Kumi Now - Semaine 51 : le Centre Palestinien des Droits Humains


Kumi Now Semaine 51 : du 6 au 12 octobre 2019
Le Centre Palestinien pour les Droits Humains

Les violations des droits humains en Israël et en Palestine ont fait l’objet d’informations précises de la part des Nations Unies, de Human Rights Watch, d’Amnesty International et d’autres organisations depuis des décennies. Et pourtant ces violations se poursuivent. Au plan local, le Centre Palestinien pour les Droits Humains (CPDH, ou PCHR en anglais) lutte pour que les droits humains soient rétablis pour tous les citoyens des territoires occupés. Voici ce qu’il vous faut savoir sur ces violations des droits humains et ce que vous pouvez entreprendre pour que nous puissions nous lever (Kumi !) ensemble.
Organisation
Le Centre Palestinien pour les Droits Humains est une ONG (organisation non-gouvernementale) basée à Gaza. Elle se consacre à la protection des droits humains, à la promotion du droit et à la défense des principes démocratiques dans les territoires palestiniens occupés. Le Centre a été créé en 1995 par un groupe de juristes palestiniens et de militants des droits humains en vue de :
·      Défendre les droits humains et promouvoir le droit conformément aux normes internationales.
·      Créer et développer des institutions démocratiques et une société civile agissante, tout en faisant la promotion d’une culture démocratique au sein de la société palestinienne.
·      Soutenir toutes les actions visant à donner au peuple palestinien la possibilité d’exercer ses droits inaliénables en matière d’autodétermination et d’indépendance, conformément au droit international et aux résolutions des Nations Unies.
Le Centre agit en relevant les violations des droits humains et en menant des enquêtes à leur sujet, en apportant une aide juridique et des conseils aux personnes et aux groupes, et en publiant des articles sur la question des droits humains et du respect du droit. Le Centre donne aussi son avis sur des projets de loi en Palestine et pousse à l’adoption d’une législation qui prenne en compte les règles internationales en matière de droits humains et les principes démocratiques fondamentaux. Lorsque vous vous serez informés sur les violations des droits humains à l’encontre des Palestiniens, le Centre Palestinien pour les Droits Humains vous invite à vous impliquer en :
·         devenant un militant de votre Campagne locale de Solidarité avec la Palestine : Les Campagnes de Solidarité sont des organisations mondiales avec un objectif local. Elles militent pour sensibiliser le public à l’épreuve des Palestiniens et développer une prise de conscience à ce sujet. En participant à votre Campagne locale vous pourrez vous engager dans des plaidoyers, organiser des évènements et même devenir des témoins directs de ce qui se passe sous l’emprise des Forces israéliennes d’occupation.
En France, vous pourrez contacter palestine@noos.fr. D’autres adresses sont disponibles dans d’autres pays : vous pouvez demander des renseignements à pchr@pchrgaza.org.
·         vous investissant dans la traduction en d’autres langues de ce que fait le Centre palestinien pour les droits humains : lui-même traduit déjà beaucoup de nos rapports en espagnol, et quelques-uns en italien et en français. Mais nous voudrions informer de nouveaux groupes de ce que nous faisons. Pour savoir comment vous impliquer dans la traduction des documents du Centre, veuillez nous adresser un email à pchr@pchrgaza.org.
Vous pouvez trouver le Centre Palestinien pour les Droits Humains sur son site web http://pchrgaza.org/en/. Vous pouvez aussi le trouver sur Facebook à https://www.facebook.com/pchrgaza/, sur Twitter à https://twitter.com/pchrgaza, ou sur YouTube à https://www.youtube.com/user/pchrgaz. Vous pouvez rejoindre sa liste d’adressage en envoyant un e-mail à request@pchrgaza.org. Écrivez simplement “subscribe” dans la ligne ‘subject’.

La situation
Depuis 1994 les territoires palestiniens occupés sont vaguement gouvernés selon les principes et les institutions créées par les Accords d’Oslo de 1994 signés entre l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) et Israël. Après avoir procédé à une évaluation juridique approfondie de la situation des droits humains dans les territoires palestiniens occupés depuis la mise en œuvre de ces Accords d’Oslo, le CPDH est arrivé à la conclusion que les valeurs fondamentales des Droits humains n’ont pas vraiment été prises en compte dans les structures mises en place, et que ni les Accords d’Oslo ni les négociations politiques qui ont suivi ne mettront en question l’occupation israélienne et les violations des droits humains qu’elle entraîne.
Dans les années qui ont suivi Oslo, les colonies et les installations militaires israéliennes se sont considérablement développées et ont renforcé leur présence dans les territoires occupés, et le régime d’apartheid avec les séparations et discriminations entre Israéliens et Palestiniens qu’il entraîne a été renforcé. Le résultat en a été que, tant pour les Palestiniens qui habitent dans les territoires occupés que pour les autres, aucun progrès n’a été constaté ni en matière de droits humains ni au plan de la situation politique. Les problèmes liés à la détérioration constante des droits humains dans les territoires palestiniens occupés ont accru le besoin d’une société civile forte animée par des idéaux démocratiques de droits humains, des institutions démocratiques et un système juridique juste.  
Selon une déclaration de principes du Centre palestinien pour les Droits humains, sur http://www.ohchr.org/EN/Countries/MENARegion/Pages/PSIndex.aspx
L’histoire de Hani Bassam Qdieh
‟Je rêvais d’avoir une enfance normale et de vivre libre, dans l’aisance et en bonne santé” nous déclare Hani Bassam Odieh quand il se met à parler de sa vie. Hani est un résident de Khan Yunès âgé de 21 ans, et l’aîné de ses frères et sœurs. Il a commencé à souffrir à l’âge de 5 ans lorsqu’on lui a diagnostiqué un cancer du système respiratoire et une otite moyenne. Comme les ressources médicales de la Bande de Gaza ne permettent pas d’appliquer le traitement de pointe que son cas exige, celui-ci a été transmis à l’hôpital Assuta de Tel Aviv en 2016. Jusqu’à ce jour son permis de sortie pour traitement médical a été refusé par la puissance occupante : pour des raisons de sécurité.
Hani avait été traité par chimiothérapie et radiothérapie à l’hôpital Hadasa de Jérusalem en 2005, ce qui avait endommagé son nerf facial droit. Il en souffre depuis. ‟Dans la situation où je me trouvais, j’ai éprouvé beaucoup de difficultés au cours de ma croissance et, jeune enfant, je reprochais à mes parents de ne pas me traiter comme les autres enfants. J’avais du mal à parler et aussi des problèmes de vue, et j’ai donc grandi dans l’isolement parce que je ne pouvais pas me mêler aux autres enfants.” C’est ainsi que Hani raconte comment sa situation médicale a affecté son enfance.
Il y a environ un an, les médecins ont décidé que Hani devait passer un scanner de la zone de la tumeur avant une importante intervention chirurgicale, afin de déterminer l’étendue de la tumeur et d’en déduire l’intervention chirurgicale et le traitement à effectuer. ‟Les médecins m’ont dit qu’il me fallait un suivi médical permanent et une intervention chirurgicale dans un hôpital spécialisé sur le septième nerf de mon visage, où se situe la tumeur” raconte Hani. Du fait que ce traitement n’est pas possible dans les hôpitaux de la Bande de Gaza et de Cisjordanie, son cas a été transféré à l’hôpital Assuta de Tel Aviv. Les médecins ont fixé sept rendez-vous entre le 15 août 2016 et le 27 février 2017, et la famille a inlassablement essayé d’obtenir des autorités les permis de sortie pour le traitement médical du fils.
Le 25 septembre 2016, Hani a été convoqué par les services de sécurité israéliens et a été interrogé des heures durant. Le fonctionnaire israélien lui a posé des questions sur sa maladie et son état médical, et aussi sur les membres de sa famille et les gens vivant dans son voisinage. On lui a finalement demandé de faire une autre demande, avec la promesse qu’il y avait beaucoup de chances qu’elle soit reçue. Le 26 septembre 2016, Hani a déposé une demande de déplacement pour traitement, conformément aux règles du service israélien des affaires civiles. Deux semaines plus tard, il a été informé que son cas était en cours d’examen. Fin d’octobre, Hani a adressé une nouvelle demande à l’Autorité générale des affaires civiles pour un déplacement fin novembre. Après un nouveau refus, la famille a essayé une nouvelle fois et a adressé une demande le 5 décembre pour un déplacement deux semaines plus tard.
‟J’ai déposé 14 demandes de permis et elles ont toutes été refusées. Mon cas était toujours en cours d’examen, ou j’ai été interrogé des heures durant par les services de renseignement israéliens” souligne Hani. Le CPDH a présenté deux demandes en octobre et en novembre 2016 en insistant sur le fait que Hani n’avait commis aucune exaction pouvant justifier de différer son déplacement ou de refuser son traitement médical. Malgré le fait que Hani souffre d’un cancer dans une situation médicale grave, les deux demandes ont été rejetées par la puissance occupante. Si son déplacement est encore différé, son état de santé va s’aggraver.
‟À chaque fois que la date du déplacement approche, je deviens très inquiet et je prie Dieu pour que je puisse partir. Chaque fois que j’essuie un refus, je suis davantage déçu,” dit Hani. La dernière fois qu’il a déposé une demande de permis auprès des autorités israéliennes par l’intermédiaire de l’Autorité générale des affaires civiles de Gaza le 27 février 2017, il s’est fait répondre que sa demande était à l’étude. C’était après son interrogatoire par les services de renseignement israéliens au poste de passage d’Èrèz en janvier 2017 et, une fois de plus, il n’était pas question qu’il se déplace. Il lui fallait simplement faire une nouvelle demande.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les pourcentages d’autorisations de sortie de Gaza sont tombés à 44 % en octobre 2016, alors qu’ils étaient à 82% en 2014 et 93% en 2012. ‟Mon seul désir est de me faire soigner dans un autre pays pour aller enfin mieux, mais je n’ai même pas assez d’argent pour passer par Rafah en Égypte” dit Hani. Et son père de souligner : ‟Notre seul rêve est que notre fils vive une vie normale, qu’il soit traité comme tout le monde, qu’il puisse étudier et se marier. Lorsque les médecins nous ont dit qu’il pouvait guérir, nous avons vraiment été soulagés, mais le bouclage est en train de supprimer toutes ses chances d’aller mieux”. Le bouclage par Israël prive la population de Gaza de son droit de bénéficier des meilleurs niveaux de santé possibles en interdisant aux patients de se rendre à l’étranger pour des soins médicaux.
Selon les dossiers du CPDH, plus de 10.000 civils ont ainsi été concernés pour la seule année 2016. Cela s’ajoute à la dégradation de la médecine et des équipements médicaux à Gaza du fait du siège qui empêche les patients de bénéficier des traitements nécessaires au sein de la Bande de Gaza. Le CPDH se bat inlassablement pour que les patients obtiennent des permis de sortie pour des traitements médicaux à l’étranger afin de permettre aux civils d’avoir accès aux meilleures niveaux de santé disponibles, ce qui est considéré comme un droit fondamental pour tout être humain.
Diffusé initialement par le Centre palestinien pour les Droits humains sur http://pchrgaza.org/en/?p=9048
Action
Appelez vos stations de radio locales pour faire passer une chanson pour la Palestine. Diffusez la chanson que vous aurez choisie sur les réseaux sociaux avec un lien vers cette page du site web de Kumi Now avec les hashtags #OpenGaza, #KumiNow, et #Kumi51. Voyez quelles chansons sont diffusées par d’autres et consultez notre sélection Kumi !
Texte : ‟Des Américains à Yad Vashem”, d’Amanda Hawkins
Une nuit de carême un délégué
De la communauté musulmane vint
S’adresser aux gens d’une église.
L’imam déclara que le pardon
N’est pas la même chose
Que la réconciliation.
J’enseignais l’écriture selon les lois de l’immigration.
Les étudiants parlaient de langues.
Les candidats parlaient de murs.
L’imam demanda aux gens :
Quelles communautés vivent clandestinement ?
De qui ne parlons-nous pas, ou qui ne voyons-nous pas ?
Qui réduisons-nous au silence ?
Extrait de ‟Des Américains à Yad Vashem” d’Amanda Hawkins, une poétesse américaine titulaire d’une maîtrise en théologie, et diffusé par Poets.org sur https://www.poets.org/poetsorg/poem/americans-yad-vashem

Ressources (en anglais)
Le  CPDH publie un rapport hebdomadaire sur les violations par Israël des Droits humains dans les territoires palestiniens occupés : http://pchrgaza.org/en/?cat=47
Fiche d’information du CPDH : http://pchrgaza.org/en/?cat=64
Droits humains dans  les Territoires palestiniens – Communiqué de presse des Nations Unies (vidéo) : https://youtu.be/3CEyezR-nDc
Site Internet Israel-Palestine de Human Rights Watch : https://www.hrw.org/middle-east/n-africa/israel/palestine
“Rapport mondial 2018 de Human Rights Watch : Israël et Palestine” : https://www.hrw.org/world-report/2018/country-chapters/israel/palestine
Site Internet du Conseil des droits de l’homme des Nations unies : http://www.ohchr.org/EN/Countries/MENARegion/Pages/PSIndex.aspx



Traduit par les Amis de Sabeel France

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