à la famille les raisons de son arrestation ni le lieu de
sa détention. Ce n’est que le troisième jour que ses interrogateurs l’ont
informé qu’un ordre de détention administrative avait été émis contre lui. Ils l’ont
interrogé sur ses engagements politiques et ses activités militaires, et accusé
de provocations par Facebook, …alors que Thabet n’avait même pas de compte
Facebook. Il a contesté l’ensemble des accusations portées contre lui.
Le commandant militaire de
l’occupation a ensuite émis un ordre de détention administrative de six mois à
l’encontre de Thabet Nassar. Il a ensuite été libre durant six mois au cours
desquels il a été interrogé par le service des renseignements des forces d’occupation
et a reçu de nombreuses menaces d’arrestation. Il a passé un total de 12 ans et
demi dans les prisons et centres de détention israéliens, la plupart du temps
en détention administrative.
Lors de presque toutes les
auditions, l’administration militaire l’accusait d’être impliqué dans des
activités militaires du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP),
sans apporter la moindre preuve car le dossier de détention de Thabet était
secret. Et chaque fois que la période de détention de Thabet arrivait à son
terme, elle a été renouvelée pour une nouvelle période de six mois.
Les forces d’occupation ont
recours à la détention administrative quand elles n’arrivent pas à prouver les
accusations portées contre un détenu. Si Thabet représentait vraiment une
menace pour la sécurité de l’État, pourquoi ne pas lui avoir clairement dit ce
dont on l’accusait ? Il s’est toujours vu refuser un jugement honnête et n’a
jamais connu les raisons de son arrestation. C’est une forme de torture
psychologique contraire aux normes internationales.
Thabet et Rana se sont mariés en
2007. Ils ont quatre enfants : Yamen (9 ans), Amal (7 ans), Maïs (3 ans),
et Ahmad né après l’arrestation de son père. Les parents de Thabet avaient
l’habitude de lui rendre visite en prison, et emmenaient quelquefois Yamen et
Amal avec eux. Rana dit : « J’ai de la peine pour Maïs, car elle est
trop jeune pour accompagner ses grands-parents sur une si grande distance, et
elle n’a pas vu son père depuis le jour de son arrestation. Il a passé 7 mois
avec elle, elle avait l’habitude de le voir. Il a été très dur pour Maïs de
comprendre pourquoi son père avait soudain disparu sans lui avoir donné
d’explications. »
Une version complète de l’histoire de Thalet a été diffusée
par Addameer sur http://www.addameer.org/prisoner/thabet-nassar
Action
Allez sur le site web de Kumi ou
sur ce lien et
choisissez le nom d’une personne qui a ainsi été mise en détention. Et « Souvenez-vous des prisonniers comme
si vous étiez en prison avec eux, et de ceux qui sont maltraités puisque vous
aussi vous avez un corps » (Hébreux 13.3). Bandez-vous les yeux
pendant 15 ou 30 ou 60 minutes. Ne parlez pas, ne mangez pas, ne buvez pas. Rendez-vous
bien compte que vous pouvez mettre fin à cet exercice quand vous voulez, mais
ce prisonnier, détenu par des autorités qui ne respectent pas le droit, ne peut
pas se payer ce luxe. Comment ressentiriez-vous cela ? Quel impact cela
aurait-il sur votre vie de famille ?
Ecrivez ensuite dans une lettre
de solidarité ce que vous ressentez et comprenez de la détention administrative
et des traitements inhumains que subissent les détenus. Diffusez-la sur
Facebook, Twitter ou Instagram. Exprimez bien clairement, dans votre message,
votre situation de privilégié.e, en écrivant par exemple : « Je peux
interrompre cet exercice à tout moment, mais les prisonniers en détention
administrative ne le peuvent pas. » Vous pourriez joindre une photo
de vous-même les yeux bandés. Ajoutez à votre message un lien vers le site web
de Kumi Now avec les hashtags
#StopAD, #KumiNow, et #Kumi26.
Cette démarche peut se faire
individuellement ou en groupe, chez soi ou dehors. Si c’est fait en groupe,
partagez vos sentiments avec ceux qui vous entourent avant d’écrire, ou après.
L’objectif est d’aider les gens à comprendre que la détention administrative
n’est pas un emprisonnement ordinaire sous un autre nom, mais un système qui maltraite
et qui torture, et qui ne peut être accepté par aucune société.
Un texte : Lettre de la prison de Birmingham, par le Dr Martin Luther King Jr.
On pourrait bien me demander :
« Comment pouvez-vous prôner d’enfreindre certaines lois et d’en respecter
d’autres ? » C’est qu’il y a deux sortes de lois : les
justes et les injustes. Je serais le premier à recommander d’obéir aux lois
justes. C’est une responsabilité morale, pas seulement une obligation légale. Mais
nous avons aussi la responsabilité morale de désobéir aux lois injustes. Je dirais
avec Saint Augustin qu’« une loi injuste n’est pas une loi du tout. »
Quelle est la différence entre
les deux ? Comment peut-on décider qu’une loi est juste ou qu’elle est injuste ?
Une loi juste est un code établi par l’homme et qui est en accord avec la loi
morale, ou la loi de Dieu. Une loi injuste est un code qui n’est pas en
harmonie avec la loi morale. Pour le dire dans les termes de Saint Thomas
d’Aquin : une loi injuste est une loi humaine qui ne se fonde pas sur la
loi éternelle et la loi naturelle. Toute loi qui grandit la personne humaine
est une loi juste. Toute loi qui dégrade la personne humaine est une loi
injuste. Tous les statuts de ségrégation sont injustes, parce qu’ils
pervertissent l’âme et portent atteinte à la personne. Ils donnent à celui qui
pratique la ségrégation un faux sentiment de supériorité, et à celui qui en est
la victime un faux sentiment d’infériorité. Pour employer les mots du
philosophe juif Martin Buber, la ségrégation substitue une relation ‟Je-ça” à
la relation ‟Je-tu” et finit par reléguer des personnes au statut de choses.
Par conséquent la ségrégation n’est pas seulement malsaine aux plans politique,
économique et sociologique : elle est fausse moralement, elle est entachée
de péché…
Extrait de ‟Lettre d’une prison de Birmingham” de Martin
Luther King Jr, pasteur et militant qui est devenu le représentant le plus connu
du mouvement américain pour les droits civils.
Ressources (en
anglais)
La
campagne d’Addameer « Mettre fin à la Détention Administrative »
ainsi que son « Appel à agir »
est disponible sur http://www.addameer.org/Campaign/stop-administrative-detention.
Vidéos :
“Life on Hold: The Policy of Administrative Detention”,
de Addameer : https://youtu.be/gpu875Zpkto
“Interview with Majeda Fidda, Former Administrative
Detainee” de Addameer : https://youtu.be/OQmhk8Z37ek
“Administrative Detention in the Occupied Palestinian
Territory” de Addameer : https://youtu.be/x2LPNt2UfE0
Rapports :
“A Legal Analysis Report: Administrative Detention in
the OPT”, de Addameer : http://www.addameer.org/sites/default/files/administrative_detention_analysis_report_2016_1.pdf
Autres informations :
“Induced desperation: the psychological torture of
administrative detention”, une fiche d’information : http://www.addameer.org/publications/induced-desperation-psychological-torture-administrative-detention
‘Defense
For Children International – Palestine’ http://www.dci-palestine.org :
donne surtout des informations sur des enfants en détention.
Traduit par les
Amis de Sabeel France
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