Kumi Now Année 2 Semaine 28 : du 28 avril au 4 mai 2020


Kumi Now Année 2 Semaine 28 : du 28 avril au 4 mai 2020
MADA : Centre Palestinien pour le Développement et les Libertés
Les journalistes palestiniens sont régulièrement l’objet de menaces de censure et de violences. De façon exaspérante cette censure est aidée et encouragée par des géants de la technologie comme Facebook, Twitter et YouTube. Le Centre Palestinien pour le Développement et les Libertés MADA lutte pour la liberté de parole et pour une presse libre et indépendante en Palestine. Voici ce qu’il vous faut savoir et ce que vous pouvez faire pour que nous puissions réagir et nous lever (Kumi !) ensemble.
Organisation
Le Centre Palestinien pour le Développement et les Libertés MADA a été créé en 2006 lorsqu’un groupe de « citoyens et journalistes » visionnaires et passionnés ont mis leurs forces en commun pour promouvoir et défendre le droit à la liberté d’expression et d’opinion. Pendant les deux premières années, MADA était exclusivement animé par des militants et des bénévoles qui estimaient qu’il était temps de changer les choses. Leur but était de venir en aide aux journalistes qui subissaient quantité de contraintes et d’oppressions dans l’exercice de leur activité professionnelle.
MADA est une organisation non-gouvernementale indépendante et à but non lucratif. Le Centre, dont le siège est à Ramallah, est actif dans l’ensemble des territoires palestiniens. Il travaille quotidiennement au développement des médias palestiniens et à la promotion et défense des libertés des médias et de la liberté d’expression.
MADA se tient aux côtés des journalistes palestiniens pour surveiller et signaler toutes les violations de leurs droits, leur permettre d’élever la leur et cesser de s’autocensurer. Il leur offre des conseils juridiques, défend leur droit à la liberté d’expression et d’opinion ainsi que leur droit d’accès à l’information. Il contribue ainsi au développement des médias palestiniens et à la promotion de la démocratie dans la société palestinienne.
Le développement de MADA s’insère dans un processus continu d’identification et d’étude des défis et des manques dans l’accès aux services des médias, et dans la protection de leurs données. Bref, le but de MADA est un service de médias libre et professionnel en Palestine.
MADA vous encourage à entrer dans son projet en faisant pression sur le gouvernement israélien afin de mettre fin à la politique de surveillance de la presse et des journalistes palestiniens, et d’annuler la loi Facebook israélienne qui permet à Israël de fermer toute page et tout rapport contestataire, palestiniens et autres.
Vous trouverez le Centre Palestinien pour le Développement et les Libertés en anglais sur son site web http://www.madacenter.org, sur Facebook https://m.facebook.com/MadaCenterPS/ , Twitter https://twitter.com/mada_pal et YouTube http://www.youtube.com/madacenter1.
La situation 
Dans la première moitié de 2018, on a pu constater un accroissement significatif du nombre des violations de la liberté des médias en Palestine. Le meurtre des deux journalistes Yasser Murtaja et Ahmed Abu Hassan par des soldats de l’armée israélienne d’occupation alors qu’ils couvraient la Grande Marche du Retour est sans aucun doute le témoignage le plus sérieux et le plus évident de la façon dont les forces israéliennes d’occupation et les autorités israéliennes traitent les journalistes et les médias en Palestine.
Au cours de la première moitié de cette année 2018, il y a eu un total de 208 attaques israéliennes contre la liberté des médias de Palestine, soit une augmentation de 64% par rapport à la même période de 2017 où l’on avait compté 127 attaques. La gravité de ces attaques physiques ne réside pas seulement dans leur nombre mais aussi dans leur forme : 62 journalistes ont été touchés par des tirs à balles réelles, des balles en caoutchouc et des bombes lacrymogènes directement tirées sur eux. Plusieurs de ces journalistes ont été atteints par des balles explosives, qui ont tué deux d’entre eux.

Négligeant les droits conférés par le droit international aux médias et aux journalistes, entre autres le droit à la protection et à l’immunité qui leur permet d’exercer librement leur activité, les autorités israéliennes ont fait des journalistes des cibles pour leurs soldats et leurs snipers. Ils font cela pour masquer les crimes commis par l’armée israélienne contre des manifestants palestiniens pacifiques qui ont participé à ces marches, et pour empêcher les voix palestiniennes de se faire entendre au niveau mondial.
Les meurtres de Yasser Murtaja et d’Ahmed Abu Hussein s’ajoutent à 41 autres meurtres de journalistes commis depuis 2000 par les forces d’occupation israéliennes en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza. 17 journalistes ont été tués rien qu’au cours des attaques de 2014 sur Gaza. Des douzaines de journalistes, hommes et femmes, ont été blessés au cours de ces mêmes attaques, et plusieurs sont restés handicapés à vie.
Le Centre Palestinien pour le Développement et les Libertés MADA estime que l’augmentation du nombre et la gravité des crimes commis par les soldats et les autorités de l’occupation israélienne contre les médias et les journalistes palestiniens sont directement liés à l’impunité des membres de l’armée d’occupation et de ses officiers. Il est rare en effet que les soldats qui commettent des crimes contre des Palestiniens soient sanctionnés. Cela a encouragé les forces d’occupation israéliennes à continuer à commettre de tels crimes, au point que ceux-ci sont devenus la nouvelle normalité.
L’histoire de Yasmine Akram Al-Na’ouq, photographe indépendante
Le 14 mai 2018, la photographe indépendante Yasmine Akram Al-Na’ouq, âgée de 24 ans, a reçu une balle dans le dos et a été touchée par une bombe lacrymogène alors qu’elle couvrait les évènements de la Marche du Retour à l’est de Jabalia dans la Bande de Gaza.
D’après l’enquêteur de MADA sur le terrain, Yasmine portait son uniforme de presse et s’était approchée à environ 200 mètres de la clôture frontalière pour couvrir les évènements de la Marche du Retour. Alors qu’elle avançait en photographiant des douzaines de manifestants dans ce secteur, elle ne s’était pas rendue compte qu’elle s’était rapprochée à environ 50 mètres de la clôture frontalière. Les soldats stationnés près de celle-ci ont alors déclenché un brutal tir de barrage à balles réelles. Une balle a frappé la journaliste dans le dos alors qu’elle prenait une vidéo avec sa tablette. La tablette lui échappa des mains et se brisa. Elle venait à peine d’appeler à l’aide qu’un petit drone lança une trentaine de bombes lacrymogènes dont deux l’atteignirent dans le dos, l’une au milieu du dos, l’autre sur le côté.
Yasmine dit qu’elle a alors perdu conscience et ne s’est réveillée qu’en arrivant au poste médical de terrain dans le secteur Est de Jabalia, où elle entendit le médecin dire qu’il fallait la transporter à l’hôpital Al-Awda. Elle reperdit rapidement connaissance pour ne revenir à elle que tard dans la nuit à l’hôpital Al-Awda, alitée et entourée de sa famille.
Yasmine put quitter l’hôpital à 15h30 le lendemain, le 15 mai donc, avec la recommandation du médecin d’éviter tout mouvement car cela risquait d’aggraver sa blessure. Le médecin lui demanda également de passer un scanner car il craignait que les os aient aussi été atteints. Mais en raison de l’affluence à l’hôpital Al-Shifa de gens blessés lors de ces pacifiques Marches du Retour, il lui fallut attendre jusqu’au 7 juin pour passer ce scanner. Elle dit souffrir encore aujourd’hui de difficultés respiratoires et de maux de tête dus à l’inhalation de gaz, ainsi que d’une extrême fatigue et de douleurs dans son dos.
Action
Lorsque la vérité et l’expression de désaccords sont réprimées, la meilleure réponse consiste à exprimer ses désaccords plus fortement encore et à diffuser la vérité plus largement. Facebook, Twitter et YouTube ont coopéré avec le gouvernement israélien pour contrôler et censurer les contenus en ligne palestiniens. Cette censure a limité la possibilité des militants et des organisations palestiniennes de défense des droits humains de s’exprimer ouvertement et librement comme le permet le droit international. Il n’existe bien sûr aucun accord semblable qui permettrait à la Palestine de contrôler et de censurer des personnes et des organisations israéliennes.
Pour cette raison, engagez-vous à diffuser chaque jour de cette semaine au moins un des bons et éclairants reportages ou articles de presse palestiniens publiés en anglais par :
Ø  +972 Magazine : https://972mag.com/
Ø  Mondoweiss : https://mondoweiss.net/
Ø  The Palestine Chronicle : http://www.palestinechronicle.com
Ø  This Week in Palestine : https://www.thisweekinpalestine.com/
Quand vous diffuserez ces articles sur vos réseaux sociaux, merci d’ajouter un lien vers cette page du site web de Kumi Now avec les hashtags #KumiNow et #Kumi28.
Voici une liste d’articles en anglais que vous pourriez lire et partager :
Un texte : L’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
MADA se réfère aux principes des Nations Unies sur les Droits Humains, et en particulier au droit à la liberté d’opinion et d’expression telle qu’elle est définie à l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme : « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. »
Ressources, en anglais
Rapports :
“The PCHR’s Silencing the Press: Document about Israeli Forces’ Attacks Against Media Workers and Media Institutions in oPt”: Rapport “La presse bâillonnée”, du Centre palestinien pour les Droits humains, sur les attaques des forces israéliennes contre les travailleurs et les organisations de médias en Palestine occupée : http://pchrgaza.org/en/wp-content/uploads/2016/10/Silencing-the-Press-2016.pdfhttps://www.middleeastmonitor.com/20180419-armed-with-a-camera-in-gaza-who-is-yaser-murtaja/
“#Palestine 2017 Report: Palestinian online content targeted through mass surveillance, digital occupation and biased content moderation” : Rapport 2017 de l’organisation 7amleh sur la surveillance des documents palestiniens mis en ligne et l’occupation digitale de la Palestine : http://7amleh.org/2018/04/03/press-release-palestine-2017-report-palestinian-online-content-targeted-through-mass-surveillance-digital-occupation-and-biased-content-moderation/
Articles :
“Armed with a Camera in Gaza: Who is Yaser Murtaja?” : Armé d’une caméra à Gaza : Qui est Yaser Murtaja ?, de Middle East Monitor : https://www.middleeastmonitor.com/20180419-armed-with-a-camera-in-gaza-who-is-yaser-murtaja/
“Palestine: IFJ accuses Israeli authorities of lies and cover-up” : La Fédération internationale de journalistes accuse les autorités israéliennes de mensonge et de tentatives d’étouffement : http://www.ifj.org/nc/news-single-view/backpid/1/article/palestine-ifj-accuses-israeli-authorities-of-lies-and-cover-up/
“60 Attacks against Media Freedoms in Palestine during June” : 60 attaques contre la liberté des médias, de MADA : http://www.madacenter.org/report.php?lang=1&id=1802&category_id=13&year=2018
Sur la censure de ce qui est posté sur Facebook :
“Facebook Labels Palestinian Journalism ‘Hate Speech’” : Facebook accuse le journalisme palestinien de promouvoir la haine, de The Electronic Intifada : https://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/facebook-labels-palestinian-journalism-hate-speech
“Facebook Says It Is Deleting Accounts at the Direction of the US and Israeli Governments” : Facebook reconnaît avoir supprimé des comptes à la demande des gouvernements américain et israélien, de The Intercept : https://theintercept.com/2017/12/30/facebook-says-it-is-deleting-accounts-at-the-direction-of-the-u-s-and-israeli-governments/
“Facebook Shuts Down Palestinian Ruling Party’s Official Account” : Facebook ferme le compte officiel du Fatah, dans Times of Israel : https://www.timesofisrael.com/facebook-shuts-down-palestinian-ruling-partys-official-account/
“Palestinians Fight Facebook, YouTube Censorship” : Les Palestiniens dénoncent la censure exercée par Facebook et YouTube, de Al Jazeera : https://www.aljazeera.com/news/2018/01/palestinians-fight-facebook-youtube-censorship-180119095053943.html

Traduit par les Amis de Sabeel France

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