Femmes de
Gaza - Coalition des Femmes pour la Paix
La
crise humanitaire à Gaza est plus pénible encore pour les femmes qui y vivent.
La Coalition des Femmes pour la Paix s’efforce
de leur venir en aide. Elle est aujourd’hui l’une des grandes voix du mouvement
israélien pour la paix et réunit des femmes d’identités et d’origines très
diverses. Vous trouverez ci-dessous ce qu’il vous faut savoir sur la situation
et ce que vous pouvez faire pour que nous puissions nous lever (Koumi !) ensemble.
Organisation
La Coalition des Femmes pour la Paix est
une organisation de femmes qui se bat pour mettre fin à l’occupation israélienne
de la Palestine, libérer le peuple palestinien de l’oppression, créer une
société fondée sur les principes de justice et d’égalité et garantir une vie
digne à tous les habitants
d’Israël-Palestine.
La situation
Des associations
et institutions internationales lancent l’alarme depuis des années : malgré
l’aide que lui apporte la communauté internationale, Gaza est au bord d’une
crise humanitaire majeure. Maintenant déjà Gaza connait une crise de l’eau, une
pollution extrême, des manques d’électricité, un accès limité aux services de
santé et à l’éducation, et de grandes difficultés économiques.
Tout cela fait que la vie de l’ensemble des habitants de Gaza, des
femmes comme des hommes, est un combat quotidien pour la
survie. Cette situation est le résultat d’un siège qui dure depuis plus
de dix
ans et auquel se sont ajoutées de nombreuses
opérations
militaires sur la Bande ainsi que l’échec des tentatives de
reconstruction entre les diverses attaques.
La
Bande de Gaza est étroitement contrôlée par Israël et se trouve de ce fait sous
occupation. Et Israël persiste à refuser de remplir les obligations que lui demande
le droit international.
Et
en
tout cela,
les femmes rencontrent toute une série de problèmes propres à leur sexe. Vivant
sous occupation et en état de siège permanent, elles
souffrent à la fois de la violence de l’armée israélienne et de la violence de
leur propre société. Elles souffrent de manques en matière de soins de santé et
d’hygiène, en matière de besoins essentiels et en matière d’emploi. La lutte
contre la politique que mène Israël à l’égard de Gaza nous oblige à nous tenir à
leurs côtés dans leur lutte pour leurs droits dans leur propre société.
Au cours de la guerre de 2014, 299 femmes de Gaza ont été tuées. Seize étaient enceintes. Au moins 142 familles ont perdu au moins trois de leurs membres, et 700 femmes se sont retrouvées veuves. Environ 500 000 habitants ont perdu leur logement. 20% d’entre eux n’ont toujours pas de résidence permanente. Des organisations de droits humains du monde entier alertent sur la crise humanitaire imminente qui menace Gaza. Et malgré les tentatives de remise en état grâce à des financements étrangers, il est clair que la prochaine attaque d’Israël sur la bande de Gaza n’est qu’une question de temps. Cela a lourdement pesé sur toutes les tentatives de reconstruction de ces dernières années. Les restrictions imposées au commerce et le contrôle de l’économie ne sont qu’une façon de plus pour les autorités israéliennes d’imposer leur pouvoir et leur violence, et cela affecte tous les domaines de la vie. Ce n’est qu’après la levée du siège et la fin de l’occupation que nous pourrons vraiment commencer à restaurer les vies, les familles et l’économie.
Au cours de la guerre de 2014, 299 femmes de Gaza ont été tuées. Seize étaient enceintes. Au moins 142 familles ont perdu au moins trois de leurs membres, et 700 femmes se sont retrouvées veuves. Environ 500 000 habitants ont perdu leur logement. 20% d’entre eux n’ont toujours pas de résidence permanente. Des organisations de droits humains du monde entier alertent sur la crise humanitaire imminente qui menace Gaza. Et malgré les tentatives de remise en état grâce à des financements étrangers, il est clair que la prochaine attaque d’Israël sur la bande de Gaza n’est qu’une question de temps. Cela a lourdement pesé sur toutes les tentatives de reconstruction de ces dernières années. Les restrictions imposées au commerce et le contrôle de l’économie ne sont qu’une façon de plus pour les autorités israéliennes d’imposer leur pouvoir et leur violence, et cela affecte tous les domaines de la vie. Ce n’est qu’après la levée du siège et la fin de l’occupation que nous pourrons vraiment commencer à restaurer les vies, les familles et l’économie.
Voici quelques
propos tenus par des femmes de Gaza qui ont participé le 29 mars 2017 à notre
vidéoconférence ‟Femmes par-delà l’état
de siège” à Jaffa :
Noor
Swirki : « Le siège à des
incidences directes et indirectes sur la vie des femmes. Indirectement il impacte
la vie de toute la société, et la société rejette le fardeau sur les jeunes
femmes qui ont ainsi à supporter deux formes de pressions : celle d’une
société patriarcale qui ignore les rêves et les espoirs des jeunes femmes, et
celle d’une société qui subit un siège pesant. »
Ola
Amer Al-Jup : « Lorsque des
femmes palestiniennes ont perdu un mari, un père, un fils ou un frère lors de
la guerre de 2014, c’est le principal pourvoyeur de la famille qu’elles ont
perdu. Elles sont alors devenues elles-mêmes le principal pourvoyeur. Nous
demandons au monde entier de soulager les souffrances des femmes palestiniennes
de la Bande de Gaza. »
Hiba
Al-Danf : « La guerre de 2014 est
toujours présente dans la tête de toutes femmes palestiniennes, et affecte
quotidiennement leur énergie et leurs relations avec leur famille. Celles qui
ont subi une perte et celles aussi qui n’en ont pas subie craignent toutes de
se trouver un jour en situation de deuil. »
Un récit :
Aya Bsheer, habitante de Gaza
Mon
militantisme est politique, social et culturel. L’un des principaux défis
auxquels je fais face est tout simplement de vivre à Gaza, assiégée depuis plus
de sept ans maintenant. À cause du blocus je n’ai pas pu profiter de plusieurs
occasions de voyager et d’étudier à l’étranger. Ce blocus est catastrophique,
non seulement pour mon autonomie et ma liberté de mouvement, mais aussi pour
mon développement intellectuel et culturel. J’ai plein d’ambitions, mais ce que
nous impose le blocus, la guerre que nous avons connue et l’occupation à la
fois directe et indirecte m’empêchent de réaliser ce que je souhaite.
Je
milite en faveur de la campagne de Boycott,
Désinvestissement et Sanctions contre Israël, internationalement connue
comme BDS. Je me suis engagée dans la
campagne immédiatement après l’attaque de 2008-2009 contre Gaza. C’est surtout
le sentiment d’impuissance que j’ai éprouvé pendant la guerre qui m’y a poussé.
Je considère la campagne de boycott comme une arme de résistance et un moyen de
montrer au monde le vrai visage d’Israël.
Je
voudrais insister sur la nécessité de mettre fin à l’occupation, parce qu’elle
est illégale. Je ne pense pas qu’y mettre fin apporterait automatiquement une
solution au conflit israélo-palestinien. Il nous faudra encore parler du retour
des réfugiés. Personnellement, je soutiens l’idée de vivre dans un seul État, démocratique et laïque
pour tous, sans distinction de race, de religion ou de sexe. J’aimerais aussi
voir une certaine vie culturelle à Gaza : nous n’avons pas de théâtres
ici, ni de cinémas, ni de concerts…
Lors
des attaques contre Gaza je militais à un niveau individuel et me consacrais à
de l’aide humanitaire pendant les « cessez-le feu humanitaires », le
plus souvent violés par l’armée israélienne pour tuer encore plus de gens.
J’écrivais
aussi en anglais sur ce que je vivais, sur la réalité qui était la nôtre, et je
diffusais cela par internet pour que le monde puisse connaître ce qu’était la
vie à Gaza sous les frappes aériennes et au milieu de toutes les destructions.
Je ne
pense pas qu’il y ait une seule personne à Gaza qui n’ait pas souffert au cours
de la guerre. Nous avons tous souffert, au moins psychologiquement, même si
nous essayions quelquefois de ne pas le laisser voir. Lors de la dernière
attaque, j’ai perdu plusieurs amies et parents. D’autres se sont trouvées
handicapées, ou sans domicile après la destruction de leur logement, tandis que
d’autres amies encore perdaient leur emploi à la suite du bombardement de leur lieu
de travail…
Nous
habitons la ville de Deir al-Balah, au centre de la Bande de Gaza. C’est
pourquoi beaucoup de parents étaient venus chercher refuge dans notre maison,
même si elle n’était plus sûre. Aucun endroit n’était sûr à Gaza, et il n’existe
aucun lieu à Gaza aujourd’hui qui n’ait connu destructions et souffrances. Il
n’y a toujours ni électricité, ni eau potable, ni médicaments d’urgence ni infrastructures.
Des milliers de maisons restent détruites. Et le comble, c’est que personne ne
peut quitter la Bande ! L’éducation aussi va mal, et le chômage n’a cessé
d’augmenter.
Les
défis ne manquent pas, ni les pressions sociales pour gêner ou arrêter mes
divers engagements. Mais je considère que c’est surtout l’occupation qui alimente
ces pressions. Si Gaza n’était pas assiégée comme elle l’est, cela fait
longtemps que j’aurais pu me rendre ailleurs en Palestine pour y travailler et y
être indépendante. La situation actuelle ne fait qu’augmenter la pression
sociale, et cela me déprime.
Lorsque je milite à Gaza, je ne me heurte pas
directement à l’occupation mais elle est là, tapie dans chaque coin de la Bande. Elle nous agresse à distance. Même s’il n’y a pas d’engagement
direct, elle est une entrave à notre vie et à notre activité.
Publié par la
Coalition des Femmes pour la Paix dans « Voici ce qui s’est passé :
Témoignages de femmes qui défendent les droits humains et résistent à
l’occupation israélienne » : http://www.coalitionofwomen.org/wp-content/uploads/2017/07/WHRD-english-web.pdf
Action
Remplacez
sur votre compte Facebook et tous vos médias sociaux le nom de votre localité
par celui de Gaza pendant une semaine,
et joignez-y une photo qui demande « Ouvrez Gaza », …en solidarité
avec les gens qui y vivent réellement. Vous pourriez aussi partager sur les
réseaux sociaux l’une des courtes vidéos proposées ci-dessous comme Ressources.
Et n’oubliez pas le lien avec cette page du projet Kumi et avec la page web de la Coalition
des Femmes pour la Paix (CWP, en anglais de préférence !). Avec les hashtags #OpenGaza,
#KumiNow, et #Kumi20.
Un poème de
Suheir Hammad : “Gaza”
un grand miracle s’est produit ici
une fête des
lumières
une coulée de
plomb sur des enfants
et une armée qui faisait
la fête le jour de l’épiphanie
je ne sais rien, sous le soleil, du mur
dont personne ne parle
certains doivent
mourir enveloppés dans un tapis de pétrole en fleurs
sans la moindre
couverture médiatique
j’ai connu l’Armageddon au quotidien
une échelle
abandonnée
six chandelles brûlent
toute une maison
un cheval attaché à
la fumée
certains doivent
mourir pour le faire savoir
cri ininterrompu, fleuve au courant
puissant, mémoire plus longue que des vies
les vivants
veulent mourir dans leur pays
pas de portes ouvertes pas de mers
ouvertes pas de mains ouvertes
le cœur qui
déborde, cinq filles enveloppées de blanc
chaque jour jihad
chaque jour
confiance surmontant la peur
chaque jour un miroir
de feu
les vivants
veulent mourir avec leur famille
la fille perd des membres son frère
ramasse des bras
certains doivent
mourir pour ne pas mourir
des enfants sur le sol de l’hôpital la mère
à côté d’eux
le père en état de
choc voilà ma famille
je les ai manqués
voilà ma famille dont je
n’ai pas redressé
la tête je les ai enterrés
ma famille que
vais-je faire maintenant ma famille est
pain
un poisson un
peuple taillé en pièces
voilà qu’une soif vole la vie
voilà une faim un
hiver dans l’hiver
certains doivent mourir pour apporter
le salut
je suis venu aux
temps de la fin toujours présents
la femme a perdu des parents ses
enfants et crie
ma sœur j’ai perdu
ma sœur je veux mourir
les yeux de ma
sœur étaient miel sa voix source
je ne peux
supporter cela dieu seul dieu seul ma sœur
des infirmiers tués des écoles frappées
des convois bombardés
les blessés se
meurent les morts sont enterrés en trois
heures les gens
prient ensemble et maudissent les gens
pleurent
bruyamment et en silence toujours trop fort pas assez
certains doivent mourir parce qu’ils
sont d’à côté
certains doivent
mourir parce que c’était écrit
aucune armée ne s’excuse ne s’est
jamais
excusée l’autorité
poursuit l’assemblée de papier
l’occupation
s’installe plus profondément
un grand miracle ici
les vivants
meurent et les mourants vivent
une fête de lumières
une bande une
terre un brasier
la mer un miroir
de feu
une coulée de plomb sur des enfants
leurs têtes arrachées
de leurs épaules roulent dans les rues
leurs coiffures
tournent dans les mains
une armée qui fête le jour de l’épiphanie
qui fait entrer
l’avenir dans l’histoire
qui porte des torches
dans des femmes
Suheir Hammad est poétesse, auteure et militante. Née
en Jordanie elle est la fille de deux réfugiés palestiniens. On peut voir
Suheir Hammad produire sa Suite de Gaza au Festival palestinien de littérature :
https://www.youtube.com/playlist?list=PL24665C51CAFAC0DB. On peut également voir une vidéo de sa prestation à
la conférence TED sur : https://blog.ted.com/text-of-what-i-will-by-suheir-hammad/.
Ressources (en anglais)
“No Way Out :
Women Trapped in Gaza Away from Their Homes and Partners” de B’Tselem : https://www.btselem.org/gaza_strip/20180308_women_trapped_in_gaza
“Palestine (State of) 2016/2017” de Amnesty
International : https://www.amnesty.org/en/countries/middle-east-and-north-africa/palestine-state-of/report-palestine-state-of/
“Israel/Palestine
Events of 2016” de Human Rights Watch: https://www.hrw.org/world-report/2017/country-chapters/israel/palestine
“Women Beyond
the Siege” (ensemble d’articles) de Coalition
of Women: http://www.coalitionofwomen.org/english-women-beyond-the-siege-collection-of-articles/?lang=en
“This is What Happened”, de Coalition of Women: http://www.coalitionofwomen.org/3969-2/?lang=en
Vidéos
de femmes traitant de ce qu’est la vie sous occupation israélienne, de CWP (en anglais) :
“Jazzing from
Susya”: http://www.coalitionofwomen.org/english-jazia-from-susya-talking-about-the-reality-of-living-under-israeli-occupation/?lang=en
“Najiyeh from
the Jordan Valley” : http://www.coalitionofwomen.org/%d7%a0%d7%90%d7%92%d7%99%d7%99%d7%94-%d7%9e%d7%91%d7%a7%d7%a2%d7%aa-%d7%94%d7%99%d7%a8%d7%93%d7%9f-%d7%9e%d7%a1%d7%a4%d7%a8%d7%aa-%d7%a2%d7%9c-%d7%94%d7%97%d7%99%d7%99%d7%9d-%d7%aa%d7%97%d7%aa/?lang=en
Autres
vidéos (également en anglais) :
“Voices from
Gaza: Women at Work, the Balch Falestin Plant” de B’Tselem : https://youtu.be/yoegHIjbf0M
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